Santé




Lomé, bastion de la prévention : le Togo accélère la Lutte contre le Cancer du Col de l’Utérus

Togo : une vague d'espoir contre le Cancer du Col de l'Utérus ! Des milliers de jeunes filles vaccinées contre…

Le Togo intensifie sa campagne de vaccination contre le VPH, protégeant des milliers de jeunes filles du cancer du col de l'utérus,

Togo : une vague d’espoir contre le Cancer du Col de l’Utérus ! Des milliers de jeunes filles vaccinées contre le VPH

Lomé, 21 mai 2025 – Dans les ruelles animées de la capitale togolaise, une vague d’espoir déferle depuis le 19 mai 2025, portée par une campagne d’accélération de la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH). Orchestrée par le gouvernement togolais avec l’appui de partenaires comme l’UNICEF, Gavi et l’OMS, cette initiative ambitieuse vise à protéger des milliers de jeunes filles contre le cancer du col de l’utérus, une maladie qui fauche encore trop de vies. En effet, dans un pays où ce fléau représente le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes, cette campagne, qui se prolonge jusqu’au 25 mai, incarne une promesse audacieuse : offrir aux générations futures un avenir affranchi de cette menace silencieuse.

Une mobilisation nationale pour un avenir protégé

Lancée sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, cette campagne cible les filles âgées de 9 à 14 ans, une tranche d’âge cruciale pour maximiser l’efficacité du vaccin anti-VPH. Selon le Programme National de Développement Sanitaire (PNDS 2023-2027), le Togo enregistre environ 595 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus chaque année, avec 417 décès. Cependant, la vaccination pourrait réduire ce fardeau sanitaire de 90 % si elle est généralisée. Après une campagne de rattrapage en novembre 2023, qui a immunisé 656 240 adolescentes, cette nouvelle offensive vise à combler les lacunes, en touchant particulièrement les zones rurales où l’accès aux soins reste précaire.

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Les équipes de vaccination, déployées dans les écoles, les centres de santé et même les marchés, bravent les défis logistiques pour atteindre chaque communauté. « Nous voulons que chaque fille togolaise soit protégée, où qu’elle vive », a déclaré un responsable de l’UNICEF Togo, soulignant l’engagement des partenaires à fournir des doses gratuites via le soutien de Gavi, qui ambitionne de vacciner 86 millions de filles dans les pays à faible revenu d’ici à 2025. En plus, cette campagne s’appuie sur une stratégie monodose, adoptée suite à la recommandation de l’OMS en 2022, rendant l’immunisation plus accessible et moins coûteuse.

Briser les obstacles : combattre la désinformation et renforcer la confiance communautaire

Malgré l’élan, la campagne fait face à des réticences, alimentées par des rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux, évoquant des risques de stérilité ou d’effets secondaires graves. Ces fausses informations, déjà rencontrées lors de l’introduction du vaccin en 2023, ont été vigoureusement démenties par les autorités sanitaires. « Le vaccin est sûr, testé sur des millions de personnes à travers le monde », a martelé le professeur Moustafa Mijiyawa, ministre de la Santé, lors d’une session de sensibilisation à Lomé. De plus, des sages-femmes, comme celles de l’Association des Sages-Femmes du Togo (ASSAFETO), jouent un rôle clé, vaccinant publiquement leurs propres enfants pour restaurer la confiance.

L’implication communautaire, soutenue par la Croix-Rouge togolaise et des organisations locales comme la Plateforme des OSC pour la vaccination, est au cœur de cette mobilisation. Des leaders religieux et traditionnels, formés pour contrer la désinformation, sillonnent les villages, expliquant aux parents l’enjeu vital de la prévention. À Tsévié, une mère de famille, Adjovi Koffi, témoigne : « J’ai vu une amie emportée par ce cancer. » Pour ma fille, je n’ai pas hésité une seconde. »

Vers l’élimination du Cancer du Col de l’utérus : une vision globale pour le Togo

Cette campagne s’inscrit dans la Stratégie Mondiale de l’OMS pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, visant à vacciner 90 % des filles avant 15 ans, dépister 70 % des femmes et traiter 90 % des cas d’ici à 2030. Le Togo, qui a intégré le vaccin anti-VPH dans son programme de routine en décembre 2023, progresse vers cet objectif, avec une couverture vaccinale estimée à 35 % pour les adolescentes en 2024, contre 20 % en 2022. Des initiatives complémentaires, comme le dépistage gratuit dans les centres de santé de Lomé et de Kara, renforcent cette dynamique, bien que seules 5 % des femmes togolaises de 30 à 65 ans bénéficient actuellement d’un frottis régulier.

Alors que les derniers jours de la campagne battent leur plein, Lomé vibre d’un élan collectif. Chaque dose administrée est un pas vers un Togo où le cancer du col de l’utérus ne sera plus une fatalité, mais un souvenir. Dans les regards des jeunes filles vaccinées, on lit une promesse : celle d’un avenir où la santé triomphe, portée par la détermination d’une nation et la solidarité internationale.

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