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Grève de la faim à Lomé : 27 détenus politiques réclament justice

Depuis le 8 novembre, 27 détenus politiques de la prison civile de Lomé ont entamé une grève de la faim…

Grève de la faim à la prison de Lomé : 27 détenus politiques dénoncent des conditions inhumaines et réclament leur libération. Une mobilisation inédite qui met le régime togolais sous pression. Google

Depuis le 8 novembre, 27 détenus politiques de la prison civile de Lomé ont entamé une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et réclamer leur libération. Parmi eux, Goma Abdoul Aziz, dont l’incarcération jugée arbitraire par l’ONU, cristallise les tensions diplomatiques. Ce mouvement inédit relance les critiques contre la justice togolaise et interroge la capacité du régime à répondre aux appels internationaux.

 

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Lomé, 12 novembre 2025 – Dans les couloirs sombres de la prison civile de Lomé, une mobilisation pacifique et désespérée prend de l’ampleur. En effet, depuis le 8 novembre, 27 détenus accusés d’activités politiques mènent une grève de la faim collective, réclamant des conditions dignes et leur remise en liberté.

Grève de la faim : une mobilisation inédite dans l’histoire carcérale togolaise

Tout a commencé le samedi 8 novembre, lorsque deux prisonniers ont entamé un jeûne pour dénoncer les traitements inhumains subis en détention. Goma Abdoul Aziz, ressortissant irlandais d’origine togolaise, et Koumayi Grâce, infirmière engagée pour les libertés fondamentales, ont été rejoints dès le lundi par 25 codétenus. Faiblement hydratés, les grévistes refusent toute nourriture solide. Leur message est clair : face à l’indifférence des autorités, le corps devient le dernier outil de visibilité.

Grève de la faim : des visages connus de la dissidence togolaise

Parmi les participants figurent plusieurs activistes arrêtés lors des récentes vagues de répression politique : Ali Moumouni, Waliou Moukaila et Batcha Laminou. Tous dénoncent un système judiciaire qu’ils jugent biaisé et oppressif. Isolement prolongé, accès restreint aux soins, audiences truquées, absence de recours : les griefs sont unanimes. « Ces détentions ne visent qu’à museler les voix dissidentes », confie un proche d’un gréviste.

Par ailleurs, ce soulèvement intervient dans un climat politique tendu, où les réformes promises peinent à apaiser les oppositions.

Goma Abdoul Aziz : un symbole qui dépasse les frontières

Incarcéré depuis le 21 décembre 2018, Goma Abdoul Aziz est au cœur de cette mobilisation. Son cas a été jugé arbitraire par le Groupe de travail de l’ONU sur la détention, faute de fondements légaux solides. Son procès, tenu le 3 février dernier, a été marqué par des irrégularités : absence de preuves matérielles, restrictions des droits de la défense. Accusé de complot contre l’État, il risque cependant une lourde peine.

 

Grève de la faim : pressions internationales ignorées

 

En septembre 2025, le Parlement européen a adopté une motion appelant à la libération immédiate de Goma Abdoul Aziz et des autres détenus politiques togolais. Soutenu par une large majorité, ce texte condamne les pratiques répressives et exhorte Lomé à respecter ses engagements en matière de droits humains.

Malgré cette pression diplomatique, les autorités togolaises n’ont pas réagi publiquement. Des ONG comme Amnesty International et Human Rights Watch suivent l’affaire de près, craignant une escalade si la grève se prolonge. « Le Togo ne peut plus ignorer ces appels globaux sans isoler davantage son régime », analyse un expert en droits africains.

 

“Nos corps pour la justice” : l’écho des grévistes

 

Dans un message clandestinement transmis depuis la prison, Goma Abdoul Aziz exprime la détermination des détenus :
« Ce jeûne n’est pas un acte de renoncement, mais une affirmation de notre foi en la justice. Lorsque les tribunaux ferment les yeux, il ne reste que notre endurance pour hurler la vérité. » Ce cri du cœur résonne comme un ultimatum.

 

Vers une issue diplomatique ou une crise humanitaire ?

 

Alors que la grève entre dans sa cinquième journée, l’urgence médicale se précise. Les détenus, déjà affaiblis par des mois de captivité, pourraient bientôt faire face à des complications graves.

Une médiation internationale, via l’Union africaine ou l’ONU, pourrait-elle débloquer la situation ?

Ce qui est certain, c’est que la prison de Lomé est devenue, en ce mois de novembre 2025, le théâtre d’une bataille symbolique pour la démocratie togolaise.

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