Togo : des agents formés au Botswana pour contrer la cybercriminalité et protéger l’avenir numérique
Lomé, 14 juillet 2025 – Dans un monde où le numérique redessine les frontières du crime, le Togo se positionne en première ligne pour défendre son espace virtuel. Du 7 au 11 juillet 2025, une délégation d’élite d’agents togolais a participé à une formation de haut niveau organisée par le Secret Service et le Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs (INL) des États-Unis, dans le cadre du programme BICEP 2025 (Botswana International Cybercrime Enforcement Program). Tenue au Botswana, cette initiative cruciale a réuni des représentants de six nations africaines pour aiguiser leurs compétences dans la lutte contre les cybercrimes, de la fraude en ligne à l’exploitation des enfants sur Internet. Pour le Togo, cette formation marque une étape décisive dans la construction d’un écosystème numérique plus sûr et plus résilient.
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Le Togo affûte ses armes : une formation d’élite face à la cybermenace grandissante
Pendant cinq jours, des experts du Secret Service américain, réputés pour leur expertise inégalée en matière de cybersécurité, ont partagé leur savoir-faire avec des agents venus du Togo, du Botswana et de quatre autres pays africains. L’objectif principal était de doter ces professionnels des outils nécessaires pour traquer les cybercriminels dans un continent où la connectivité explose, tout comme les menaces qui l’accompagnent. Les sessions, intensives et hautement pratiques, ont couvert des domaines clés : investigation numérique, lutte contre le hameçonnage (phishing), détection des fraudes financières en ligne et protection des mineurs contre l’exploitation sur les réseaux sociaux et les plateformes du dark web.
« La cybercriminalité ne connaît pas de frontières. Cette formation nous donne les moyens essentiels de protéger nos citoyens et de collaborer efficacement avec nos voisins africains », a déclaré un officier togolais participant, sous couvert d’anonymat. En effet, les ateliers ont mis l’accent sur des techniques avancées, comme l’analyse des traces numériques et l’utilisation d’outils forensiques, permettant aux agents de remonter les filières criminelles opérant à l’échelle régionale et internationale.
Face à l’explosion des cybermenaces : Le Togo en première ligne
Le Togo, avec un taux de pénétration d’Internet en constante progression (plus de 70 % en 2025 selon l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes), est devenu une cible de choix pour les cybercriminels. Les escroqueries en ligne, les attaques par hameçonnage et l’exploitation des enfants via des plateformes mal sécurisées se multiplient de manière alarmante, menaçant la confiance dans l’espace numérique. Dès lors, cette formation s’inscrit parfaitement dans la stratégie nationale de cybersécurité, qui vise à renforcer les capacités des forces de l’ordre et à sensibiliser la population aux dangers du web.
Un récent rapport de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI-Togo) révèle que les fraudes en ligne ont coûté plus de 2 milliards de FCFA aux Togolais en 2024, tandis que les cas d’exploitation numérique des mineurs ont augmenté de 30 % en deux ans. Face à ces chiffres édifiants, la participation togolaise au BICEP 2025 témoigne de l’engagement inébranlable du pays à ne pas céder face aux prédateurs du numérique.
Cybersécurité : l’éducation, rempart contre le cybercrime
Au-delà des aspects techniques, la formation a mis un accent particulier sur l’importance de l’éducation comme rempart fondamental contre la cybercriminalité. Les agents togolais ont été formés pour devenir de véritables relais pédagogiques dans leurs communautés, capables de sensibiliser les jeunes, les entreprises et les administrations aux bonnes pratiques numériques. « Éduquer, c’est prévenir. Un citoyen informé est une première ligne de défense contre le hameçonnage ou l’usurpation d’identité », a expliqué un instructeur américain lors d’une session éclairante.
Cette dimension éducative est cruciale pour le Togo, où la jeunesse représente plus de 60 % de la population. Les écoles et les universités, de plus en plus connectées, sont des cibles privilégiées des cybercriminels. En conséquence, en formant des agents capables de transmettre des connaissances précieuses sur la sécurité en ligne, le Togo ambitionne de créer une culture numérique responsable, alignée sur les Objectifs de Développement Durable, notamment l’ODD 4 (éducation de qualité) et l’ODD 16 (paix, justice et institutions efficaces).
Une coopération renforcée : Le Togo, acteur clé de la cybersécurité régionale
Le programme BICEP 2025, hébergé par le Botswana, illustre l’importance primordiale de la collaboration transfrontalière dans la lutte contre la cybercriminalité. En réunissant six pays africains, cette initiative favorise l’échange d’expériences et la coordination des efforts face à des menaces qui transcendent les frontières nationales. Pour le Togo, cette formation renforce considérablement les liens avec des partenaires stratégiques comme les États-Unis, dont le soutien technique est précieux dans un contexte où les ressources locales restent limitées.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le général Yark Damehame, a salué cette opportunité dans une déclaration récente : « La cybercriminalité est un défi global qui exige une réponse collective. Grâce à cette formation, nos agents sont mieux équipés pour protéger notre nation et collaborer avec nos alliés. » Les participants togolais, désormais formés aux standards internationaux, devraient jouer un rôle clé dans la mise en œuvre du Plan National de Cybersécurité 2024-2028, qui vise à créer une unité spécialisée dans les cybercrimes au sein de la police nationale.
Vers un Togo numérique Sécurisé et prospère : un avenir protégé
L’impact de cette formation ne se limite pas aux agents directement formés. Dès leur retour à Lomé, ces derniers auront la mission de transmettre leurs connaissances à leurs collègues et de participer à des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale. Des ateliers sont déjà prévus dans les lycées de Lomé et de Sokodé pour enseigner aux élèves comment repérer les tentatives de hameçonnage et sécuriser leurs comptes en ligne. Ces initiatives, soutenues par le ministère de l’Économie Numérique et de la Transformation Digitale, visent à faire du Togo un modèle de résilience numérique en Afrique de l’Ouest.
En somme, en quittant le Botswana, les agents togolais ont emporté avec eux bien plus qu’un certificat : une mission capitale. Protéger les citoyens, en particulier les plus jeunes, des dangers du numérique tout en promouvant une utilisation responsable d’Internet. Dans un pays où le numérique est synonyme d’opportunités infinies, cette formation marque un tournant fondamental dans la quête d’un Togo connecté, sécurisé et confiant en son avenir numérique.