Le lundi 29 décembre 2025, l’Assemblée nationale a franchi une étape décisive dans la protection de l’économie nationale. En adoptant une nouvelle loi rigoureuse contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, les députés togolais alignent le pays sur les normes internationales les plus exigeantes.
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Lomé, 31 décembre 2025 – Dans l’enceinte solennelle du siège de la Représentation nationale, l’atmosphère était à la gravité le lundi. Sous la présidence de Son Excellence le Professeur Komi Selom Klassou, les députés se sont réunis pour la 6ᵉ séance plénière de la session ordinaire. À l’ordre du jour : un texte crucial pour l’avenir économique et sécuritaire du pays. Adopté à la majorité absolue, ce projet de loi marque en effet la volonté de Lomé de ne laisser aucune zone d’ombre aux réseaux criminels.

Une loi musclée : une réponse chirurgicale face aux menaces hybrides
Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ne constituent pas de simples concepts abstraits ; ils empoisonnent la stabilité des États. En réinjectant des fonds issus d’activités illégales dans le circuit formel, les réseaux criminels déstabilisent les marchés et corrompent les institutions.
Face à ces dérives, le nouveau cadre juridique adopté s’appuie directement sur les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI). L’innovation majeure réside dans l’approche fondée sur les risques. Désormais, les ressources de l’État seront allouées de manière proportionnée aux menaces identifiées, permettant une traque plus efficace et ciblée.

Cryptomonnaies et « bénéficiaires » dans le viseur
Le texte ne se contente pas de dépoussiérer l’existant ; il s’adapte aussi à la modernité. Deux points essentiels ont retenu l’attention des parlementaires :
- Les actifs virtuels : la loi étend les obligations de vigilance aux prestataires de services de cryptomonnaies, secteur souvent utilisé pour l’opacité des transactions.
- La transparence des propriétaires : les exigences relatives à l’identification des « bénéficiaires effectifs » (ceux qui contrôlent réellement une société ou une construction juridique) sont renforcées. C’est également une mesure capitale pour briser l’anonymat des écrans des sociétés.

Une loi musclée: un front uni pour la crédibilité internationale
Pour Aklesso Atcholi, président du groupe parlementaire UNIR, il s’agit d’un « outil stratégique » pour la respectabilité du Togo. Un avis partagé par le ministre des Finances et du Budget, Essowè Georges Barcola, qui souligne aussi que cette loi harmonise le droit togolais avec les directives de l’UEMOA.
Le Président de l’Assemblée nationale, Komi Selom Klassou, a conclu la séance avec un message de fermeté : « Notre pays refuse d’être une terre d’accueil ou de transit pour les flux financiers illicites. » Il a également rappelé que ce texte s’inscrit dans la vision du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, et dans le cadre de la Constitution du 6 mai 2024, visant à garantir une gouvernance financière irréprochable.
En renforçant sa résilience face à la criminalité financière, le Togo envoie un signal fort aux investisseurs internationaux : celui d’une place financière sûre, transparente et déterminée à protéger sa paix sociale.




