Togo : le pasteur Edoh Komi enjoint les chefs religieux à briser le silence face aux tensions sociopolitiques
Lomé, le 24 juin 2025 – Dans un discours vibrant d’éloquence et de gravité, le pasteur Edoh Komi, président du Mouvement Martin Luther King (MMLK) et maire adjoint de Golfe 2, a lancé un appel solennel et percutant aux chefs religieux du Togo. Il les exhorte à s’élever au-dessus de leur mutisme pour incarner pleinement leur vocation de sentinelles morales. Prononcées dans un contexte de tensions sociopolitiques croissantes, ses paroles résonnent comme un cri de ralliement, invitant le clergé à assumer un rôle prophétique crucial dans la quête d’une société plus juste et équitable. Le silence des leaders spirituels est-il terminé ?
L’audace prophétique : quand la foi défie le silence des Églises
Face à une nation aux prises avec des fractures sociales et politiques, le pasteur Komi a su capter l’attention des communautés religieuses par une rhétorique ancrée dans une profonde réflexion spirituelle et sociale. « Nous avons reçu plusieurs appels concernant la situation sociopolitique togolaise ces dernières semaines. » « Beaucoup de fidèles attendent une prise de position claire des serviteurs de Dieu », a-t-il déclaré, sa voix portant l’écho des aspirations d’un peuple en quête de repères. De fait, ce plaidoyer, loin de se cantonner à une simple exhortation, s’appuie sur des références bibliques pour réaffirmer la mission des chefs religieux : celle de transcender le salut individuel pour s’engager dans la transformation collective.
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Évoquant les figures emblématiques de l’Écriture – de la Genèse à l’Apocalypse –, le pasteur a tracé un parallèle audacieux entre ces acteurs bibliques et le rôle que les religieux doivent jouer aujourd’hui. « Jésus a œuvré sur le plan sociopolitique. » « La politique, c’est l’art de faire évoluer nos sociétés », a-t-il martelé, rappelant que les prophètes d’antan n’étaient pas de simples prédicateurs, mais bien des bâtisseurs de nations, confrontant les injustices et guidant leurs peuples vers des lendemains plus équitables. Cette vision, à la fois intemporelle et ancrée dans les défis du Togo contemporain, invite à repenser le ministère comme un engagement global, au service de l’âme et du corps social.
Héritage colonial du christianisme : Un passé à dépasser pour l’action sociale
Avec une lucidité incisive, le pasteur Komi s’en est pris à ce qu’il qualifie d’héritage colonial du christianisme togolais, un legs qui, selon lui, a confiné l’Église à une posture contemplative, centrée sur le « Royaume des Cieux » au détriment de l’action terrestre. Cette réduction, soutient-il, a engendré des générations de clergé mal outillées pour affronter les injustices systémiques qui gangrènent la société. « Nous ne pouvons plus nous contenter de prêcher un salut éthéré tandis que nos fidèles ploient sous le poids des inégalités », a-t-il asséné, appelant à un renouveau spirituel où la foi s’incarne dans la lutte pour la justice.
Cette critique, loin d’être un simple réquisitoire, se veut un catalyseur pour une transformation profonde. En effet, en remettant en question les traditions ecclésiastiques, le président du MMLK invite ses pairs à redécouvrir leur rôle de « points de référence », des figures capables de fédérer les énergies et d’éclairer la voie vers un développement inclusif. Son appel, nuancé, rejette tout alignement partisan : « Nous devons parler pour que tant les opposants que les partisans du pouvoir se reconnaissent dans nos paroles. » Par conséquent, cette posture d’équilibre, à la croisée de l’éthique et de l’engagement, positionne les chefs religieux comme des ponts entre les factions, des médiateurs essentiels au service d’une cohésion nationale.
L’équité au cœur du discours : la vision du MMLK pour un Togo meilleur
La démarche du pasteur Komi s’inscrit dans une vision plus large, portée par le MMLK, celle d’un Togo où les ressources nationales profitent à tous. Ce rêve d’un développement équitable, où la richesse du pays ne bénéficie pas qu’à une élite, mais irrigue l’ensemble de la société, est noble et indispensable. Lomé, par la voix du pasteur Komi, appelle à une unité spirituelle et sociale, portée par des chefs religieux résolus à agir concrètement.
Togo : Un tournant pour les chefs religieux vers l’action et la justice
Alors que les tensions sociopolitiques mettent à l’épreuve la résilience du Togo, l’appel du pasteur Edoh Komi résonne comme une injonction à l’action. En convoquant l’héritage des prophètes et la mémoire de Martin Luther King, il enjoint les chefs religieux à sortir de leur réserve pour devenir des artisans de justice. « Nous sommes les gardiens de la conscience nationale », a-t-il conclu, rappelant que le silence des pasteurs, imams et autres leaders spirituels serait une abdication de leur mission sacrée.
À l’heure où le Togo navigue dans des eaux troubles, cet appel vibrant pourrait marquer un tournant décisif. En effet, en brisant le silence, les chefs religieux ont l’opportunité de redessiner les contours d’une nation où la foi ne se limite pas à la prière, mais s’incarne pleinement dans la lutte pour l’équité et la solidarité. Le message du pasteur Komi, tel un phare dans la tempête, éclaire une voie vers un Togo plus juste, où la spiritualité et la justice marchent main dans la main. Les leaders religieux togolais répondront-ils à cet appel historique ?