Francophonie : Lomé et Kigali à l’unisson pour l’Afrique

À New York, en marge de l’AGNU80, le Togo et l’Organisation internationale de la Francophonie esquissent une diplomatie francophone plus…

Louise Mushikiwabo et Robert Dussey ont réaffirmé, à l’ONU, leur volonté de renforcer la Francophonie en Afrique de l’Ouest.

À New York, en marge de l’AGNU80, le Togo et l’Organisation internationale de la Francophonie esquissent une diplomatie francophone plus agile, face aux défis sécuritaires et aux fractures régionales.

New York, 24 septembre 2025 – Au cœur du tumulte diplomatique de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, où les discours tonitruants masquent souvent des négociations feutrées, deux figures emblématiques de la Francophonie ont réactivé des liens stratégiques. Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et Robert Dussey, ministre togolais des Affaires étrangères, ont en effet eu un dialogue pivotal en marge des débats onusiens. Cette rencontre, bien que discrète, est lourde de sens, car elle éclaire les fissures et les espoirs d’une Afrique de l’Ouest en pleine mutation, à l’heure où les vents contraires de l’instabilité régionale soufflent fort.

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Louise Mushikiwabo et Robert Dussey ont réaffirmé, à l’ONU, leur volonté de renforcer la Francophonie en Afrique de l’Ouest.

Le Togo, stabilisateur régional et médiateur continental

 

Dans les couloirs feutrés du siège des Nations Unies, cette entrevue bilatérale a transcendé les formalités protocolaires pour aborder des enjeux vitaux. En premier lieu, les échanges, empreints d’une franchise rare, ont porté sur la situation politique en Afrique de l’Ouest – un théâtre géopolitique marqué par des tensions persistantes, des coups d’État sporadiques et des défis sécuritaires qui défient les frontières coloniales héritées. Mushikiwabo a salué le rôle pivot du Togo comme stabilisateur continental, un pays qui, sous l’égide de son président Faure Gnassingbé, joue les médiateurs dans les crises ouest-africaines et au-delà.

 

Une Francophonie inclusive portée par Lomé

 

Au-delà de l’analyse des menaces immédiates, la conversation a mis en lumière le leadership constructif de Lomé au sein de la Francophonie. Le Togo, membre fondateur de l’organisation, incarne un modèle d’engagement : il est non seulement l’hôte de sommets régionaux, mais aussi un contributeur majeur aux missions de paix et un promoteur d’une diplomatie inclusive qui intègre les voix des jeunes et des femmes. C’est pourquoi cette discussion a implicitement renforcé les liens entre l’OIF et les États membres pour une gouvernance plus résiliente.

 

Cap sur Kigali : une conférence pour redéfinir les priorités

 

L’horizon s’est ouvert sur des perspectives exaltantes avec l’évocation des échéances majeures à venir. La prochaine Conférence ministérielle de la Francophonie, prévue du 20 et 21 novembre 2025 à Kigali – la capitale rwandaise, berceau de Mushikiwabo –, émerge comme un jalon décisif. Cet événement, baptisé CMFKigali, ambitionne de redéfinir les priorités de l’espace francophone face aux défis globaux : du numérique à l’éducation, en passant par la transition écologique. En conclusion, les deux ministres ont esquissé des axes de coopération renforcée, insistant sur l’urgence d’une Francophonie agile, capable de contrer la fragmentation régionale tout en amplifiant la voix africaine sur la scène internationale.

Louise Mushikiwabo et Robert Dussey ont réaffirmé, à l’ONU, leur volonté de renforcer la Francophonie en Afrique de l’Ouest.

Derrière les poignées de main, le destin d’une Afrique en marche

 

Cette rencontre, bien qu’en marge de l’AGNU80, résonne comme un microcosme des aspirations francophones. À une époque où l’Afrique pèse de plus en plus dans les équilibres mondiaux – avec une jeunesse dynamique et des ressources convoitées –, elle rappelle que la diplomatie n’est pas qu’affaire de déclarations, mais un art de tisser des alliances durables. Pour le grand public, curieux des coulisses du pouvoir, cette entrevue offre un aperçu fascinant : derrière les poignées de main et les sourires protocolaires, se profile une Afrique qui refuse la fatalité pour embrasser son destin collectif.

Cependant, la question demeure : cette convergence d’intérêts et cette nouvelle dynamique diplomatique seront-elles suffisantes pour faire face aux défis croissants qui menacent la stabilité du continent ? L’avenir de la Francophonie et de l’Afrique de l’Ouest pourrait bien se jouer dans les mois à venir.

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