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Le Togo renforce son arsenal contre les flux financiers illicites

À Lomé, le Togo muscle sa riposte contre les flux financiers illicites : juges, enquêteurs et experts affûtent leurs outils…

Les 25 et 26 septembre 2025, le Togo a organisé une session de renforcement des capacités sur la lutte contre les flux financiers illicites

À Lomé, le Togo muscle sa riposte contre les flux financiers illicites : juges, enquêteurs et experts affûtent leurs outils pour une sécurité économique durable.

 

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Lomé, 26 septembre 2025 – Dans l’ombre des flux numériques qui irriguent l’économie mondiale, où un virement anonyme peut financer l’ombre ou l’avenir, le Togo érige des remparts discrets mais impitoyables. En effet, à l’issue d’une session de deux jours de renforcement des capacités tenue les 25 et 26 septembre au cœur de la capitale, les acteurs de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont affûté leurs outils.

Portée par le ministère de l’Économie et des Finances, cette initiative n’est pas un simple exercice théorique : elle vise à affiner les mécanismes nationaux pour une riposte plus coordonnée, protégeant un système financier qui, malgré les défis régionaux, s’impose comme un modèle d’exemplarité en Afrique de l’Ouest.

 

 Sanctions financières : un levier stratégique pour la sécurité

 

Au fil de ces échanges intenses, impliquant juges, enquêteurs et responsables de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), les débats ont cristallisé autour de l’application des sanctions financières. Cet arsenal, essentiel pour geler des avoirs suspects et étouffer les circuits occultes, constitue un pilier de la stratégie nationale.

Ainsi, l’objectif est de clarifier les rôles institutionnels, harmoniser les procédures et booster la coordination interservices, afin d’assurer une mise en œuvre plus fluide et réactive du cadre national.

« Les sanctions sont un outil indispensable pour protéger notre système financier et prévenir le financement du terrorisme. Leur efficacité dépend de la rapidité et de la coordination de nos actions », a déclaré Tchaa Bignonsi Aquiteme, président de la CENTIF.

 

 Des progrès reconnus à l’échelle régionale

 

Cette session s’inscrit dans une offensive continue du Togo contre ces fléaux hybrides. Le pays, évalué positivement par le Groupe d’Action Financière (GAFI) et le Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), multiplie les réformes législatives et réglementaires pour aligner son arsenal sur les normes globales.

D’ailleurs, le 3ᵉ rapport de suivi renforcé du GIABA, publié en 2025, atteste de progrès notables dans la supervision des institutions financières et la traçabilité des transactions, avec un taux de conformité en hausse de 20 % depuis l’évaluation mutuelle de 2020.

 

 Un bouclier contre les financements terroristes au Sahel

 

À l’heure où le Sahel fait face à une recrudescence des financements jihadistes — estimés à 100 millions de dollars annuels en Afrique de l’Ouest selon le GIABA — les efforts togolais ne relèvent pas de la simple formalité. Bien au contraire, ils forgent un bouclier qui protège l’économie locale, estimée à 8 milliards de dollars de PIB, contre les infiltrations criminelles.

 

 Former pour agir : la vigilance commence par l’humain

 

Sous l’égide du gouvernement, ces formations — qui ont réuni plus de 50 experts — rappellent que la vigilance commence par l’humain. Des ateliers pratiques sur la détection des flux suspects aux simulations de gel d’avoirs, tout est conçu pour une application terrain immédiate.

« Le Togo est déterminé à faire de son système financier un rempart régional », a réaffirmé un haut responsable du ministère, évoquant des partenariats renforcés avec la BAD et le GIABA pour des outils numériques avancés.

 

Une sécurité financière au service du citoyen

 

Pour le grand public togolais — ces commerçants de Lomé ou ces agriculteurs de Kara qui dépendent d’un système bancaire sain — cette actualité n’est pas un jargon élitiste. C’est l’assurance que l’argent circule pour bâtir, non pour détruire.

À la fin de cette session, alors que les participants regagnaient leurs postes, Lomé réaffirme sa place de pionnier ouest-africain dans la lutte contre les flux financiers illicites et la protection de son économie.

 

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