Togo : Le PNUD équipe la Protection Civile pour affronter les catastrophes, un don d’espoir pour renforcer la résilience
Lomé, 9 juillet 2025 – À Lomé, sous un ciel encore marqué par les stigmates des dernières inondations, une lueur d’espoir a scintillé le 3 juillet 2025. Dans les nouveaux locaux de l’Agence Nationale de la Protection Civile (ANPC), un don d’équipements informatiques d’une valeur de 30 millions de FCFA (51 147 USD) a été remis par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Ordinateurs, imprimantes, projecteurs : ces outils modernes sont bien plus que des machines. Ils incarnent une promesse fragile dans un pays où les catastrophes – inondations, sécheresses, crises sécuritaires – frappent avec une cruauté croissante. Face à l’urgence, ce geste suffira-t-il à bâtir une forteresse de résilience, ou ne sera-t-il qu’un pansement sur une plaie béante ?
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Un arsenal technologique pour anticiper l’inéluctable
La cérémonie, sobre mais solennelle, s’est déroulée dans le nouveau siège de l’ANPC à Lomé, sous la présidence du lieutenant-colonel Baka Yoma, directeur général de l’agence. Devant un parterre de responsables, Nabou Diaw, représentante résidente adjointe du PNUD, a remis un arsenal technologique : 15 ordinateurs portables avec stations d’accueil, 10 ordinateurs de bureau, 12 imprimantes, un traceur et quatre projecteurs. Ces équipements, d’une valeur de 30 millions de FCFA, équiperont le Centre National des Opérations d’Urgence (CNOU), le cœur névralgique de la gestion des crises au Togo.
« Pour faire face aux catastrophes de plus en plus fréquentes, il est urgent de renforcer les capacités de prévision et de réponse des structures en charge de la gestion des risques », a déclaré Nabou Diaw, sa voix teintée d’une gravité qui résonne avec l’histoire récente du Togo. Inondations dévastatrices dans les Savanes, glissements de terrain, crises alimentaires aggravées par l’insécurité régionale : le pays est en première ligne des aléas climatiques et humains. Ce don, qui fait écho à une précédente remise d’équipements en 2021 pour la salle de veille de l’ANPC, vise, par conséquent, à moderniser la coordination et la réactivité face à ces défis.
Le Togo face aux catastrophes : une course contre la montre
Le Togo, avec ses 8 millions d’habitants, est particulièrement vulnérable aux catastrophes. Selon le PNUD, 60 % de la population vit dans des zones à risque, notamment dans les régions des Savanes et de la Kara, où les inondations annuelles déplacent des milliers de personnes. L’ANPC, créée en 2017 sous la tutelle du ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, est chargée d’orchestrer la réponse nationale. Cependant, sans outils modernes, ses efforts restent entravés. Les nouveaux équipements permettront d’améliorer la collecte et l’analyse des données, essentielles pour anticiper les crises et coordonner les secours. Le traceur, par exemple, servira à cartographier les zones à risque, tandis que les projecteurs faciliteront les formations des agents sur le terrain.
Pourtant, l’ampleur du défi assombrit l’horizon. Le Togo, malgré ses avancées dans la digitalisation des services publics et l’électrification (avec 135 000 kits solaires distribués via le projet CIZO), manque de ressources pour une gestion proactive des catastrophes. « Ces ordinateurs sont un pas en avant, mais sans formation continue et sans maintenance, ils pourraient devenir des reliques », confie un employé de l’ANPC, reflétant une inquiétude partagée. Les crises climatiques, amplifiées par le changement climatique, exigent une mobilisation bien au-delà d’un don ponctuel.
Un partenariat durable pour renforcer la résilience nationale
Ce don s’inscrit dans un partenariat de longue date entre l’ANPC et le PNUD, qui a déjà soutenu des initiatives comme le système d’alerte précoce (SAP) et le Programme d’Urgence pour le Renforcement de la Résilience dans les Savanes (PURS). Nabou Diaw a réitéré l’engagement du PNUD à accompagner le Togo, annonçant d’autres acquisitions pour le CNOU dans les mois à venir.
Le lieutenant-colonel Baka Yoma, dans son discours, a insisté sur la mission de l’ANPC : protéger les populations face à des catastrophes de plus en plus imprévisibles. Cependant, dans une région où les inondations de 2024 ont déjà coûté des millions en dégâts, la technologie seule ne suffira pas. La formation des agents, l’entretien des équipements et la sensibilisation des communautés seront cruciaux pour transformer ce don en un levier de résilience.
Lomé, un symbole de résilience face aux défis climatiques
En somme, alors que les nouveaux ordinateurs s’allument dans les bureaux de l’ANPC, Lomé se dresse comme un symbole de résistance face aux aléas. Le 3 juillet 2025, la capitale togolaise a été le théâtre d’un engagement renouvelé pour protéger les plus vulnérables. Mais dans un pays où chaque saison des pluies apporte son lot de drames, ce don, aussi généreux soit-il, n’est qu’un premier pas. Le Togo, entre espoirs technologiques et réalités cruelles, retient son souffle, espérant que ces outils marqueront le début d’une ère où les catastrophes ne seront plus synonymes de désespoir.