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Lomé, capitale du climat : le Togo et le Cameroun unissent leurs forces pour une budgétisation verte !

Lomé, carrefour de la budgétisation verte : le Cameroun et le Togo unissent leurs forces pour un avenir durable Lomé, 21…

Lomé, carrefour de la budgétisation verte : le Cameroun et le Togo unissent leurs forces pour un avenir durable

Lomé, 21 mai 2025 – Dans la capitale togolaise, où l’élan de la modernité se conjugue à une ambition écologique affirmée, une délégation camerounaise, conduite par Patrick Kevin Mzogang, a posé ses valises ce 20 mai pour un atelier d’échanges sur la Budgétisation Sensible au Climat (BSC). Jusqu’au 22 mai, ce rendez-vous, porté par une volonté de coopération Sud-Sud, fait de Lomé un creuset dans lequel les deux nations croisent leurs expériences pour ancrer les impératifs climatiques dans leurs politiques budgétaires. À l’heure où le Sahel et l’Afrique centrale affrontent des défis environnementaux croissants, cette rencontre incarne aussi une promesse : celle d’une gestion publique résiliente, tournée vers la sauvegarde de la planète.

Partage d’expertise : le modèle togolais inspire la résilience climatique du Cameroun

Sous l’égide du ministère togolais de l’Économie et des Finances, l’atelier réunit des experts camerounais et des praticiens togolais pour disséquer les mécanismes de la BSC, une approche visant à aligner les budgets nationaux sur les objectifs de développement durable. « Cette mission est un voyage d’apprentissage, inspiré par les réformes togolaises en matière de budgétisation verte », a déclaré Patrick Kevin Mzogang, chef de la délégation camerounaise. Les visiteurs, issus des ministères des Finances et de l’Environnement, explorent des projets phares, tels que les agropoles togolais intégrant des pratiques agroécologiques, et s’imprègnent des outils de planification budgétaire climatique, comme le marquage des dépenses vertes.

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Le Togo, pionnier dans la région, a intégré la BSC dans sa lettre de cadrage budgétaire 2025, un cadre salué par la Banque mondiale pour sa capacité à orienter les fonds publics vers des actions de mitigation et d’adaptation climatiques. En 2024, 15 % des dépenses togolaises étaient taguées comme « climat-sensibles », contre seulement 3 % au Cameroun, selon un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Cette avance, fruit d’une réforme entamée en 2020 avec l’appui de l’Union européenne, repose sur des outils comme le Plan National d’Adaptation (PNA) et des partenariats avec des bailleurs tels que le Fonds Vert pour le Climat.

Coopération Sud-Sud : Transformer les budgets pour un avenir durable

Le Cameroun, confronté à des défis climatiques majeurs – sécheresses dans l’Extrême-Nord, inondations dans le Sud et érosion côtière à Douala – cherche à renforcer son cadre de gestion publique. Un diagnostic de 2023 du PEFA révélait une faible intégration des considérations climatiques dans son cadre de finances publiques, avec une absence de nomenclature budgétaire spécifique pour le climat. L’atelier de Lomé, en s’appuyant sur l’expertise togolaise, vise à combler ce fossé. Les délégués camerounais étudient notamment le système de suivi des dépenses climatiques du Togo, qui a permis de mobiliser 2,7 milliards USD en financements verts entre 2017 et 2023, principalement pour l’énergie et l’agriculture.

Stéphane Akaya, secrétaire général du ministère togolais des Finances, a exprimé l’ambition d’élargir cette collaboration à d’autres facettes de la gestion publique, comme la digitalisation des recettes fiscales, où le Togo excelle grâce à l’Office Togolais des Recettes (OTR). Cette dynamique s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors du Sommet de Nairobi sur le climat en 2023, où l’Afrique a plaidé pour une coopération régionale accrue face aux crises climatiques. Les deux pays, membres de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA), partagent également une vision commune de l’investissement privé dans les projets verts, à l’image des partenariats public-privé togolais pour l’électrification rurale.

Vers un Futur Climato-résilient : L’Afrique unie face au changement climatique

Cet échange, soutenu par la Commission Économique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA), marque une étape cruciale dans la quête d’une résilience partagée. Le Togo, avec sa stratégie d’électrification universelle d’ici à 2030 et ses 50 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, offre un modèle inspirant pour le Cameroun, où les énergies fossiles dominent encore, représentant 60 % de la production électrique en 2024. Les discussions ont également abordé la nécessité d’une coordination régionale pour contrer les impacts transfrontaliers du changement climatique, comme les migrations climatiques touchant 453 000 déplacés internes au Cameroun en 2023.

Alors que les experts des deux nations poursuivent leurs échanges sous le ciel lumineux de Lomé, cet atelier transcende le simple partage technique. Il incarne une vision où l’Afrique, unie par ses défis et ses aspirations, forge des solutions audacieuses pour un avenir durable. En s’inspirant mutuellement, le Cameroun et le Togo tracent une voie sur laquelle les budgets ne sont plus seulement des chiffres, mais des leviers pour préserver la vie et bâtir la résilience. Ce 20 mai, Lomé n’a pas seulement accueilli une délégation : elle a semé les graines d’un partenariat qui pourrait redessiner l’avenir climatique de l’Afrique.

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