Lomé, 4 décembre 2025 – Le paysage politique togolais est en deuil. François Galley, ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, s’est éteint le mardi 3 décembre 2025 dans une clinique de la capitale, Lomé, des suites d’une longue maladie non précisée. L’information, confirmée par sa famille, a rapidement suscité une vague d’hommages unanimes, soulignant l’héritage d’un homme qui a incarné le dialogue et le progrès éducatif dans un pays en pleine transition.
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François Galley : un parcours entre académie et réconciliation
Âgé de plus de 70 ans, François Galley avait consacré sa carrière à la sphère publique, mêlant engagement académique et action politique. Né au Togo, il s’était d’abord illustré comme universitaire et intellectuel respecté avant d’entrer en politique sous les couleurs de l’Union des Forces du Changement (UFC), le parti fondé par l’opposant historique Gilchrist Olympio.
C’est ainsi que sa nomination au portefeuille stratégique de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le 28 mai 2010, marqua un tournant décisif. Elle scella l’accord politique historique signé entre l’UFC et le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), alors au pouvoir sous la présidence de Faure Gnassingbé. Cette entente, fruit de négociations intenses, symbolisa une rare tentative de réconciliation dans un contexte marqué par des tensions post-électorales et des crises récurrentes.
L’héritage de la modernisation éducative
Durant ses deux années à la tête du ministère – jusqu’au 31 juillet 2012 –, Galley s’attela à moderniser le système éducatif supérieur togolais. En effet, il lança des réformes visant à renforcer la recherche scientifique, à promouvoir les partenariats internationaux et à améliorer l’accès à l’université pour les étudiants de Kara et de Lomé.
« Nous on a été réglo », déclarait-il en 2012 , défendant avec vigueur les efforts du gouvernement pour soutenir financièrement plus de 35 000 boursiers. Ses initiatives, bien que confrontées à des défis budgétaires et logistiques, posèrent les bases d’une gouvernance plus inclusive, où l’éducation devint un levier de cohésion nationale.
François Galley: l’homme du compromis et du dialogue
Après son départ du gouvernement, François Galley ne se retira pas totalement de la scène publique. Membre actif de l’UFC, il participa à des conférences-débats, comme celle organisée par son parti à Lomé en mai 2018, où il réaffirma son engagement pour une alternance pacifique.
De plus, toujours modéré et mesuré, il incarna l’esprit de compromis qui avait permis à l’opposition de s’intégrer au processus démocratique togolais. « Nous respecterons notre parole », affirmait-il en janvier 2012, lors d’un accord avec les étudiants en grève, illustrant sa capacité à apaiser les conflits par le dialogue.
Vague d’hommages unanimes
La nouvelle de son décès, survenu dans l’intimité d’une clinique loméenne, a été accueillie avec émotion par la classe politique. Des figures de l’opposition comme celles de l’UNIR ont salué sa mémoire, évoquant un « pont entre les rives divisées de la nation ». La communauté universitaire, qu’il avait tant choyée, prévoit une cérémonie d’hommages solennels, tandis que sa famille appelle à la discrétion dans cette période de recueillement.
En somme, en ces heures sombres, le Togo perd non seulement un serviteur de l’État, mais un bâtisseur discret de l’avenir. François Galley laisse derrière lui un legs d’unité et d’ambition éducative, rappelant ainsi que la politique, au-delà des clivages, peut être un vecteur de progrès partagé. Ses obsèques devraient se dérouler dans les prochains jours, sous le signe d’une nation reconnaissante.
