Lomé, carrefour de la paix : Faure Gnassingbé et Bintou Keita en quête d’apaisement pour la RDC
Sous le ciel éclatant de Lomé, le 3 juin 2025, le palais présidentiel togolais s’est transformé en un haut lieu de la diplomatie africaine. Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil du Togo et médiateur désigné par l’Union africaine (UA) dans la crise congolaise, a accueilli Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Par ailleurs, cette rencontre, loin d’être un simple échange protocolaire, s’inscrit dans une dynamique résolue pour désamorcer la poudrière de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), où la violence et l’instabilité continuent de défier les espoirs de paix.
Grands Lacs : La Médiation de Gnassingbé, Phare dans la Tempête
Dans la région des Grands Lacs, où les tensions entre la RDC et le Rwanda alimentent un cycle de conflits attisé par les avancées du Mouvement du 23 Mars (M23), la médiation de Gnassingbé apparaît comme un phare dans la tempête. Depuis sa nomination par l’UA en avril 2025, le président togolais multiplie les initiatives, tissant ainsi un réseau de dialogues entre Kinshasa, Kigali et les acteurs régionaux. En plus, sa rencontre avec Bintou Keita, figure clé de l’engagement onusien en RDC, a permis de confronter les perspectives sur la situation sécuritaire, marquée par la prise de villes stratégiques comme Goma et Bukavu par le M23, et de réaffirmer la nécessité d’une approche concertée.
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MONUSCO face aux défis : un dialogue inclusif pour la souveraineté Congolaise
Keita, dont la mission à la tête de la MONUSCO est confrontée à des défis herculéens – restrictions de mouvement, attaques contre les Casques bleus et une crise humanitaire galopante avec plus de 400 000 déplacés depuis janvier 2025 – a salué l’engagement de Gnassingbé. En outre, ce dernier, fort de ses consultations à Luanda, Kinshasa et Kigali, prône un dialogue inclusif, intégrant les efforts des Communautés économiques régionales (EAC et SADC) et les partenaires internationaux comme le Qatar et les États-Unis. L’objectif est clair : forger un cessez-le-feu durable et désarmer les velléités expansionnistes des groupes armés, tout en préservant la souveraineté congolaise.
Le Togo, artisan de la Concorde : un rôle pivot pour la paix régionale
Cette rencontre à Lomé, où les murs du palais résonnent encore des échos des luttes pour la paix régionale, illustre la volonté du Togo de s’ériger en artisan de la concorde. Gnassingbé, malgré les critiques internes sur sa longévité au pouvoir, s’impose comme une figure pivot dans cette médiation, soutenu par l’ONU et l’UA. Keita, de son côté, a réitéré l’engagement de la MONUSCO à protéger les civils et à appuyer les processus de paix, même si la mission entame son retrait progressif de certaines provinces, comme le Sud-Kivu, conformément à la résolution 2765 du Conseil de sécurité.
Espoir fragile en RDC : Lomé, creuset d’un avenir apaisé ?
Dans un contexte dans lequel chaque avancée militaire du M23 menace de faire basculer la région dans un conflit plus vaste, l’entretien entre Gnassingbé et Keita incarne une lueur d’espérance. Lomé, par cette diplomatie patiente et déterminée, s’affirme comme un creuset où se forgent les solutions d’un avenir apaisé pour la RDC. Cependant, reste à savoir si ces efforts, portés par une volonté de dialogue, sauront dompter les tumultes d’une région où la paix demeure un horizon aussi précieux que fragile.