Tanzanie : la présidente Samia nomme sa fille et son gendre au gouvernement

Le récent remaniement ministériel en Tanzanie suscite un vif débat sur la gouvernance et le népotisme, après la nomination de…

Tanzanie : Polémique autour de la Présidente Samia Suluhu Hassan après avoir nommé sa fille et son gendre. Les critiques dénoncent un risque de népotisme. X(ancien twitter )

Le récent remaniement ministériel en Tanzanie suscite un vif débat sur la gouvernance et le népotisme, après la nomination de deux proches de la cheffe de l’État à des postes clés.

Tanzanie, 18 novembre 2025 –  Moins d’un mois après les élections générales du 29 octobre 2025, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a procédé à un remaniement ministériel qui fait couler beaucoup d’encre. Ce qui rend la situation particulièrement sensible est la proximité des bénéficiaires : deux nominations en particulier attirent l’attention, celle de sa fille, Wanu Hafidh Ameir, au poste de vice-ministre de l’Éducation, et celle de son gendre, Mohamed Mchengerwa, désormais ministre de la Santé.

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Tanzanie : Polémique autour de la Présidente Samia Suluhu Hassan après avoir nommé sa fille et son gendre. Les critiques dénoncent un risque de népotisme.

Des figures politiques déjà bien ancrées, mais critiquées

 

Il est essentiel de noter que ces nominations ne concernent pas des inconnus. Wanu Hafidh Ameir, 43 ans, est une personnalité politique bien établie. Élue députée de Makunduchi à Zanzibar, elle a reconduit son mandat sous les couleurs du Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti au pouvoir.
Quant à son mari, Mohamed Mchengerwa, 46 ans, il est lui aussi un cadre expérimenté du CCM. Élu dans la circonscription de Rufiji, dans la région de Pwani, il a déjà occupé plusieurs portefeuilles ministériels, dont celui de ministre d’État à la Présidence, en charge de l’administration régionale.

 

Les critiques s’accentuent sur l’éthique et la transparence.

 

Malgré leur expérience respective, ces nominations, bien que légales, ravivent violemment les critiques sur la transparence du pouvoir exécutif à Dodoma. Plusieurs voix influentes s’élèvent pour dénoncer un possible conflit d’intérêts et une concentration excessive du pouvoir au sein du cercle familial de la présidente. Le débat sur le népotisme, déjà latent dans le pays, prend une nouvelle ampleur dans un contexte post-électoral tendu, car ces nominations donnent l’impression que le mérite passe après l’allégeance dynastique.

Tanzanie : Polémique autour de la Présidente Samia Suluhu Hassan après avoir nommé sa fille et son gendre. Les critiques dénoncent un risque de népotisme.

Tanzanie : le CCM toujours dominant, mais sous forte pression

 

Le Chama Cha Mapinduzi, au pouvoir depuis l’indépendance, a conservé sa majorité lors des dernières élections, malgré une opposition fragmentée. Ce remaniement visait officiellement à renforcer l’efficacité gouvernementale. Cependant, en favorisant les liens familiaux, il pourrait au contraire fragiliser la légitimité de l’exécutif aux yeux d’une partie de l’opinion publique et de la société civile, sapant la confiance dans le discours officiel de la lutte contre la corruption.

 

Tanzanie : une gouvernance familiale sous les projecteurs

 

La situation n’est pas isolée. En effet, la Tanzanie n’est pas étrangère aux dynasties politiques. Le nouveau cabinet comprend également Ridhwani Kikwete, fils de l’ancien président Jakaya Kikwete, nommé ministre de la Gestion du service public. Ces choix constants interrogent sur la place réelle des liens familiaux dans la gestion des affaires publiques et sur l’efficacité des garde-fous institutionnels visant à garantir l’équité et l’impartialité dans les nominations aux plus hauts postes.

Une présidence entre continuité et controverse

 

Les Tanzaniens et la communauté internationale avaient  salué Samia Suluhu Hassan, première femme à diriger la Tanzanie, pour son style plus ouvert et sa volonté de réformer après la période Magufuli. Cependant, ce remaniement familial controversé pourrait marquer un tournant dans sa présidence, l’obligeant à choisir entre la consolidation rapide de son pouvoir via sa famille et le maintien de son image de réformatrice aux yeux de ses partenaires internationaux et de ses concitoyens.

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