Lomé s’enflamme pour le cinéma européen : le festival 2025, un écrin de coopération, d’inspiration et une célébration de talents
Lomé, 14 mai 2025 – Lomé pulse au rythme d’une célébration culturelle d’exception. La 6ᵉ édition du Festival du Film Européen, qui a ouvert ses portes en début de mois, transforme la capitale togolaise en un carrefour vibrant du 7ᵉ art. En effet, jusqu’au 24 mai, les salles de l’Institut Français du Togo et du Goethe-Institut accueillent cinéphiles, professionnels et curieux, tous réunis pour savourer une programmation éclectique mêlant chefs-d’œuvre européens et pépites afro-européennes. Par ailleurs, au cœur de cet événement, le Syndicat des Cinéastes Africains Francophones (SCAF), représenté par l’énergique Michelle Dorkenou, a été chaleureusement célébré, incarnant l’esprit de collaboration qui fait la force de ce festival. Dans un Togo où le cinéma s’affirme comme un levier culturel et économique majeur, cette édition promet de laisser une empreinte durable.
Lomé, carrefour du cinéma : L’esprit collaboratif du Festival Européen
Pourquoi ce festival est-il si important pour Lomé ? Depuis son lancement en 2019, le Festival du Film Européen s’est imposé comme un rendez-vous incontournable, attirant des spectateurs de tous horizons. Organisé par Togo Créatif, un programme de la Délégation de l’Union Européenne, l’événement met en lumière des films primés dans les prestigieux festivals de Cannes, Venise et Berlin, tout en valorisant les coproductions entre l’Afrique et l’Europe. En 2025, la programmation, riche d’une quinzaine de longs-métrages et de courts-métrages, explore des thèmes universels – migration, identité, résilience – avec une sensibilité qui résonne particulièrement au Togo, où le cinéma local gagne en maturité.
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L’accueil réservé à Michelle Dorkenou, figure du SCAF, illustre d’ailleurs l’âme collaborative du festival. Le SCAF, créé pour promouvoir les cinéastes africains francophones, joue un rôle clé dans la professionnalisation du secteur en facilitant les échanges et les formations. Dorkenou, réalisatrice et productrice reconnue, a partagé son expertise lors d’un panel sur les coproductions, soulignant l’importance des partenariats pour financer et diffuser efficacement les films togolais. Sa présence, saluée sur les réseaux sociaux par le compte officiel du festival, a galvanisé les jeunes réalisateurs présents, nombreux à voir en elle une source d’inspiration.
Cinéma pour tous : une programmation éclatante et accessible
Cette 6ᵉ édition se distingue notamment par une programmation éclatante et accessible. Les projections, hébergées à l’auditorium de l’Institut Français et à la salle de conférence du Goethe-Institut, mêlent des drames intimistes, comme un film danois primé à la Berlinale 2024, à des comédies sociales issues de coproductions sénégalo-françaises. Un volet éducatif, plébiscité depuis 2023, complète l’offre en proposant des séances pour les enfants et les adolescents avec des films d’animation européens doublés en français, projetés dans des écoles de Lomé et de Tsévié. Ces initiatives, soutenues par l’UNICEF Togo, visent à éveiller les jeunes à la magie du cinéma tout en abordant des thématiques cruciales comme l’égalité des genres et l’environnement.
Cependant, le festival ne se contente pas des salles obscures. Des projections en plein air, organisées à l’Agora Senghor et au centre communautaire de Bè, rendent le cinéma accessible à tous, une démarche particulièrement saluée par les habitants. « Regarder un film sous les étoiles, c’est une expérience unique ! » confie Ama, une étudiante de 22 ans. Des ateliers de scénarisation et de montage, animés par des professionnels européens et togolais, complètent le programme, offrant aux aspirants cinéastes des outils précieux pour affiner leur art. Par ailleurs, le marché professionnel, un espace d’échanges entre producteurs, distributeurs et réalisateurs, a déjà donné naissance à des projets prometteurs, comme une série togolaise en cours de développement avec un studio belge.
Un écosystème en ébullition : le festival, miroir des ambitions du Togo pour le 7ᵉ art
Le Festival du Film Européen ne se déroule pas en vase clos ; il s’inscrit pleinement dans un contexte culturel togolais en ébullition. En août 2024, la 8ᵉ édition du Festival International du Film du Togo (FIFTO) avait déjà transformé Lomé en capitale du cinéma africain, sous le thème de l’industrialisation et de la professionnalisation du secteur. Ce dynamisme, porté par le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNCIA), se prolonge avec le festival européen, qui renforce les ponts entre Lomé et les grands centres cinématographiques mondiaux. Par conséquent, le Togo, qui a investi 2,5 milliards de FCFA dans le secteur culturel en 2024, selon le ministère de la Culture, ambitionne de devenir un hub régional pour la production audiovisuelle, à l’image du Nigeria ou de la Côte d’Ivoire, pays invité d’honneur du FIFTO 2024.
D’ailleurs , l’implication de figures comme Michelle Dorkenou reflète précisément cette montée en puissance du secteur. Le SCAF, qui regroupe des cinéastes de 15 pays francophones, a lancé en 2024 un fonds de soutien aux jeunes réalisateurs, financé en partie par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Ce fonds, dont le Togo bénéficie, pourrait permettre à des talents locaux de produire enfin des longs-métrages, un format encore rare dans un pays historiquement centré sur les courts-métrages.
Un horizon plein de promesses : le cinéma, levier d’unité et d’ambition
En somme, Lomé vibre d’une énergie contagieuse. Le Festival du Film Européen, qui se prolonge jusqu’au 24 mai, n’est pas seulement une célébration du cinéma ; c’est un espace de dialogue, d’apprentissage et de rêves partagés. La présence du SCAF, incarnée par Michelle Dorkenou, rappelle aussi que le Togo ne se contente pas de consommer des images : il aspire à en créer, à raconter ses propres histoires avec audace et authenticité. Alors que les projecteurs s’allument et que les écrans s’animent, Lomé s’affirme comme une ville dans laquelle le cinéma, loin d’être un luxe, devient un vecteur puissant d’unité et d’ambition. Que cette 6ᵉ édition soit le prélude d’une ère où les talents togolais brillent sur la scène mondiale.