Togo : La finance en ébullition, les syndicats suspendent leur sit-in

Togo : les syndicats suspendent leur sit-in, mais la mobilisation sociale reste en alerte   Au cœur du tissu économique…

Au Togo, SYNBANK et SYNASSUR suspendent leur sit-in après une rencontre avec le ministre de la Fonction publique. Les revendications salariales et sociales restent au cœur d’un mouvement qui pourrait reprendre fin septembre.

Togo : les syndicats suspendent leur sit-in, mais la mobilisation sociale reste en alerte

 

Au cœur du tissu économique togolais, les visages de la finance se lèvent. Les employés de banque et les agents d’assurance, des figures discrètes, mais essentielles du quotidien, ont décidé de faire entendre leur voix. Derrière les chiffres, ce sont des parcours, des familles et des territoires qui s’expriment. Le sit-in prévu ce lundi 25 août par les syndicats SYNBANK et SYNASSUR a été suspendu hier suite à une rencontre avec le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara , qui a ouvert la voie à un dialogue, avec la promesse d’une audience conjointe avec le ministère de l’Économie et des Finances. Cependant, la mobilisation reste vive.

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Le cri du cœur des travailleurs : L’équité et la dignité au centre des revendications

 

Les revendications portées par les syndicats ne relèvent pas seulement de questions salariales. Elles traduisent une quête de reconnaissance et de justice. Les demandes sont claires :

  • L’établissement d’une politique salariale harmonisée dans les établissements financiers.
  • L’accès équitable aux avantages sociaux, tels que les crédits, les aides scolaires, et le soutien familial.
  • L’application de la nouvelle grille au Centre de Formation Bancaire du Togo
  • La dénonciation des licenciements abusifs et des pratiques de harcèlement.
  • L’abandon des poursuites contre une déléguée du personnel d’Ecobank Togo.

Ces demandes dessinent les contours d’un secteur en mutation, où les enjeux humains rejoignent les impératifs économiques.

 

La colère gronde : une onde de choc dans les territoires

 

La récente décision de SUNU Bank Togo de licencier 42 employés pour motif économique a agi comme un catalyseur. Conséquence immédiate : dans les quartiers, les guichets automatiques ont été pris d’assaut dès le week-end, révélant l’inquiétude des usagers face à une possible paralysie du système. Dans un pays où l’accès aux services financiers reste limité, toute perturbation affecte directement les dépôts, les transferts et les crédits, avec des répercussions sur les familles, les commerçants et les artisans.

 

Suspension de  sit-in : un dialogue en cours, mais la vigilance reste de mise.

 

Pour le gouvernement, l’ouverture d’un dialogue vise à préserver la stabilité d’un secteur stratégique. Toutefois, les syndicats restent sur le qui-vive. La suspension du sit-in ne marque pas la fin du mouvement : une grève de 72 heures est déjà annoncée pour les 24, 25 et 26 septembre, si aucune avancée concrète n’est observée. Ce calendrier syndical témoigne d’une stratégie réfléchie, où la négociation reste possible, mais où la pression sociale demeure bien active.

 

Au-delà des revendications salariales, un enjeu de société

 

Au-delà des revendications salariales, ce mouvement interroge la place des travailleurs dans les dynamiques économiques nationales. Il met en lumière les enjeux de justice sociale, de reconnaissance professionnelle et de gouvernance interne dans les institutions financières. Les syndicats ne demandent pas seulement des ajustements : ils portent une vision du travail fondée sur la dignité, la transparence et le respect des droits. Dans un secteur aussi stratégique que celui des banques et des assurances, leur voix devient celle d’un équilibre à reconstruire entre performance économique et responsabilité sociale.

 

La suspension du sit-in n’est qu’un répit. Le Togo entre dans une phase de négociation où chaque geste comptera. Les syndicats ont montré leur capacité à mobiliser, à structurer leurs revendications et à ouvrir le dialogue. Mais la suite dépendra de la volonté politique et de la capacité des institutions à répondre aux attentes. Derrière les chiffres et les procédures, ce sont des vies, des familles et des territoires qui attendent des réponses. Le chantier est lancé, et le pays observe. Alors, le gouvernement est-il prêt à engager les réformes nécessaires pour apaiser le secteur financier, ou la crise est-elle inévitable ?

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