Réquisitoire citoyen et plaidoyer pour l’intégrité humaine : la société civile ouest-africaine exige vérité et justice suite aux allégations de torture au Togo
Lomé, 26 juin 2025 – Poussées par un vent d’indignation et de devoir civique, plusieurs organisations de la société civile ouest-africaine se sont à nouveau élevées, mardi 24 juin, pour dénoncer les traitements inhumains qu’auraient subis les manifestants arrêtés à la suite des événements du 6 juin dernier au Togo. Réunies au sein d’une plateforme unie, ces entités exigent l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale afin de faire toute la lumière sur les allégations de torture et de sévices dégradants infligés à des citoyens engagés dans une mobilisation pacifique.
Un front panafricain pour les droits : Les exigences clés de la société civile
Parmi les signataires de cet appel figurent des organisations panafricaines de référence telles que Tournons la page (sections Guinée et Togo), Front populaire, WADmOS, ou encore AfricTivistes. Toutes sont unies dans un front commun articulé autour de l’exigence de transparence, de redevabilité et du respect inconditionnel des droits fondamentaux.
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Libérations, enquêtes et respect des libertés : Les revendications clés
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Au cœur de leurs revendications, ces organisations exigent :
- La libération immédiate et sans condition de toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion et d’opinion.
- La remise en liberté de figures emblématiques, tel qu’ Honoré Sitsopé Sokpor alias Affectio.
- La conduite d’investigations indépendantes sur les exactions alléguées.
- Le respect scrupuleux des libertés publiques, à l’approche de nouvelles mobilisations annoncées pour les 26, 27 et 28 juin.
- L’alignement effectif des autorités togolaises sur les conventions internationales ratifiées, notamment les articles 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ainsi que les articles 9 et 11 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples.
La CEDEAO interpellée face à la crise togolaise
En marge de cette mobilisation citoyenne transnationale, les acteurs de la plateforme interpellent également la présidence en exercice de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, désormais assurée par le Président Maada Bio de la Sierra Leone. Les organisations invitent ce dernier à initier un dialogue substantiel avec les autorités de Lomé en vue d’un règlement apaisé et conforme aux engagements communautaires de l’organisation sous-régionale.
Togo sous Tension : Droits Fondamentaux et Sécurité en Jeu
Depuis plusieurs semaines, le climat sociopolitique au Togo reste sous tension, accentué par les appels lancés par la diaspora en faveur de manifestations contestant la gouvernance en place. Alors qu’une nouvelle séquence protestataire est programmée à brève échéance, l’équation sécuritaire et les droits fondamentaux s’entrechoquent dans un paysage institutionnel scruté par les défenseurs des libertés.
Ces événements, loin d’être un simple épisode conjoncturel, soulèvent des interrogations profondes sur l’état de droit, la culture démocratique et l’effectivité des normes internationales dans les pratiques étatiques. À mesure que les voix s’élèvent pour exiger la vérité, l’espace civique ouest-africain semble déterminé à ne pas laisser l’indifférence s’installer.