CEDEAO 2025 : les commerçantes transfrontalières à l’honneur

Lomé : Le coup d'envoi de la Caravane CEDEAO 2025 pour les femmes commerçantes transfrontalières   Lomé, 9 juillet 2025…

La Caravane CEDEAO 2025 est lancée pour autonomiser les femmes commerçantes du corridor Abidjan-Lagos, en les formant aux droits et au commerce régional dans une Afrique de l’Ouest encore semée d’obstacles.

Lomé : Le coup d’envoi de la Caravane CEDEAO 2025 pour les femmes commerçantes transfrontalières

 

Lomé, 9 juillet 2025 Sous les lustres imposants de l’Hôtel 2 Février à Lomé, du 4 au 6 juillet 2025, une étincelle d’espoir s’est allumée pour les femmes commerçantes transfrontalières du Togo et d’au-delà. La ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou, a lancé la Caravane CEDEAO 2025, une initiative ambitieuse visant à doter les petites commerçantes du corridor Abidjan-Lagos de connaissances et de droits pour prospérer dans le commerce régional. Dans une Afrique de l’Ouest où les frontières sont autant des ponts que des barrières, ce projet porte la promesse d’une autonomie économique pour des milliers de femmes. Mais face aux obstacles culturels, logistiques et financiers qui jalonnent leur chemin, cette caravane pourra-t-elle transformer leurs rêves en réalité, ou restera-t-elle un écho dans le désert des promesses non tenues ?

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



 

La Caravane CEDEAO 2025 est lancée pour autonomiser les femmes commerçantes du corridor Abidjan-Lagos, en les formant aux droits et au commerce régional dans une Afrique de l’Ouest encore semée d’obstacles.L’autonomisation des commerçantes : Un élan régional pour l’égalité des chances

 

Dans la chaleur vibrante de Lomé, la cérémonie du 4 juillet a réuni un parterre d’acteurs clés : des représentants des ministères des Affaires étrangères et du Commerce, de l’Intégration régionale, de la Chambre de Commerce togolaise, et, surtout, des associations de femmes commerçantes transfrontalières, ces héroïnes discrètes qui animent les marchés d’Abidjan à Lagos. Organisée par le Département des affaires humaines et sociales et le Département des affaires économiques et de l’agriculture de la CEDEAO, la Caravane CEDEAO 2025 s’inscrit dans la continuité des éditions 2023 et 2024, menées sur les corridors Tema-Paga et Dakar-Banjul-Bissau. Son ambition est de démystifier les textes réglementaires de la CEDEAO, comme le Protocole sur la libre circulation, pour permettre à ces femmes d’opérer avec plus d’efficacité et de sécurité.

« Ces commerçantes sont le pouls de nos économies, mais trop souvent, elles naviguent dans l’ombre, sans connaître leurs droits », a déclaré Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou, dont la voix portait l’urgence d’un changement. La caravane, qui sillonnera les cinq pays du corridor (Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria), proposera des ateliers sur les procédures douanières, les droits commerciaux et les mécanismes de protection contre le harcèlement aux frontières, un fléau qui touche particulièrement les femmes.

 

Le corridor Abidjan-Lagos : Une route semée d’embûches pour les femmes

 

Le corridor Abidjan-Lagos, long de 1 000 km, est une artère vitale pour le commerce ouest-africain, représentant 30 % du PIB de la CEDEAO. Pourtant, pour les petites commerçantes – vendant arachides, tissus ou produits artisanaux –, chaque frontière est un calvaire. Selon un rapport de la CEDEAO, 70 % des commerçants transfrontaliers à petite échelle sont des femmes, mais elles font face à des obstacles majeurs : tracasseries douanières, corruption, manque d’accès au financement et violences sexistes. « On nous demande des pots-de-vin, on nous retarde, parfois on nous menace », confie Afi, une commerçante de Lomé qui transporte du poisson séché vers Accra, reflétant un vécu partagé par des milliers de femmes.

La Caravane CEDEAO 2025 ambitionne de changer cette réalité. À cet égard, en s’appuyant sur des partenariats avec des organisations comme le ECOWAS Gender Development Centre, elle vise à former 2 000 commerçantes d’ici 2026, leur offrant des outils numériques comme la plateforme 50 Million African Women Speak pour accéder à des opportunités économiques. Néanmoins, les défis sont colossaux. Le manque d’infrastructures, comme des entrepôts sécurisés ou des points d’information aux frontières, limite l’impact des formations. De plus, l’analphabétisme, qui touche 60 % des femmes dans certaines zones rurales du Togo, complique l’accès aux textes réglementaires.

 

La Caravane CEDEAO 2025 est lancée pour autonomiser les femmes commerçantes du corridor Abidjan-Lagos, en les formant aux droits et au commerce régional dans une Afrique de l’Ouest encore semée d’obstacles.Un combat pour l’inclusion régionale : Le rôle clé du Togo et de la CEDEAO

 

La présence de Prof. Zinsou-Klassou a donné à la cérémonie une portée symbolique. Depuis sa prise de fonction, elle multiplie les initiatives pour les populations vulnérables, des kits scolaires pour orphelins à la lutte contre la fistule obstétricale. « Cette caravane n’est pas qu’une formation, c’est un cri pour la dignité », a-t-elle martelé, saluant l’engagement de la CEDEAO et du gouvernement togolais sous la direction du président du conseil Faure Gnassingbé.

Le Togo, qui abrite le siège de l’Agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la CEDEAO, se positionne comme un leader dans cette dynamique. La caravane s’inscrit dans une vision plus large, celle d’une « CEDEAO des peuples », où l’intégration régionale profite aux plus vulnérables. Cependant, pour ces commerçantes, souvent mères et piliers de leurs communautés, chaque jour est une lutte pour survivre dans un marché régional fracturé par des barrières invisibles.

 

La Caravane CEDEAO 2025 : Une promesse d’avenir à concrétiser

 

En somme, en attendant que la Caravane CEDEAO 2025 s’élance sur le corridor Abidjan-Lagos, Lomé reste le point de départ d’un rêve audacieux : celui d’un commerce régional où les femmes ne sont plus des ombres, mais des actrices de premier plan. Du 4 au 6 juillet 2025, l’Hôtel 2 Février a vibré d’espoir, mais aussi de la conscience des défis à venir. Dans les marchés poussiéreux de Lomé à Lagos, ces commerçantes attendent plus que des promesses : elles veulent des routes ouvertes, des frontières justes et un avenir où leur courage est enfin reconnu. Prof. Zinsou-Klassou a allumé une flamme, mais c’est dans les mois à venir que le Togo et la CEDEAO devront prouver que cette caravane n’est pas qu’un mirage.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP