Culture




Les « Langages Silencieux » à l’honneur à Lomé

Lomé, carrefour des langages silencieux : un colloque inédit explore la communication non verbale en Afrique Lomé, 4 juillet 2025…

Lomé accueille un colloque scientifique international où 43 chercheurs de 14 pays explorent les "langages silencieux" africains, révélant la richesse de la communication non verbale et la place du continent dans la recherche mondiale.

Lomé, carrefour des langages silencieux : un colloque inédit explore la communication non verbale en Afrique

Lomé, 4 juillet 2025 – L’Université de Lomé s’est transformée en une agora mondiale des idées, accueillant le tout premier colloque scientifique international dédié aux « Langages silencieux : contextes, enjeux et dynamiques communicationnelles en Afrique ». En effet, mercredi dernier, dans les murs de l’Institut Confucius, 43 chercheurs, universitaires et experts venus de 14 pays se sont réunis pour explorer un domaine fascinant et souvent méconnu : la communication non verbale. Gestes, regards, postures, silences éloquents – ce forum, vibrant d’intelligence et de diversité, promet de dévoiler les mille et une façons dont l’Afrique parle sans dire un mot, redessinant ainsi les contours de la science et de la culture.

Lomé accueille un colloque scientifique international où 43 chercheurs de 14 pays explorent les "langages silencieux" africains, révélant la richesse de la communication non verbale et la place du continent dans la recherche mondiale.Un voyage au cœur de la communication silencieuse

Dans un continent où les traditions orales ont longtemps été célébrées, les langages silencieux – ces gestes expressifs, ces symboles corporels, ces échanges muets – occupent une place centrale, mais ils sont rarement étudiés avec rigueur. C’est ce vide que le colloque de Lomé ambitionne de combler. Pendant plusieurs jours, des chercheurs d’Afrique et d’ailleurs dissèquent les contextes, les significations et les dynamiques des communications non verbales, des danses rituelles aux salutations codifiées, en passant par les silences chargés de sens dans les cérémonies traditionnelles.

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L’événement, hébergé par l’Institut Confucius de l’Université de Lomé, se veut résolument interdisciplinaire. Anthropologues, linguistes, sociologues, psychologues et même neuroscientifiques croisent leurs regards pour décrypter comment les corps parlent là où les mots s’arrêtent. Du hochement de tête respectueux au Ghana aux danses guerrières des Maasai, en outre, en passant par les gestes subtils des commerçants sur les marchés togolais, le colloque explore un patrimoine immatériel aussi riche que complexe.

Un ministre visionnaire pour un événement pionnier

Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, M. Kanka-Malik Natchaba, a donné le ton avec un discours vibrant. « Ce colloque est une célébration de la richesse de nos cultures et une invitation à repenser la communication dans toute sa diversité », a-t-il déclaré. Saluant l’initiative des organisateurs, il a souligné l’importance de ce rendez-vous pour la science africaine, souvent sous-représentée sur la scène mondiale. « Que vos échanges soient une source d’inspiration et ouvrent de nouvelles perspectives », a-t-il ajouté, souhaitant aux participants des débats fructueux et des découvertes audacieuses.

Le ministre n’a pas manqué de rappeler le rôle du Togo comme carrefour intellectuel et culturel. En effet, en accueillant ce forum, Lomé confirme son ambition de devenir un hub régional pour la recherche et l’innovation, un rôle qu’elle a déjà endossé avec succès lors d’événements comme le Forum du Réseau Habitat d’Urgence Francophone, tenu la veille.

Une plongée inaugurale dans les gestes expressifs

La cérémonie d’ouverture s’est conclue par une conférence inaugurale captivante, intitulée « Gesture Expressive Visible Bodily Actions ». Ce premier temps fort a plongé les participants dans l’univers des gestes, ces mouvements du corps qui, bien plus qu’un simple complément à la parole, portent des significations culturelles profondes. De la main levée en signe de paix aux postures ritualisées des cérémonies, les intervenants ont démontré comment ces « langages silencieux » structurent les interactions sociales et transmettent des héritages ancestraux.

Cette conférence a posé les bases des discussions à venir, qui aborderont des thèmes aussi variés que l’usage des gestes dans les conflits, l’influence des langages non verbaux sur l’éducation, ou encore leur rôle dans la diplomatie traditionnelle africaine. Les participants, issus de pays comme le Sénégal, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la France ou encore le Canada, apportent une diversité de perspectives qui promet des débats riches et nuancés.

Lomé accueille un colloque scientifique international où 43 chercheurs de 14 pays explorent les "langages silencieux" africains, révélant la richesse de la communication non verbale et la place du continent dans la recherche mondiale.Un enjeu pour l’Afrique et au-delà

Ce colloque n’est pas qu’un exercice académique. En explorant les langages silencieux, il touche à des questions fondamentales : comment les sociétés africaines communiquent-elles leur identité dans un monde globalisé ? Comment préserver des pratiques culturelles menacées par la modernité ? Et comment ces modes de communication peuvent-ils inspirer des solutions aux défis contemporains, qu’il s’agisse de la cohésion sociale ou de l’éducation interculturelle ?

Dans un continent où les malentendus interculturels peuvent alimenter des tensions, comprendre les langages non verbaux devient un outil de paix. Les conclusions du forum pourraient influencer des domaines aussi variés que la médiation communautaire, la pédagogie ou même les stratégies de communication publique. En plaçant l’Afrique au centre de cette réflexion, Lomé affirme que le continent a non seulement des leçons à recevoir, mais aussi des savoirs à offrir au monde.

Un silence qui résonne loin

En réunissant des esprits brillants autour d’un sujet aussi universel qu’original, le colloque de Lomé marque un tournant pour la recherche africaine. Les 43 participants, venus de 14 pays, ne se contentent pas d’étudier le silence : ils lui donnent une voix, celle d’un continent riche de ses diversités et prêt à revendiquer sa place sur la scène intellectuelle mondiale. Alors que les travaux se poursuivent, une certitude émerge : à Lomé, les langages silencieux parlent fort, et leur écho portera bien au-delà des frontières de l’Afrique.

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