Lomé hisse les voiles du numérique : une révolution au Port Autonome
Lomé, 22 mai 2025 — Sous le soleil éclatant de la capitale togolaise, une alliance audacieuse a vu le jour, porteuse d’espoir pour les entrepreneurs des contrées les plus reculées. Mercredi, le Port Autonome de Lomé (PAL) a franchi une étape décisive vers l’avenir. Sous les regards d’une assemblée réunissant dignitaires gouvernementaux, diplomates et acteurs portuaires, le Contre-amiral Fogan Kodjo Adégnon, directeur général du PAL, a dévoilé un système inédit de paiement en ligne pour les tickets d’accès aux parcs de véhicules et aux zones de chargement des camions. Cette avancée, fruit d’une collaboration avec Mixx by Yas, Coris Money et le cabinet Africa Consulting Leaders (ACL), consacre Lomé comme un phare de l’innovation logistique en Afrique de l’Ouest, conjuguant fluidité, transparence et modernité.
Une prouesse digitale pour un hub régional stratégique
Le PAL, poumon économique du Togo, où transitent 80 % des échanges commerciaux du pays, s’affirme comme un titan continental, classé 4ᵉ port à conteneurs d’Afrique et 93ᵉ mondial selon Lloyd’s List. Ce système de paiement numérique, opérationnel dès le 21 mai 2025, s’inscrit dans une transformation entamée en 2014 avec le Guichet Unique du Commerce Extérieur et amplifiée en septembre 2024 par une plateforme de dématérialisation totale. Désormais, les opérateurs économiques accèdent aux services portuaires en quelques clics via le portail epaltogo.com ou la plateforme osipaye.com, éliminant les files d’attente et les transactions en espèces. « Ce n’est pas une simple réforme, c’est une métamorphose qui propulse Lomé vers l’excellence », a proclamé le Contre-amiral Adégnon, saluant une initiative alignée sur la feuille de route gouvernementale 2020-2025.
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Synergie gagnante : un système au service des usagers du port
L’innovation, portée par Mixx by Yas, une solution de paiement mobile plébiscitée pour sa rapidité et Coris Money, garantit une gestion sécurisée des flux financiers. Les tests pilotes, menés sur des kiosques numériques déployés dans l’enceinte portuaire, ont démontré une efficacité redoutable, réduisant les délais de traitement de 30 % selon des données internes du PAL. « Ce système est une aubaine pour les usagers, qu’ils soient à Lomé ou dans l’hinterland », a affirmé Catherine Savery, directrice générale de Mixx by Yas, soulignant la simplicité d’un outil qui démocratise l’accès aux services portuaires. Par ailleurs, le cabinet ACL, architecte technique du projet, a assuré une intégration fluide, renforçant la gouvernance financière du port.
Le PAL, moteur de l’économie togolaise : vers un hub logistique d’excellence
Cette révolution s’inscrit dans une ambition plus vaste : faire du PAL le hub logistique par excellence de l’Afrique de l’Ouest d’ici à 2030, avec un objectif de 3 millions d’EVP (équivalent vingt pieds) et 40 millions de tonnes de marchandises manipulées en 2025. En 2024, le port a traité 30,6 millions de tonnes, en hausse de 1,85 % par rapport à 2023, et 1,91 million d’EVP, consolidant son statut de leader régional. Cette digitalisation, en éliminant les coûts superflus et en optimisant les opérations, dope la compétitivité du Togo, qui contribue à 50 % de son PIB via le secteur maritime. Les pays enclavés comme le Niger, le Mali et le Burkina Faso, desservis par les corridors routiers de Lomé, bénéficieront également de cette fluidité accrue.
Une vision saluée, un avenir numérique à conquérir
La cérémonie, marquée par l’enthousiasme des parties prenantes, a vu le ministre de l’Économie maritime, Richard Gbalgueboa Kangbéni, réaffirmer l’engagement du président Faure Gnassingbé à faire du PAL un modèle d’innovation durable. Sur les réseaux sociaux, des opérateurs économiques ont célébré cette « délivrance des tracasseries administratives », tandis que des partenaires comme la Banque Mondiale, qui a injecté 100 millions de dollars pour la transformation numérique togolaise en 2024, y voient un exemple pour le continent. Pourtant, le défi persiste : maintenir cette dynamique face à la concurrence des ports de Cotonou et d’Abidjan, tout en renforçant la cybersécurité.
En somme, Lomé a jeté un pont numérique entre tradition et modernité, transformant son port en un écosystème dans lequel la technologie sert l’ambition collective. Le PAL, avec ses 16,6 mètres de profondeur et ses grues Post-Panamax, ne transporte plus seulement des conteneurs : il porte les espoirs d’une nation résolue à dompter les vagues de la mondialisation.