Santé




Bassar : 600 dépistages gratuits contre les cancers grâce à l’Université de Kara

Bassar, 5 décembre 2025 – Ce n’est pas tous les jours que le Centre Hospitalier Préfectoral de Bassar voit autant…

La campagne de dépistage de l'Université de Kara et de l'hôpital de Nurnberg à Bassar a déjà permis de consulter 600 personnes. Université de Kara

Bassar, 5 décembre 2025 – Ce n’est pas tous les jours que le Centre Hospitalier Préfectoral de Bassar voit autant de monde avant même 8 heures du matin. En effet, depuis mercredi, des centaines d’hommes et de femmes font la queue, parfois dès l’aube, pour bénéficier d’un dépistage gratuit du cancer du sein, du col de l’utérus, de la prostate et de consultations pédiatriques offertes par l’Université de Kara, l’hôpital Nurnberg (Allemagne) et l’association locale Fi-Bassar.

 

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L’enseignement supérieur au service direct du peuple

 

Le lancement officiel, mercredi sous un soleil déjà ardent, a réuni le préfet de Bassar, le lieutenant-colonel Assiah Hodabalou, la présidente de l’Université de Kara, Pr Prénam Houzou-Mouzou, et le directeur du CHP, le médecin-commandant Anaté Serges Trésor.

Devant une foule compacte, le préfet n’a pas caché son émotion : « Voir une université venir jusqu’ici, au cœur de nos villages, pour sauver des vies, c’est la preuve que l’enseignement supérieur peut et doit servir directement le peuple. »

La présidente Houzou-Mouzou a pris la parole sous les applaudissements : « Nous ne formons pas seulement des médecins dans des amphithéâtres climatisés. Au contraire, nous les formons pour qu’ils reviennent ensuite là où on a le plus besoin d’eux. Cette campagne, c’est notre façon de dire merci à la population qui nous fait aussi confiance. »

 

La campagne de dépistage de l'Université de Kara et de l'hôpital de Nurnberg à Bassar a déjà permis de consulter 600 personnes. La campagne de dépistage de l'Université de Kara et de l'hôpital de Nurnberg à Bassar a déjà permis de consulter 600 personnes.

600 dépistages en trois jours : un succès palpable à Bassar

 

Dans la cour de l’hôpital, les tentes blanches alignées ressemblent à un petit village médical éphémère. Sous l’une, des urologues allemands et togolais pratiquent les touchers rectaux et les dosages PSA. Sous une autre, des gynécologues réalisent échographies mammaires et frottis. Un peu plus loin, des pédiatres auscultent les enfants amenés par des mamans parfois venues à pied de villages à plus de 10 km.

« J’ai 58 ans, je n’avais jamais fait de dépistage de la prostate », confie Koffi, cultivateur, après son examen. « Si on m’avait dit qu’un jour des professeurs d’Allemagne viendraient jusqu’à Bassar gratuitement… je n’y aurais pas cru. »

La campagne, qui court jusqu’à demain samedi 6 décembre, est déjà un succès : plus de 600 personnes dépistées en trois jours, selon les premiers chiffres du CHP. De plus, les cas suspects sont immédiatement orientés vers Lomé ou Kara pour prise en charge, souvent couverte par le programme d’accès universel aux soins cher au président du Conseil.

En partant, la présidente de l’Université de Kara a promis que ce n’était qu’un début : « L’année prochaine, nous reviendrons avec plus de spécialités et plus de jours. Parce que la santé n’attend pas. »

À Bassar, on parle déjà de “la semaine où l’université a sauvé des vies”. Et pour nombre d’habitants, ce n’est pas une image : c’est la vérité.

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