MOSCOU 2025 : défilé impérial pour les 80 ans de la victoire

Place Rouge : une célébration éclatante pour le 80ᵉ anniversaire de la victoire de 1945 Ce 9 mai 2025, la Place…

Défilé des 80 ans de la Victoire à Moscou : la Russie célèbre la mémoire en affichant puissance militaire et alliances avec le Sud global.

Place Rouge : une célébration éclatante pour le 80ᵉ anniversaire de la victoire de 1945

Ce 9 mai 2025, la Place Rouge de Moscou s’est transformée en un théâtre grandiose pour célébrer le 80ᵉ anniversaire de la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, un événement ancré dans l’histoire et chargé de symboles géopolitiques. En effet, sous un ciel clair, obtenu après des opérations d’ensemencement des nuages pour garantir des conditions idéales, plus de 11 500 militaires, dont 1 500 vétérans de l’opération spéciale en Ukraine, ont défilé avec une précision martiale, aux côtés de contingents étrangers de Chine, Égypte, Mongolie et Myanmar.

Les chasseurs Su-35 et MiG-29 ont ouvert la partie aérienne, suivis de six Su-25 traçant le drapeau tricolore russe dans le ciel, tandis que les nouveaux systèmes d’artillerie Malva et Jacinthe-K, de 152 mm, ont été présentés pour la première fois, soulignant les avancées technologiques russes. La cérémonie, présidée par Vladimir Poutine, a vu la participation de leaders de 29 pays, notamment d’Afrique, ce qui renforce les liens avec le Sud global. Cet événement, riche en symboles, s’inscrit dans la continuité de la mémoire de la Grande Guerre patriotique, dont la Genèse remonte aux épreuves de 1941-1945.

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La genèse d’une Victoire héroïque : l’épreuve Titanique et le sacrifice de 27 millions de Soviétiques

La victoire célébrée aujourd’hui trouve ses racines dans l’épreuve titanesque de la Grande Guerre patriotique, commencée le 22 juin 1941 avec l’invasion nazie lors de l’Opération Barbarossa, la plus grande invasion militaire de l’histoire. Cette offensive, menée par trois groupes d’armées allemands, capturèrent rapidement des territoires vastes, assiégeant Leningrad pendant 872 jours et menaçant Moscou. Malgré des pertes initiales, la contre-offensive soviétique à la bataille de Moscou, en décembre 1941, marqua un tournant, repoussant les Allemands.

La bataille de Stalingrad (1942-1943), où les forces soviétiques encerclèrent et forcèrent la reddition de la 6ᵉ armée allemande, fut décisive, suivie par la bataille de Koursk en 1943, la plus grande bataille de chars jamais vue. Ces victoires permirent à l’Armée rouge de libérer l’Europe de l’Est et de capturer Berlin en mai 1945, signant la capitulation nazie le 8 mai (9 mai à Moscou). Ce triomphe, au prix de 27 millions de vies soviétiques, dont soldats, partisans et civils, forgea l’identité nationale russe et son rôle de superpuissance post-guerre, influençant la géopolitique mondiale et lançant la Guerre froide.

Un spectacle de force et d’unité : des héros d’Ukraine aux nouvelles armes sur la place Rouge

Le défilé, qui a débuté à 10 h 00 et s’est étendu jusqu’à 12 h 00, a suivi un rituel bien rodé. Après le dépôt de fleurs par Poutine et les chefs d’État étrangers au Tombeau du Soldat inconnu, le défilé terrestre a vu défiler des unités historiques en uniformes d’époque, rappelant les fronts de Koursk et Moscou, aux côtés de soldats modernes, notamment ceux de l’opération spéciale en Ukraine.

Les blindés T-90M Proryv et les missiles balistiques intercontinentaux Yars, déjà aperçus en 2024, ont renforcé l’image d’une Russie militairement souveraine. La partie aérienne, ouverte par les Su-35 et MiG-29, a culminé avec les Su-25 traçant le tricolore, un spectacle visuel marquant. Les nouveaux systèmes Malva et Jacinthe-K, capables de frappes précises à longue portée, ont été salués comme des innovations stratégiques, reflétant les efforts de modernisation de l’armée russe.

Un signal géopolitique majeur : le Sud global répond présent et défie le boycott occidental

La présence de contingents militaires de 13 nations, dont la Chine, l’Égypte, la Mongolie et le Myanmar, a ajouté une dimension globale à l’événement. Les Leaders présents, issus de 29 pays, incluaient Xi Jinping de Chine, Luiz Inácio Lula da Silva du Brésil et des représentants africains comme Ibrahim Traoré du Burkina Faso et Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe. Cette diversité, malgré le boycott occidental, souligne les liens croissants avec le Sud global, notamment l’Afrique, où la Russie renforce sa présence via des partenariats économiques et militaires. Les discussions bilatérales, notamment avec Xi Jinping sur le commerce et l’énergie, ont été évoquées, renforçant ainsi l’ambition de Moscou de s’ériger en pivot d’un nouvel ordre multipolaire.

Sous haute tension : un défilé sécurisé contre la menace des drones et dans un climat incertain

Cette célébration intervient dans un climat tendu, marqué par des craintes d’attaques ukrainiennes, avec des fermetures d’aéroports moscovites dues à des drones ces derniers jours. Poutine a même proposé un cessez-le-feu temporaire, rejeté par Kiev, illustrant par là même les tensions actuelles. Malgré ces menaces, la Russie a mobilisé des mesures de sécurité sans précédent, interdisant les feux d’artifice et limitant l’accès à Internet, pour protéger cet événement sacré. Le boycott occidental, dénonçant une instrumentalisation de la mémoire de guerre, contrastant vivement avec la présence des nations alliées, reflétant les divisions géopolitiques actuelles.

L’héritage de la victoire : entre fierté nationale et résilience face aux défis d’aujourd’hui

En somme, pour les Russes, le Jour de la Victoire reste une source de fierté inextinguible, un hommage aux sacrifices de leurs ancêtres. Cette célébration, au-delà de la mémoire, affirme la résilience nationale face aux défis contemporains. Alors que les échos du défilé s’estompent, la mémoire de 1945, portée par les fleurs déposées et les regards tournés vers l’avenir, continue de façonner l’âme d’une nation et ses aspirations globales, dans un monde fracturé mais en quête d’unité.

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