Togo : 1,4 million d’hectares à reverdir – la phase ii du projet FORESTS4FUTURE est lancée !
Lomé, 8 mai 2025 – Sous le ciel éclatant de la capitale togolaise, une ambition verte a pris racine mardi, de 9 h 00 à 11 h 30, lors du lancement officiel de la deuxième phase du projet Forests4Future (F4F) à l’Hôtel Sarakawa. Porté par le gouvernement togolais, avec le soutien du Luxembourg et de l’Allemagne via la GIZ, ce programme vise à restaurer 1,4 million d’hectares de forêts dégradées dans la Région Centrale, une zone ravagée par la déforestation. Dans les préfectures de Tchamba, Tchaoudjo, Sotouboua et le bassin du Fleuve Mono, ce projet, qui s’étendra jusqu’en 2030, promet de réconcilier écologie, résilience climatique et prospérité rurale, marquant ainsi un tournant dans l’engagement environnemental du Togo.
Face à la déforestation massive : la phase II de FORESTS4FUTURE, une réponse audacieuse à grande échelle
La Région Centrale, poumon vert du Togo, a perdu 60 % de ses forêts entre 1990 et 2020, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sous l’effet de l’agriculture extensive, de l’exploitation illégale du bois et des changements climatiques. Face à cela, le projet Forests4Future, financé à hauteur de 12 millions d’euros par le Luxembourg et l’Allemagne, ambitionne d’inverser cette tendance. D’ailleurs, depuis sa première phase en 2020, F4F a reboisé 2 000 hectares et formé 1 700 ménages à l’agroforesterie dans cinq cantons de Tchamba, selon un rapport GIZ de 2024.
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La Phase II, elle, dévoilée par le Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières, David Wonou Oladokoun, cible désormais une échelle sans précédent : 1,4 million d’hectares, soit 25 % de la superficie du pays. Plus spécifiquement, à Tchamba, où la culture du soja a accéléré la déforestation, selon une étude de l’Université de Lomé (2022), le projet mise sur des campagnes de reboisement intensives. À cet égard, des essences locales comme le néré et le karité, aux vertus écologiques et économiques, seront plantées pour restaurer les forêts galeries du Fleuve Mono. « Ce n’est pas seulement une question d’arbres, mais de vie », a déclaré le Ministre, insistant sur l’intégration des communautés locales dans chaque étape.
Agroforesterie pour la résilience : quand les arbres riment avec développement communautaire et prospérité.
Au-delà du simple reboisement, Forests4Future adopte une approche holistique, mêlant agroforesterie et développement économique. À Sotouboua, par exemple, des coopératives féminines, comme celle de Kpangalam, formées depuis 2023, transforment le karité et le miel, générant des revenus pour 300 ménages, selon l’ONG APAF-Togo. La phase II, en outre, intensifiera ces initiatives, avec des plans de développement local pour 15 villages et des formations pour 5 000 agriculteurs d’ici à 2027, selon les projections de la GIZ. « Ces arbres ne sont pas seulement des remparts contre l’érosion ; ils sont des sources de prospérité », a souligné Joseph Senninger, chargé d’affaires de l’ambassade du Luxembourg au Bénin, lors de son allocution.
Le projet s’appuie également sur des techniques ancestrales, telles que l’agroforesterie promue par APAF-Togo, qui a restauré 50 000 hectares depuis 1992. En pratique, en intégrant des cultures vivrières (maïs, igname) à des arbres fertilisants, les agriculteurs augmentent leurs rendements tout en préservant les sols. À Tchaoudjo, de même, des pépinières communautaires produisent déjà 10 000 plants par an, ce qui renforce l’autonomie locale, selon un post X du 6 mai.
Un engagement international salué : AFR100, Luxembourg, Allemagne et Suivi numérique pour la transparence
Inscrit dans les objectifs de l’initiative AFR100, qui vise à restaurer 100 millions d’hectares en Afrique d’ici à 2030, Forests4Future ancre le Togo dans la dynamique mondiale de lutte contre le changement climatique. D’ailleurs, le pays, qui s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 31 % d’ici à 2030 dans le cadre de l’Accord de Paris, voit dans ce projet une réponse aux sécheresses et aux inondations qui frappent la Région Centrale. « L’ambition du Togo est un modèle pour l’Afrique », a affirmé Senninger, saluant une approche qui conjugue biodiversité, réduction de la pauvreté et gouvernance forestière.
La GIZ, quant à elle, partenaire technique, apportera son expertise en cartographie participative et en suivi écologique, comme dans les 15 838 hectares de forêts communautaires gérées à Tchamba depuis 2020. De plus, la GIZ déploiera des outils numériques, tels que des applications de suivi des plantations, pour garantir la transparence, Selon le communiqué du Ministère de l’Environnement du 5 mai.
Horizon de verdure et d’espoir : 1,4 million d’hectares à reverdir pour les générations futures
Clôturée par une plantation symbolique d’un baobab par les officiels, la cérémonie a vibré d’optimisme. « Ces forêts seront le legs de nos enfants », a lancé une agricultrice de Goubi, bénéficiaire du projet, à l’issue de l’événement. Avec Forests4Future, donc, le Togo ne se contente pas de reverdir ses terres ; il tisse plutôt un avenir dans lequel la nature et les communautés prospèrent en harmonie. À Lomé, l’élan est donné : 1,4 million d’hectares attendent de renaître, porteurs d’une promesse de résilience et de dignité pour les générations futures.