Ngaoundéré : Une bavure policière pour 500 FCFA embrase la ville

Cameroun , 30 décembre 2025-  La ville de Ngaoundéré, dans la région de l'Adamaoua, s’est réveillée dans la stupeur et…

Cameroun , 30 décembre 2025-  La ville de Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua, s’est réveillée dans la stupeur et le sang ce mardi 30 décembre 2025. Ce qui ne devait être qu’un banal contrôle routier s’est transformé en une scène d’horreur, déclenchant une vague de violence qui illustre la fracture profonde entre une partie de la population et ses forces de l’ordre.

Journal du Togo
© Journal du Togo

LA SUITE APRÈS LA PUBLICITÉ



L’étincelle : une vie brisée pour une pièce de monnaie

Tout bascule lorsqu’un policier intercepte Sanda Oumarou. La victime n’était pas un simple conducteur de moto-taxi, mais un vendeur d’eau, une figure essentielle du quartier qui livrait chaque jour de précieux bidons aux familles privées d’eau courante. Selon les témoins sur place, le policier aurait réclamé une somme de 500 FCFA. Face au refus de Sanda Oumarou, le ton est monté, et l’impensable s’est produit : le policier a ouvert le feu.

L’homme est mort sur le coup, sous les yeux de ses deux enfants qui l’accompagnaient dans sa livraison quotidienne. En plus , dans la violence de l’assaut, l’un des enfants a subi une fracture d’une côte, ce qui a nécessité son évacuation d’urgence vers l’hôpital

Journal du Togo
© Journal du Togo
Journal du Togo
© Journal du Togo

Ngaoundéré : la colère sourde d’une population à bout

L’onde de choc a été immédiate. Témoins de ce qu’ils ont qualifié d’« exécution brutale pour refus de corruption », les riverains ont laissé éclater leur fureur. Ainsi, dans un élan de justice populaire, le policier accusé du tir a été lynché par la foule avant l’intervention des secours.

Mais la colère ne s’est pas arrêtée là. La nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre, drainant également des centaines d’habitants vers le commissariat du 2ᵉ arrondissement. Aux cris de « Justice pour Sanda ! », les manifestants ont menacé d’incendier le bâtiment. Un véhicule pick-up de la police a été la proie des flammes, symbole d’un rejet total de l’autorité dans un climat de tension extrême.

Journal du Togo
© Journal du Togo

Un symptôme alarmant de l’impunité

Ce drame tragique n’est malheureusement pas perçu comme un cas isolé. Pour de nombreux observateurs, il s’inscrit dans un cycle de violences policières documenté par des organismes comme l’OMCT et les Nations Unies. D’ailleurs, ces rapports pointent régulièrement du doigt l’usage excessif de la force, les arrestations arbitraires et, surtout, un sentiment d’impunité qui semble protéger certains agents.

Par ailleurs, le malaise touche tous les secteurs de la société. Des agressions d’avocats en plein exercice à Douala ou Kumba aux drames routiers de ce genre, le fossé se creuse. Aujourd’hui, Ngaoundéré pleure un père de famille dont le seul tort était de travailler pour nourrir les siens et servir sa communauté.

 

Ngaoundéré :  un appel urgent à l’apaisement et à la justice

Ce soir, le calme reste précaire à Ngaoundéré. Si les autorités tentent de reprendre le contrôle, l’exigence des populations est claire : une enquête transparente et des sanctions exemplaires pour que le sang de Sanda Oumarou ne soit pas une statistique de plus dans la liste des abus de pouvoir.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP