Lomé, 18 décembre 2025 – Le paysage institutionnel togolais évolue avec la mise en place d’une entité dédiée à la promotion de l’intégrité dans la sphère publique. Adoptée lors du conseil des ministres du 17 décembre, la Haute Autorité pour la Transparence, l’Intégrité de la Vie Publique et la Lutte contre la Corruption (HATIC) entre en fonction, succédant à l’ancienne Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption (HAPLUCIA). Cette réforme s’inscrit dans une volonté affirmée de consolider les mécanismes de bonne gouvernance.
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HATIC : un contrôle renforcé des déclarations de biens et d’intérêts
Au centre des attributions de cette nouvelle autorité figure une tâche essentielle : collecter, analyser et vérifier les déclarations de biens et d’intérêts émises par les figures de l’État. D’ailleurs, ce mécanisme, imposé aux hauts cadres administratifs, aux représentants élus et à d’autres catégories équivalentes, représente un levier majeur pour anticiper les dysfonctionnements potentiels.
Une telle mission, si elle est menée avec rigueur et indépendance, pourrait devenir un outil déterminant pour renforcer la transparence publique. Elle conditionne en grande partie la crédibilité de la nouvelle autorité, dont l’efficacité se mesurera à sa capacité à prévenir les dérives plutôt qu’à simplement les constater.
Prévenir les conflits d’intérêts et promouvoir la reddition de comptes
Les ambitions de la HATIC sont claires et bipartites. D’abord, elle vise à identifier et à neutraliser les situations de conflits d’intérêts, tout en repérant les accroissements patrimoniaux suspects en les confrontant aux sources de revenus déclarées. Ensuite, elle aspire à instaurer une culture de reddition de comptes plus robuste, favorisant une administration publique plus ouverte et responsable vis-à-vis des citoyens. Cette initiative découle directement des dispositions de la Constitution adoptée le 6 mai 2024, qui prévoyait une telle restructuration pour adapter les outils de contrôle aux défis contemporains.
Une nouvelle dynamique dans la régulation de la communication
Parallèlement, le secteur des médias connaît une transformation notable : la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) se mue en Haute Autorité de Régulation de la Communication (HARC), élargissant ainsi potentiellement son champ d’action pour mieux encadrer l’écosystème informationnel dans un contexte numérique croissant.
En somme, Cette série de changements institutionnels reflète l’engagement des autorités togolaises à moderniser leurs dispositifs de surveillance éthique. En remplaçant des structures existantes par des entités aux mandats renforcés, le gouvernement espère non seulement dissuader les pratiques déviantes mais aussi restaurer la confiance des citoyens dans les institutions. Observateurs et acteurs de la société civile suivront de près l’impact concret de la HATIC sur la lutte anticorruption, dans un pays où la transparence reste un enjeu majeur pour le développement durable.
