Lomé, 1ᵉʳ juillet 2025 – Dans les salles d’examen de Lomé, où la sueur des candidats se mêle à l’espoir d’un meilleur avenir, une effervescence singulière a saisi la capitale togolaise le 30 juin. En effet, les Ministres Kanka-Malik Natchaba, gardien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Isaac Tchiakpé, fer de lance de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, ont sillonné les centres d’écrit du Brevet de Technicien Supérieur (BTS) 2025, comme des généraux inspectant leurs troupes avant une bataille décisive.
De l’Agoè-Centre au Collège Protestant de Tokoin, en passant par l’ESAG-NDE, leur tournée n’était pas qu’une formalité : c’était un serment tacite au service de 1 576 âmes, dont 814 filles, prêtes à conquérir un diplôme qui pourrait ouvrir les portes d’une carrière ou d’un destin. « Le diplôme n’est qu’un tremplin ; c’est sur le terrain que tout se joue », a martelé Tchiakpé, lançant ainsi un défi vibrant à une jeunesse togolaise avide de prouver sa valeur.
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BTS 2025 : une épopée académique sous haute surveillance ministérielle
Par ailleurs, le BTS 2025, dont les épreuves écrites ont débuté le 30 juin et se prolongeront jusqu’au 4 juillet, est bien plus qu’un examen : c’est un rite de passage pour 1 576 candidats répartis dans 30 filières, des finances à l’informatique en passant par le génie civil. Cette année, le nombre de participants a chuté d’environ 1 000 par rapport à 2024, où 2 046 candidats, dont 1 774 filles, avaient tenté leur chance. Une baisse qui reflète peut-être une sélection plus rigoureuse ou un virage vers d’autres parcours, mais qui n’entame en rien la détermination des prétendants. Les épreuves orales et pratiques, déjà passées, ont laissé place aux écrits, où chaque copie est un pari sur l’avenir.
En outre , la tournée des Ministres, entamée dès les premières heures du 30 juin, avait un double objectif : s’assurer que les conditions d’examen soient irréprochables et galvaniser les candidats. Au Lycée d’Agoè-Centre, les salles, impeccablement rangées, vibraient du silence studieux des jeunes, stylo en main. Au Collège Protestant de Tokoin, les surveillants, tels des sentinelles, veillaient au respect des règles, tandis qu’à l’ESAG-NDE, l’organisation huilée témoignait de l’engagement du gouvernement à faire du BTS un étalon de rigueur. « Tout se passe bien », ont constaté Natchaba et Tchiakpé, saluant ainsi l’installation des candidats, la vigilance du personnel administratif et l’absence de perturbations. Cette sérénité, fruit d’une préparation minutieuse, contraste avec les défis d’antan.
Du diplôme à l’autonomie : le BTS, tremplin pour la jeunesse togolaise
Le BTS, comme l’a souligné Isaac Tchiakpé, n’est pas une fin en soi. « Le diplôme est un point de départ, l’essentiel se joue sur le terrain », a-t-il proclamé. Cette philosophie vise à former une main-d’œuvre qualifiée, capable de s’auto-employer ou de contribuer à l’industrialisation du Togo. D’ailleurs, les 30 filières proposées, allant de la comptabilité à la logistique, reflètent cette ambition de diversification. La présence accrue de filles dans des domaines comme le génie civil est un signe d’espoir, brisant les stéréotypes et ouvrant toutes les carrières aux femmes.
Le gouvernement togolais, sous l’impulsion de la Feuille de Route 2020-2025, mise sur l’enseignement technique pour répondre aux besoins d’un marché en mutation. En ce sens, le ministère de l’Enseignement technique a lancé un recrutement de 175 jeunes en 2024 pour renforcer la formation professionnelle, tandis que 4 386 enseignants fonctionnaires ont été intégrés pour consolider le système éducatif. Ces efforts, combinés à la transformation digitale des examens, comme l’introduction de corrections dématérialisées, témoignent d’une volonté de moderniser l’éducation pour en faire un moteur de développement.
Les 1576 candidats du BTS : héros méconnus d’un avenir en construction
Derrière les chiffres – 753 garçons, 814 filles, 52 centres d’examen à travers le pays – se cachent des histoires humaines. Celle d’une étudiante en gestion des ressources humaines, révisant jusqu’à l’aube à Tokoin, ou d’un apprenant en mécanique, rêvant d’ouvrir son propre garage à Lomé. Ces candidats, souvent issus de milieux modestes, portent les espoirs de leurs familles et d’une nation en quête de renouveau. Les Ministres, en arpentant les centres, n’ont pas seulement inspecté des salles : ils ont croisé des regards déterminés, des mains tremblantes sur des copies, des cœurs battant au rythme d’un avenir incertain, mais prometteur.
Kanka-Malik Natchaba a salué l’engagement des surveillants et des directeurs d’établissement, tout en rappelant l’importance d’un système éducatif « juste et équitable ». Isaac Tchiakpé, de son côté, a insisté sur l’autonomisation : « Une formation bien faite n’attend pas l’emploi de l’État. » « Les jeunes doivent prendre des initiatives. »
Le Togo mise tout sur sa jeunesse : le BTS 2025 , un pari gagnant pour demain ?
Alors que les épreuves du BTS 2025 se poursuivent, avec des corrections prévues du 7 au 12 juillet et des résultats attendus mi-juillet, le Togo regarde ses jeunes avec une fierté mêlée d’exigence. Ce diplôme, équivalent professionnel du baccalauréat, est une passerelle vers l’emploi ou des études supérieures. Mais au-delà des salles d’examen, c’est un défi plus grand qui se joue : celui d’une génération appelée à transformer un pays riche de promesses, mais freiné par des défis économiques et sociaux.
Dans les rues de Lomé, où les motos-taxiss slaloment sous un ciel chargé d’espoir, le BTS 2025 est une épopée collective. Les 1 576 candidats ne sont pas seuls : ils portent les ambitions d’un Togo qui, sous le regard vigilant de Natchaba et Tchiakpé, refuse de se contenter de l’ordinaire. En plus, ce diplôme, comme l’a si bien dit Tchiakpé, n’est qu’un début. Sur le terrain de la vie, c’est à ces jeunes d’écrire la suite, avec audace, rigueur et abnégation. Le Togo est-il en train de former la prochaine génération de leaders ?