Lomé, 15 décembre 2025 – Le dernier classement des villes africaines les plus propres, publié par Jeune Afrique, place une fois de plus Kigali en tête avec un indice impressionnant, suivi de Rabat, tandis que Cotonou intègre le podium à la troisième place. Or, pour le Togo, l’information est amère : Lomé chute lourdement, passant de la 16ᵉ à la 25ᵉ position. Cette régression brutale interroge directement la gouvernance urbaine togolaise et expose les failles persistantes dans la gestion des déchets à Lomé, la capitale qui concentre les défis environnementaux du pays.
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La chute de Lomé du classement des villes propres : un reflet des problèmes chroniques
Ce classement, basé sur les perceptions des résidents et des indicateurs concrets comme la collecte des déchets et l’entretien des espaces publics, a mis en lumière des contrastes critiques en Afrique de l’Ouest. À Lomé, la collecte des déchets solides couvre à peine une partie de la ville, laissant des quartiers entiers noyés sous les ordures. Les dépotoirs anarchiques prolifèrent, les plastiques envahissent les plages et les caniveaux, favorisant les inondations et les maladies. De fait, les rues de la capitale togolaise restent encombrées de dépotoirs sauvages et d’eaux usées stagnantes – des problèmes que les autorités peinent à endiguer malgré des initiatives sporadiques comme la relance de l’opération « Togo Propre ».
Le contraste cruel : Cotonou, l’exemple d’une politique volontariste
Pendant ce temps, Cotonou, voisine immédiate, bondit dans le top 3 grâce à des investissements massifs en assainissement et une mobilisation citoyenne renforcée. La comparaison avec la métropole béninoise est cruelle : Cotonou démontre qu’une politique volontariste – modernisation des infrastructures, partenariats public-privé et éducation citoyenne – peut transformer une ville en modèle régional. Inversement, Lomé, autrefois mieux positionnée, paie aujourd’hui le prix d’une inaction prolongée. Cette dégringolade dans le classement n’est pas anodine – elle reflète un manque d’engagement soutenu à plus haut niveau et une gouvernance locale défaillante face à l’urbanisation galopante.
Les conséquences de la chute de Lomé du classement des villes propres: au-delà de l’image ternie
Au-delà de l’image ternie, cette insalubrité a de lourdes répercussions. L’état de la capitale impacte directement la santé publique, décourage le tourisme et freine les investissements. Malgré des projets pilotes soutenus par des partenaires internationaux et des campagnes de sensibilisation, la réalité sur le terrain reste alarmante : taux de collecte insuffisant, manque de ressources municipales et incivisme persistant minent les efforts. Dans un contexte où la propreté urbaine devient un critère clé d’attractivité économique, le Togo risque de voir sa capitale reléguée au rang des métropoles négligées.
Appel à l’action : réformer la gouvernance environnementale
Les autorités togolaises doivent urgemment passer à l’action : renforcer les mécanismes de collecte, investir dans le recyclage, sanctionner l’incivisme et impliquer réellement les communautés. Des initiatives comme l’Agence nationale d’assainissement et de salubrité publique (ANASAP) existent, mais elles manquent cruellement de moyens et de coordination. La chute de Lomé dans ce classement 2025 sonne comme un avertissement sévère : sans réforme profonde de la gouvernance environnementale, la capitale continue de s’enfoncer, au détriment de ses habitants et de l’image du pays tout entier.
Le temps presse : Lomé peut-elle inverser la tendance avant que le classement ne devienne un miroir impitoyable d’un échec collectif ?
