CEDEAO : le Sénégal prend les rênes de la Commission pour restaurer l’unité

Abuja, 15 décembre 2025 – Les chefs d'État ouest-africains, réunis dimanche à Abuja pour la 68ᵉ session ordinaire de la…

Le Sénégal prend la tête de la Commission CEDEAO (2026-2030). Le défi : restaurer l'unité face au retrait des pays de l'AES. CEDEAO

Abuja, 15 décembre 2025 – Les chefs d’État ouest-africains, réunis dimanche à Abuja pour la 68ᵉ session ordinaire de la Conférence de la CEDEAO, ont porté un choix historique : le Sénégal dirigera la Commission de l’organisation de 2026 à 2030. Dakar proposera ainsi le successeur du Gambien Omar Alieu Touray, dont le mandat, marqué par des avancées économiques mais plombé par des crises profondes, touche à sa fin.

 

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La reconnaissance du leadership sénégalais

 

Cette désignation, une première pour le Sénégal, couronne des mois de négociations discrètes et affirme le poids croissant de Dakar dans l’espace communautaire. Le président Bassirou Diomaye Faye, qui a pris part aux travaux avec une implication notable, a immédiatement réagi : il exprime sa gratitude envers ses homologues pour cette marque de confiance, qui oblige le Sénégal à redoubler d’efforts pour une CEDEAO renforcée, plus intégrée et résolument orientée vers la paix et le développement des peuples ouest-africains.

La diplomatie sénégalaise célèbre ce succès comme la reconnaissance du rôle pivot joué par le pays fondateur de l’organisation. Ce choix a mis en exergue le leadership du président Faye et consacre la fiabilité du Sénégal en matière d’intégration régionale et de gouvernance collective, dans une sous-région confrontée à des vents contraires.

Un héritage contrasté face au défi de l’AES

 

Le bilan d’Omar Alieu Touray reste contrasté : des progrès notables sur le plan économique et commercial contrastent avec une période tumultueuse. En effet, celle-ci a été rythmée par une insécurité galopante, une vague de putschs et, surtout, le retrait coordonné du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui ont fondé l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces départs ont fragilisé l’organisation, réduite à 12 membres, et notamment sa capacité à imposer son autorité face aux changements anticonstitutionnels.

 

Un chantier immense pour le Sénégal : unité, dialogue et sécurité

 

Le futur président sénégalais héritera d’un chantier immense : premièrement, restaurer l’unité communautaire ; deuxièmement, relancer le dialogue avec les pays dissidents de l’AES ; et enfin, renforcer la lutte contre le terrorisme et accélérer l’intégration économique.

Dakar réaffirme son engagement total pour consolider l’institution et promouvoir la prospérité et la stabilité dans l’espace CEDEAO. Cette nomination propulse le Sénégal au premier plan régional et offre à Bassirou Diomaye Faye une tribune influente pour imprimer sa vision d’une Afrique de l’Ouest souveraine et solidaire. Un défi exaltant pour un président jeune, dont l’ascension rapide continue de marquer les esprits.

En somme, le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye a désormais la lourde responsabilité de prouver que la CEDEAO, malgré ses failles, reste l’institution vitale capable de se réinventer. La réussite de Dakar sera la réussite de la résilience communautaire face à la désunion. Pour le futur président de la Commission, la tâche est claire : faire de la restauration du dialogue avec l’AES la première pierre d’un mandat qui doit impérativement réconcilier l’Ouest africain avec l’idée même de solidarité régionale.

 

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