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Lomé relance l’assurance africaine : vers un marché plus juste

Lomé, 11 juillet 2025 – Sous les cieux vibrants de Lomé, la capitale togolaise s’est transformée, le 10 juillet 2025,…

À Lomé, les ministres de la CIMA tracent les contours d’un secteur assurantiel harmonisé et inclusif, en riposte aux défis structurels

Lomé, 11 juillet 2025 Sous les cieux vibrants de Lomé, la capitale togolaise s’est transformée, le 10 juillet 2025, en un carrefour de l’avenir financier africain. Réunis dans le cadre de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA), les Ministres de 14 pays francophones ont engagé une session stratégique pour redessiner le paysage de l’assurance en Afrique. Sous la houlette d’Alousséni Sanou, Ministre malien des Finances et président en exercice de la CIMA, cette rencontre marque un tournant : harmoniser les règles, protéger les citoyens et traquer les flux financiers illicites. Dans une région où l’assurance reste un luxe pour beaucoup, ce sommet peut-il bâtir un écosystème fiable et inclusif, ou restera-t-il une ambition freinée par les réalités économiques du continent ?

 

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Lomé, capitale de l’Assurance africaine : Un sommet stratégique pour un secteur en pleine mutation

 

Dans les salles de conférence de Lomé, où l’air portait l’écho des ambitions économiques du Togo, les Ministres ont plongé dans des débats cruciaux. La CIMA, créée en 1992 et regroupant 14 pays d’Afrique francophone – dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Sénégal et le Togo – s’est imposée comme la vigie d’un secteur assurantiel représentant 1,5 % du PIB régional. Par ailleurs, le 10 juillet, les discussions ont porté sur l’évaluation des engagements pris lors des réunions de Yaoundé et d’Abidjan, axées sur la modernisation des cadres réglementaires et l’amélioration des services aux assurés.

Un point central a été l’analyse des rapports du Conseil Régional de Contrôle des Assurances (CRCA), qui supervise la solvabilité des 250 compagnies d’assurance opérant dans la zone CIMA. Les Ministres ont scruté les mécanismes de traitement des sinistres, souvent critiqués pour leur lenteur – au Sénégal, par exemple, 40 % des réclamations d’assurance auto prennent plus de six mois à être réglées. Alousséni Sanou a insisté sur l’urgence de « restaurer la confiance des citoyens ». « Une assurance performante est un pilier de la résilience économique », a-t-il déclaré, plaidant pour des normes communes et des contrôles renforcés.

 

Trafic illicite : La CIMA déclare la guerre aux flux financiers obscurs !

 

Un sujet brûlant a dominé les échanges : la lutte contre les flux financiers illicites dans le secteur des assurances. Selon l’Union Africaine, l’Afrique perd 88 milliards de dollars par an à cause de pratiques comme le blanchiment d’argent et la fraude fiscale, dont une part transite par des compagnies d’assurance mal régulées. La CIMA, en collaboration avec le Groupe d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), planche sur des outils numériques pour tracer les transactions suspectes. « Les assureurs doivent être des remparts, pas des passoires », a martelé un délégué togolais, reflétant l’urgence de protéger un secteur qui gère 12 milliards de dollars de primes annuelles dans la zone.

D’ailleurs, le Togo, hôte de ce sommet, en recevant la CIMA, Lomé renforce son rôle de carrefour régional, et se positionne comme un champion de la régulation financière.

 

CIMA : Des ambitions freinées par la méfiance et les défis structurels

 

Malgré ces ambitions, le secteur des assurances en Afrique francophone reste fragile. Seuls 3 % des habitants de la zone CIMA sont assurés, contre 17 % en Afrique du Sud. La méfiance envers les assureurs, alimentée par des délais de paiement et des contrats opaques, freine l’adoption. Au Mali, où l’insécurité a fait bondir les primes d’assurance agricole de 30 % en 2024, les agriculteurs peinent à accéder à des produits adaptés. En plus, les petites compagnies, qui représentent 60 % du marché CIMA, manquent souvent de capital pour respecter les exigences de solvabilité. Les ministres ont promis un plan d’action d’ici 2026, incluant des formations pour les régulateurs et des campagnes de sensibilisation pour démocratiser l’assurance.

 

Lomé, phare d’une Afrique assurée : Vers un marché fiable et inclusif ?

 

En somme, la capitale togolaise vibrait d’un élan régional porté par le sommet de la CIMA, présidé par Alousséni Sanou. Bien plus qu’une réunion technique, ce rendez-vous incarne un pari audacieux sur une Afrique francophone plus résiliente, où l’assurance s’impose comme rempart face à l’incertitude. Pour concrétiser cette ambition, la CIMA devra relever des défis structurels majeurs et gagner la confiance des citoyens. Dans les rues animées de Lomé, où les taxis-motos slaloment entre les immeubles en construction, une question traverse les esprits : ce tournant vers un marché assurantiel harmonisé marquera-t-il le début d’une prospérité partagée, ou restera-t-il une aspiration contrariée par les réalités du continent ?

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