Santé




UEMOA : Guerre contre les faux médicaments vétérinaires à Lomé

Lomé, rempart contre le poison des faux remèdes : l’UEMOA en guerre contre les médicaments vétérinaires frauduleux Ce 2 juillet…

À Lomé, la 6e réunion biennale de l'UEMOA rassemble les États membres et l'OMS pour renforcer la lutte contre les médicaments vétérinaires contrefaits, protégeant ainsi l'élevage et la santé publique dans la région.

Lomé, rempart contre le poison des faux remèdes : l’UEMOA en guerre contre les médicaments vétérinaires frauduleux

Ce 2 juillet 2025, sous le ciel vibrant de Lomé, la capitale togolaise s’est muée en champ de bataille d’un genre singulier : celui de la lutte contre les médicaments vétérinaires contrefaits, ces venins silencieux qui menacent bétail et santé publique dans l’espace de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). En effet, réunis pour la 6e réunion biennale, les États membres, la Commission de l’UEMOA et les firmes pharmaceutiques vétérinaires ont forgé un front commun, animés par une urgence vitale : enrayer un fléau qui, tapi dans l’ombre des circuits informels et des frontières poreuses, compromet l’avenir de l’élevage et la sécurité sanitaire de la région.

Une menace insidieuse dans l’ombre

Le constat est aussi brutal que les chiffres : malgré les efforts colossaux déployés, les médicaments vétérinaires frauduleux continuent d’inonder l’espace UEMOA. Ces contrefaçons, souvent concoctées dans des laboratoires clandestins, circulent comme un poison dans les marchés, portées par l’instabilité de certaines zones et la faiblesse des contrôles. « Une quantité non négligeable de ces produits illicites échappe encore à nos filets », a déploré Mahamadou Gado, commissaire chargé de l’agriculture, des ressources en eau et de l’environnement à l’UEMOA. Derrière ses mots, une vérité alarmante : chaque dose frelatée est une menace pour les troupeaux, les éleveurs, et, par ricochet, les populations qui consomment leurs produits.

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Au Togo, où l’élevage pèse 16 % du PIB agricole et 7 % du PIB national, les enjeux sont cruciaux. Les maladies animales, exacerbées par des traitements inefficaces ou dangereux, fragilisent un secteur déjà aux prises avec des défis structurels. Les faux médicaments, loin de soigner, aggravent les épidémies, compromettent ainsi la sécurité alimentaire et exposent les humains à des résidus toxiques. Face à cette hydre, l’UEMOA ne baisse pas les bras : elle a mobilisé plus de 200 millions de FCFA pour le contrôle post-AMM (Autorisation de mise sur le marché), renforçant les laboratoires par des formations pointues et des équipements d’analyse de pointe.

À Lomé, la 6e réunion biennale de l'UEMOA rassemble les États membres et l'OMS pour renforcer la lutte contre les médicaments vétérinaires contrefaits, protégeant ainsi l'élevage et la santé publique dans la région.Faux médicaments vétérinaires : Une croisade pour la santé animale et publique

À Lomé, cette réunion n’est pas une simple formalité diplomatique. C’est un conseil de guerre où se dessine une stratégie régionale pour terrasser le commerce illicite. Yark Damehame, Ministre d’État togolais en charge des ressources animales, a lancé un appel vibrant : « Aucun pays ne peut lutter seul. Nous devons bâtir une synergie, un rempart commun où la santé animale et publique repose sur des normes inflexibles. » D’ailleurs, les discussions, d’une intensité rare, ont porté sur des mesures concrètes : renforcer les inspections, traquer les médicaments sans AMM, instaurer une pharmacovigilance rigoureuse pour surveiller les effets indésirables, et intensifier les campagnes de contrôle qualité.

 

Quinze ans après la réforme des législations pharmaceutiques vétérinaires, cette 6e revue biennale est un miroir tendu à l’UEMOA : une occasion d’identifier les failles, de corriger les imperfections, et de réaffirmer un engagement sans faille. « Nous ne pouvons tolérer que des pratiques commerciales douteuses mettent en péril nos troupeaux et nos populations », a martelé Mahamadou Gado, soulignant aussi la nécessité d’une solidarité renforcée entre États, institutions et firmes pharmaceutiques responsables.

Vers un avenir plus sûr

Dans les salles feutrées de Lomé, où les échanges fusent comme des étincelles, un espoir se dessine : celui d’un espace UEMOA où les éleveurs, du Sénégal au Niger, auront accès à des médicaments fiables, où les laboratoires deviendront des bastions de l’innovation, et où la santé animale cessera d’être un luxe. Les recommandations attendues à l’issue de cette rencontre – sur l’harmonisation des inspections, la lutte contre les réseaux illégaux, et le renforcement de la pharmacovigilance – promettent également  de redessiner le paysage sanitaire de la région.

Alors que les travaux se poursuivent, Lomé s’affirme comme le creuset d’une révolution silencieuse mais vitale. Dans chaque flacon de médicament authentique, dans chaque analyse rigoureuse, se joue la survie d’un secteur qui nourrit des millions de vies. L’UEMOA, unie face à ce fléau, envoie un message clair : le Sahel ne pliera pas devant les faux remèdes. À Lomé, la bataille pour un élevage sain et un avenir sécurisé ne fait que commencer.

 

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