Lomé : le Sénégal renforce son ancrage diplomatique au Togo

À Lomé, l’arrivée de l’Ambassadeur Mamadou Moustapha Loum marque une nouvelle étape dans l’axe stratégique Dakar–Lomé. Coopération agricole, commerciale et…

Le nouvel ambassadeur du Sénégal au Togo, Mamadou Moustapha Loum, remet ses lettres de créance. Cette nomination renforce l’axe Dakar–Lomé et relance les ambitions bilatérales en matière d’agriculture, commerce et diplomatie régionale.

À Lomé, l’arrivée de l’Ambassadeur Mamadou Moustapha Loum marque une nouvelle étape dans l’axe stratégique Dakar–Lomé. Coopération agricole, commerciale et culturelle : le Sénégal et le Togo affirment leur volonté commune de bâtir une Afrique de l’Ouest intégrée et résiliente.

 

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Lomé, 3 octobre 2025 – Dans un contexte où l’Afrique de l’Ouest aspire à une intégration plus cohérente face aux défis sécuritaires et économiques, la remise des lettres de créance du nouvel ambassadeur du Sénégal au Togo marque un jalon stratégique. Ce jeudi 2 octobre, le Président de la République togolaise, Jean-Lucien Kwassi Lanyo Savi de Tové, a officiellement accueilli Mamadou Moustapha Loum, émissaire de Dakar.

Cette audience a transcendé le protocole afin d’incarner la continuité d’un partenariat bilatéral exemplaire. Avec un accent mis sur les volets économique, agricole, commercial et culturel, cette nomination s’inscrit dans la foulée de la visite officielle du Président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye à Lomé en juillet dernier, scellant ainsi un « axe Dakar-Lomé » ambitieux.

Le nouvel ambassadeur du Sénégal au Togo, Mamadou Moustapha Loum, remet ses lettres de créance. Cette nomination renforce l’axe Dakar–Lomé et relance les ambitions bilatérales en matière d’agriculture, commerce et diplomatie régionale.

Une continuité diplomatique ancrée dans l’Histoire

 

Les relations entre Lomé et Dakar, forgées dès 1964 par des accords fondateurs en matière juridique, diplomatique, commerciale et culturelle, ont toujours été un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest. Ce partenariat s’est enrichi au fil des décennies par des consultations de haut niveau, témoignant d’une amitié qui dépasse les contingences géopolitiques.

Comme l’a souligné l’Ambassadeur Loum lors de son audience inaugurale, « ma mission s’inscrit dans la continuité des relations bilatérales ». Il évoque explicitement la visite de travail de Son Excellence le Président Bassirou Diomaye Faye, survenue les 25 et 26 juillet 2025, au cours de laquelle les deux Chefs d’État – aux côtés du Président du Conseil togolais Faure Essozimna Gnassingbé – ont convenu de dynamiser cet axe stratégique.

Cette rencontre a non seulement salué le climat de paix et de stabilité togolais, mais a également plaidé pour une intensification de la coopération bilatérale et multilatérale, notamment face aux enjeux climatiques qui menacent les chaînes de valeur agricoles communes.

Dès lors, pour les diplomates chevronnés, cette séquence n’est pas anodine : elle reflète la volonté sénégalaise, sous l’impulsion du Président Faye, de repositionner Dakar comme un pivot ouest-africain, et ce, en s’appuyant sur le rôle clé du Togo au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA. L’Ambassadeur Loum, juriste et administrateur civil aguerri, porte cette vision car il dispose d’une expérience de près de trente ans au service de la diplomatie sénégalaise. Ancien Consul général à Madrid, Chargé d’affaires a.i. à New York, Premier Secrétaire à Kingston (Jamaïque) et deuxième Conseiller à Washington D.C., il apporte aussi un bagage multiculturel idéal pour naviguer dans les complexités des négociations bilatérales.

 

Priorités sectorielles : de l’agro-business à la diplomatie culturelle

 

Au cœur des échanges, l’Ambassadeur a tracé les contours de son mandat : « L’accent sera principalement mis sur les aspects économiques, le développement des échanges dans les secteurs agricoles, du commerce et de la culture. »

Dans un sous-continent où l’agriculture représente plus de 60 % de l’emploi et où les perturbations climatiques – sécheresses au Sahel, inondations côtières – exigent une résilience collective, ce focus est donc stratégique. Le Sénégal, avec ses exportations de riz et de produits halieutiques, tandis que le Togo est hub logistique pour le corridor Abidjan-Lagos, pourraient mutualiser leurs expertises pour des chaînes d’approvisionnement plus robustes, alignées sur les Objectifs de Développement Durable de l’ONU.

Sur le plan commercial, l’opportunité d’un renforcement des échanges intra-CEDEAO est évidente : les deux pays, signataires de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), pourraient accélérer la mise en œuvre de protocoles douaniers facilitant les flux transfrontaliers. Culturellement, des initiatives conjointes – festivals, échanges universitaires – pourraient consolider le « soft power » ouest-africain, tout en contrebalançant les influences extérieures.

Comme l’a insisté M. Loum, « les relations entre le Togo et le Sénégal ont toujours été excellentes », et ainsi l’intégration sous-régionale reste une « priorité » partagée. Il prévoit à ce titre d’augmenter le nombre de contacts de haut niveau, un engagement qui pourrait catalyser des sommets bilatéraux ou trilatéraux impliquant des acteurs comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire.

Vers une sous-région unie : implications géopolitiques

 

Pour les observateurs diplomatiques, cette accréditation arrive à un moment pivotal. Le Togo, pilier de la médiation régionale – de la crise malienne à la transition guinéenne – et le Sénégal, qui a récemment annoncé le retrait des bases militaires étrangères d’ici 2025, partagent une vision souverainiste.

Par conséquent, ensemble, ils pourraient impulser une réforme de la CEDEAO, en faveur d’une monnaie commune ou d’une force de réaction rapide. L’arrivée de M. Loum, saluée sur les réseaux comme un « moment fort pour relancer les liens historiques », renforce cette dynamique unitaire.

En somme, cette audience n’est pas qu’un rituel protocolaire : elle pave la voie d’un partenariat renouvelé, où Lomé et Dakar, unis par l’histoire et l’ambition, pourraient redessiner les contours d’une Afrique de l’Ouest prospère et autonome. Les diplomates du continent y verront un appel à l’action – car dans les couloirs de la sous-région, les alliances d’aujourd’hui forgent les victoires de demain.

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