Bois tropicaux et CITES : Lomé accueille une formation clé pour protéger les forêts
Lomé, 13 mai 2025 – Dans la capitale togolaise, un vent d’espoir souffle sur la préservation des écosystèmes forestiers. En effet, ce mardi, Katari Foli-Bazi, Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières, a inauguré une rencontre régionale de formation organisée par l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (ITTO). Axée sur les avis de commerce non préjudiciable (ACNP) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) pour les espèces de bois inscrites à l’annexe II, cette initiative marque un pas décisif dans la lutte contre l’exploitation illégale des ressources forestières. Devant un parterre de délégués ouest-africains, le Ministre a réaffirmé l’engagement indéfectible du Togo, porté par le président Faure Essozimna Gnassingbé, à protéger ses forêts et sa biodiversité, piliers d’un avenir durable.
Le Togo, acteur majeur : des initiatives fortes pour la gestion durable des forêts
Sous les plafonds élégants d’une salle de conférence à Lomé, Katari Foli-Bazi a donné le ton avec une allocution vibrante, mêlant gravité et optimisme. « Nos forêts ne sont pas seulement un patrimoine, elles sont le souffle de nos communautés et la clé de notre résilience face aux crises climatiques », a-t-il déclaré. Par ailleurs, cette formation, soutenue par l’ITTO, vise à outiller les experts régionaux pour évaluer la durabilité du commerce des espèces ligneuses protégées, comme le pterocarpus erinaceus (kosso) ou l’afzelia africana, inscrites à l’annexe II de la CITES. Ces avis de commerce non préjudiciables, véritable garde-fou, garantissent que l’exploitation de ces essences ne menace pas leur survie.
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Le Togo, dont les forêts couvrent aujourd’hui 24,1 % du territoire selon le ministère, s’est imposé comme un acteur régional dans la gestion durable des ressources forestières. Depuis son arrivée au ministère en 2020, Katari Foli-Bazi a multiplié les initiatives : de la campagne visant à planter un milliard d’arbres d’ici à 2030 à l’adhésion, en janvier 2024, à l’Initiative pour la Protection des Éléphants (EPI), qui fait du Togo le 24ᵉ pays membre. Cette rencontre régionale s’inscrit dans la continuité de ces efforts, renforçant la coopération avec des pays voisins comme le Bénin, le Ghana et le Burkina Faso, également confrontés au fléau du trafic illégal de bois.
CITES et ACNP : les outils essentiels contre l’exploitation sauvage et le trafic
La CITES, entrée en vigueur en 1975 et ratifiée par le Togo en 1978, réglemente le commerce international de plus de 40 000 espèces, dont plusieurs essences forestières prisées en Afrique de l’Ouest. L’annexe II, au cœur de la formation, concerne les espèces non nécessairement menacées d’extinction, mais dont le commerce doit être strictement contrôlé. Au Togo, où le bois représente une ressource économique clé, la mise en œuvre des ACNP est cruciale pour concilier développement et préservation. « Sans une gestion rigoureuse, nous risquons de léguer à nos enfants des terres arides et silencieuses », a averti le ministre, soulignant l’urgence d’agir face à la déforestation, qui a réduit la couverture forestière togolaise de 30 % entre 1990 et 2010.
La formation, qui réunit des douaniers, des forestiers et des scientifiques, aborde des enjeux techniques : évaluation des populations d’espèces, traçabilité des exportations et renforcement des capacités institutionnelles. Elle s’appuie sur l’expertise de l’ITTO, qui a financé des projets au Togo pour un montant de 2,5 millions de dollars depuis 2010, selon des rapports récents. Ces efforts visent à endiguer le commerce illégal, un fléau régional exacerbé par la porosité des frontières et la demande croissante en Asie pour des essences comme le kosso.
Leadership affirmé : du ministère à la présidence, un engagement sans faille pour l’environnement
Katari Foli-Bazi incarne une vision audacieuse pour l’environnement togolais. Sous son impulsion, le pays a lancé en 2024 la troisième édition de la Quinzaine de l’Environnement et du Développement Durable (QEDD), un événement sensibilisant les citoyens aux défis climatiques. Son engagement à la COP27 en 2022, où il a défendu l’Initiative des Marchés Africains du Carbone, a également valu au Togo une reconnaissance internationale. « Le ministre a su transformer les contraintes en opportunités », confie un fonctionnaire du ministère, louant sa capacité à mobiliser partenaires et communautés locales.
Le président Faure Gnassingbé, dont le soutien a été salué par Foli-Bazi lors de l’ouverture, place la durabilité au cœur de sa stratégie nationale. En plus, le Togo, qui ambitionne de porter sa couverture forestière à 25 % d’ici à 2025, investit dans des outils comme une cartographie précise des zones reboisées, ordonnée par le chef de l’État. Ces avancées s’accompagnent aussi d’une lutte accrue contre le trafic de faune, le Togo ayant été identifié comme un hub de transit pour l’ivoire illégal. En rejoignant l’EPI, le pays s’est engagé à démanteler ces réseaux, un combat salué par les ONG comme le WWF.
Une lueur d’espoir régional : former pour sauvegarder l’avenir des Forêts ouest-Africaines
À Lomé, où le parfum des flamboyants se mêle à l’effervescence urbaine, cette formation régionale résonne comme un appel à l’action. Les participants, venus de six pays, repartent avec des outils concrets pour protéger les forêts, poumons de l’Afrique de l’Ouest. « Nous ne pouvons pas échouer, car nos enfants nous regardent », a conclu Katari Foli-Bazi, son regard porté vers un horizon dans lequel le vert des forêts dominerait à nouveau.
En somme, dans un monde dans lequel la biodiversité s’effrite, le Togo, sous la houlette de son Ministre de l’Environnement, trace une voie audacieuse. Cette rencontre, bien plus qu’un atelier technique, est une promesse : celle d’un avenir où les arbres murmurent encore leurs récits aux générations futures. Et à Lomé, ce mardi, cet avenir semble un peu plus proche.