Dans les coulisses des ministères togolais, une délégation du FMI s’installe pour une mission décisive. Objectif : évaluer les engagements du pays dans le cadre de la Facilité élargie de crédit. Entre chiffres, réformes et espoirs budgétaires, cette troisième revue pourrait redéfinir les équilibres économiques du Togo.
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Lomé, 1ᵉʳ octobre 2025 – Lundi dernier, dans les couloirs feutrés des ministères togolais, l’ambiance n’était pas celle d’un début de semaine ordinaire. En effet, une délégation internationale a franchi les portes. Non pas pour un film d’espionnage, mais pour une mission bien réelle du Fonds monétaire international (FMI). Cette dernière a posé ses valises le 29 septembre pour une évaluation qui pourrait sceller le sort de l’économie du pays. À sa tête, Hans Weisfeld, un expert aux airs de diplomate discret, conduit la troisième revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Pas de sirènes, juste des chiffres qui pèsent lourd.
Des enjeux budgétaires sous haute surveillance
Cette visite, prévue jusqu’au 10 octobre, arrive comme une suite logique – et pressante – après la deuxième revue bouclée en juillet. À l’époque, le verdict avait été positif : un décaissement de 60,5 millions de dollars pour soutenir le budget, une bouffée d’oxygène dans un contexte où chaque centime compte.
Cette fois-ci, l’agenda est chargé. En effet, les discussions plongeront dans les rouages de l’économie récente : une croissance qui tâtonne, une inflation qui guette et des indicateurs sociaux qui tracent le pouls d’une population en attente. Sans oublier les perspectives de politique économique et de financement, tout comme le mécanisme d’ajustement des subventions à l’énergie – un sujet sensible, où chaque hausse de prix peut faire grincer des dents.
L’accord FEC : levier ou contrainte ?
Au cœur de cette mission, l’accord FEC, signé en mars 2024, n’est pas un chèque en blanc. Bien au contraire, il promet un total de 403,4 millions de dollars à des conditions concessionnelles, une aide conçue pour accompagner le Togo dans sa quête de stabilité. L’objectif est de renforcer la consolidation budgétaire, assurer la viabilité de la dette et pousser des réformes structurelles qui, sur le papier, devraient transformer les faiblesses en atouts. Depuis le coup d’envoi, le pays a déjà perçu environ 129 millions de dollars en décaissements cumulés – un filet de sécurité qui a permis de traverser les turbulences. Toutefois, cette dynamique laisse présager des choix difficiles à venir.
Une revue sous le regard du monde
Dans les salons de Lomé, on murmure que cette revue n’est pas une simple formalité. En effet, elle arrive à un moment où le monde entier scrute les fragilités des économies émergentes, entre chocs climatiques et tensions géopolitiques. Pour les officiels togolais, c’est donc l’occasion de démontrer que les efforts paient, avec des coupes budgétaires assumées et des réformes qui avancent pas à pas. Quant aux citoyens, ils nourrissent l’espoir que cette aide ne soit pas qu’un pansement, mais un véritable levier pour un avenir moins précaire.
Enfin, la conclusion de cette mission est attendue le 10 octobre. Car dans le monde des finances internationales, chaque revue est un chapitre d’un roman inachevé : factuel, implacable et toujours en suspens.