Texas dévasté : Les inondations meurtrières du 4 juillet laissent plus de 100 morts et des dizaines de disparus
Le déluge, qualifié de « catastrophe centennale » par les officiels, a transformé les collines verdoyantes en un théâtre de chaos. En effet, en quelques heures, jusqu’à 50 centimètres de pluie se sont abattus, faisant monter le Guadalupe River de près de 8 mètres en moins d’une heure. Des maisons ont été arrachées, des routes effacées, et des vies brisées. Kerr County, épicentre de la tragédie, pleure 84 âmes, dont 28 enfants, beaucoup emportés alors qu’ils dormaient dans les cabanes du Camp Mystic, un camp d’été chrétien pour filles presque centenaire.
Des destins brisés par la fureur des eaux
Parmi les victimes, des histoires poignantes émergent, chacune plus déchirante que la précédente. Ainsi, Richard « Dick » Eastland, directeur et co-propriétaire de Camp Mystic, a péri en tentant de sauver les filles dont il avait la charge, un ultime acte d’héroïsme qui résonne dans une communauté dévastée. À Dallas, deux sœurs, Blair et Brooke Harber, âgées de 13 et 11 ans, ont été emportées avec leurs grands-parents, toujours introuvables, alors qu’elles séjournaient dans une cabane au bord de la rivière. Chloe Childress, fraîchement diplômée et animatrice au camp, avait dédié son été à encadrer des jeunes filles ; sa famille, brisée, évoque une jeune femme dont « la joie est désormais éternelle, mais dont la perte fracasse nos cœurs ».
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Les survivants, eux, portent des cicatrices invisibles. Erin Burgess, une mère d’Ingram, raconte avoir accroché son fils à un arbre pendant une heure, luttant contre les flots qui menaçaient de les engloutir. « J’ai cru que nous allions mourir », murmure-t-elle, encore tremblante. De même, à Camp Mystic, des animatrices adolescentes ont guidé des enfants à travers les fenêtres des cabanes inondées, les passant de main en main vers un refuge précaire, où elles ont chanté des hymnes pour apaiser leur peur.
La mobilisation s’intensifie, des questions persistent
Face à l’ampleur du désastre, les équipes de secours ne faiblissent pas. Hélicoptères, drones, bateaux et chiens de recherche sillonnent les rives boueuses du Guadalupe, bravant chaleur, débris et serpents. Les équipes de secours ont sauvé plus de 850 personnes, dont 223 par la Garde côtière américaine, avec des images saisissantes d’évacuation aérienne dans des eaux tumultueuses. Le gouverneur Greg Abbott a promis que les recherches continueraient « jusqu’à ce que chaque personne soit retrouvée », tandis que le président Donald Trump a signé une déclaration de catastrophe majeure pour mobiliser des ressources fédérales.
Pourtant, des questions émergent dans l’ombre du chagrin. Des résidents comme Matthew Stone déplorent l’absence d’alertes d’urgence sur leurs téléphones, tandis que d’autres s’interrogent sur la décision de ne pas évacuer les camps d’été malgré les prévisions de fortes pluies. Le sénateur Ted Cruz, ému, a appelé à une analyse approfondie pour éviter une telle tragédie à l’avenir, tout en rejetant les accusations partisanes.
Texas Hill Country : entre résilience et douleur, la solidarité s’organise
Alors que les averses menacent encore la région en ce 8 juillet, marqué par un changement de temps, la solidarité s’organise. Des dons affluent via la Community Foundation of Texas Hill Country, et des organisations comme World Central Kitchen distribuent des repas chauds aux sinistrés. La NFL et les équipes texanes, les Cowboys et les Texans, ont promis 1,5 million de dollars pour soutenir les efforts de secours. À Kerrville, des voisins s’entraident pour déblayer les décombres, et des prières s’élèvent dans les églises pour les disparus.
Texas Hill Country, surnommée « Flash Flood Alley » pour sa vulnérabilité aux crues soudaines, n’est pas étrangère aux caprices de la nature. Cependant, cette tragédie, survenue en plein week-end du 4 juillet, a frappé plus fort, plus vite, et plus cruellement. Alors que les recherches se poursuivent, le silence des rivières cache encore des réponses que les familles espèrent, entre douleur et espoir ténu.