Le 1ᵉʳ juillet 2025, sous les ors du palais de Lomé II, une rencontre d’une portée exceptionnelle a réuni deux figures clés de la diplomatie africaine et européenne : Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil du Togo et Médiateur de l’Union africaine (UA) pour la crise en République Démocratique du Congo (RDC), et Johan Borgstam, Représentant spécial de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs. Dans une région où la guerre et l’espoir se disputent chaque pouce de terrain, cet échange a jeté une nouvelle lumière sur les efforts pour ramener la paix dans l’Est tourmenté de la RDC, un défi aussi vaste que les lacs qui bordent ses frontières. Comment cette alliance diplomatique influencera-t-elle l’avenir de la RDC ?
Sommet pour la Paix : la diplomatie en action pour les grands lacs
Au cœur de cette audience, un objectif commun : coordonner les efforts internationaux pour éteindre les braises du conflit dans la région des Grands Lacs. Nommé médiateur de l’UA en avril 2025, Faure Gnassingbé s’est imposé comme un architecte infatigable de la paix, multipliant les consultations avec les protagonistes et les partenaires régionaux. Face à lui, Johan Borgstam, émissaire de l’Union européenne, a salué la « chaleur et la richesse » des discussions, réaffirmant l’engagement de Bruxelles à soutenir la médiation togolaise. « J’ai souligné l’importance d’une coordination sans faille entre tous les acteurs pour garantir une paix durable », a-t-il déclaré, sa voix porteuse d’une conviction forgée par des années de crises.
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Leur échange s’est cristallisé autour d’un jalon majeur : la signature, le 27 juin 2025 à Washington, d’un Accord de paix entre la RDC et le Rwanda, en présence d’une délégation ministérielle togolaise. Ce texte, fruit de tractations ardues, est un phare dans la tempête, mais sa mise en œuvre reste une épreuve titanesque. « Cet accord est un pas dans la bonne direction, mais tout repose désormais sur son application concrète, avec l’implication des populations concernées », a insisté Borgstam, martelant que la viabilité de la paix dépend de l’adhésion des communautés déchirées par des décennies de violence.
Togo, pivot de stabilité : Le rôle clé de Lomé dans la pacification régionale
Depuis sa désignation comme médiateur, Faure Gnassingbé s’est mué en un chef d’orchestre diplomatique, orchestrant des dialogues entre Kinshasa, Kigali et les acteurs régionaux comme l’EAC et la SADC. Ses déplacements à Luanda, Kinshasa, Kigali et Kampala, ainsi que ses rencontres avec des figures comme Olusegun Obasanjo ou Uhuru Kenyatta, témoignent d’une volonté farouche de fédérer les initiatives. Le Togo, souvent perçu comme un havre de stabilité en Afrique de l’Ouest, s’affirme désormais comme un pivot stratégique dans la quête de paix continentale.
Johan Borgstam, dans une déclaration vibrante, a loué cet engagement : « L’Union européenne soutient pleinement les efforts de l’UA et du Togo pour une solution inclusive et pacifique. » Ce partenariat, scellé sous le ciel de Lomé, incarne une dynamique unitaire rare, où Africains et Européens conjuguent leurs forces pour apaiser une région où les armes parlent trop souvent plus fort que les mots.
Paix fragile en RDC : Un espoir tenu face aux défis
L’Est de la RDC, où les groupes armés comme le M23 sèment la mort et le chaos, reste un puzzle géopolitique d’une complexité redoutable. L’Accord de Washington, bien qu’historique, n’est qu’un premier pas sur un chemin semé d’embûches. Les tensions entre la RDC et le Rwanda, alimentées par des accusations mutuelles de soutien à des groupes rebelles, exigent une vigilance constante. Faure Gnassingbé, fort de son mandat de l’UA, devra naviguer entre ces écueils, tout en mobilisant les populations locales pour ancrer la paix dans les cœurs autant que dans les textes.
À Lomé, ce 1ᵉʳ juillet, un message a retenti : la paix dans les Grands Lacs n’est pas un mirage, mais une ambition à portée de main, à condition que les efforts convergent. Ainsi, le Togo et l’Union européenne, sous l’égide de deux hommes aux visions complémentaires, ont tracé une voie commune. Reste à savoir si ce fragile espoir survivra aux tempêtes de la région et s’épanouira pour de bon.