Crise à l’UEMOA : Le retrait des pays de l’AES à Lomé fait trembler l’unité régionale
Lomé, 15 juillet 2025 – Une onde de choc a traversé la 2ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union Economique et Monetaire Ouest-Africaine (UEMOA), organisée à Lomé le jeudi 11 juillet 2025. En effet, les représentants du Burkina Faso, du Mali et du Niger, réunis sous la bannière de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont claqué la porte de la réunion, dénonçant une entorse majeure aux règles de gouvernance de l’Union. Ce départ fracassant, motivé par un désaccord sur la présidence tournante du Conseil, expose les fragilités d’une institution régionale à un tournant critique.
LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ
Crise à l’UEMOA : L’AES claque la porte en pleine réunion à Lomé
Au cœur du litige se trouve l’application de l’article 11 du traité de l’Union monétaire ouest-africaine, qui stipule une rotation biennale de la présidence du Conseil des ministres entre les responsables des Finances des huit pays membres. Cette année, le Burkina Faso revendiquait légitimement ce rôle, conformément au principe d’équité inscrit dans les textes fondateurs de l’Union. Cependant, des divergences profondes, dont la nature précise reste floue, ont cristallisé les tensions, poussant les délégations de l’AES à suspendre leur participation en signe de protestation énergique.
Ce geste n’est pas anodin. En effet, il s’inscrit dans un contexte de frictions croissantes entre les pays de l’AES et les institutions ouest-africaines, notamment après leur retrait annoncé de la CEDEAO. Par conséquent, en quittant la table des négociations, le Burkina Faso, le Mali et le Niger envoient un signal clair : leur volonté de redéfinir les termes de leur engagement régional, voire de contester l’ordre établi au sein même de l’UEMOA.
UEMOA : des conséquences potentiellement dévastatrices pour l’intégration régionale
Si ce différend n’est pas résolu rapidement, les répercussions pourraient ébranler profondément l’édifice de l’UEMOA. Cette union, qui lie huit nations autour du franc CFA, repose sur une coopération économique et monétaire étroite et indispensable. Une fracture prolongée avec les pays de l’AES risquerait de compromettre sérieusement la cohésion régionale, fragilisant les mécanismes de convergence économique et les politiques monétaires communes. À moyen terme, cela pourrait entraver les échanges commerciaux, les investissements transfrontaliers et la stabilité du franc CFA, déjà sujet à débat.
Sur le plan politique, cet incident pourrait exacerber les tensions entre les États membres, creusant un fossé entre ceux restés fidèles à l’UEMOA et les pays de l’AES, qui revendiquent une souveraineté accrue. Une telle polarisation menacerait les ambitions d’intégration ouest-africaine, dans une région déjà confrontée à des défis sécuritaires et économiques majeurs. À l’échelle internationale, ce désaccord pourrait également affaiblir la crédibilité de l’UEMOA face à ses partenaires, au moment où la coopération Sud-Sud est plus que jamais cruciale.
Urgence de la médiation : L’avenir de l’Union Economique et Monetaire Ouest-Africaine en jeu
Face à ce coup d’éclat sans précédent, l’urgence est à la médiation. L’UEMOA devra engager un dialogue inclusif pour apaiser les tensions et réaffirmer les principes d’équité qui fondent son fonctionnement. Sans une résolution rapide et concertée, cet incident risque de marquer un point de bascule, menaçant non seulement l’unité de l’Union, mais aussi la stabilité d’une région en quête de cohérence et de solidarité.
En cette période charnière, Lomé, hôte de cette session avortée, pourrait jouer un rôle clé pour ramener les parties à la table des négociations. L’avenir de l’UEMOA dépend désormais de sa capacité à transformer cette crise en une opportunité pour un renouveau institutionnel nécessaire.