Washington, 17 décembre 2025 – Le nombre de pays visés par des restrictions d’accès aux États-Unis » Visa Ban » vient de doubler. Mardi, l’équipe de Donald Trump a dévoilé une liste élargie incluant 20 nouvelles nations et l’Autorité nationale palestinienne. Avec désormais 39 territoires sous le coup de limitations strictes, cette mesure marque un durcissement sans précédent de la politique frontale de la Maison-Blanche. Cette mesure porte le total à l’année, renforçant une politique migratoire stricte initiée plus tôt dans l’année.
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Visa Ban : l’Afrique subsaharienne en première ligne des nouvelles restrictions
Cinq nations sont frappées par une interdiction totale de territoire : le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Soudan du Sud et la Syrie. Quinze autres États, majoritairement situés sur le continent africain (dont l’Angola, Antigua-et-Barbuda, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Dominique, le Gabon, la Gambie, le Malawi, la Mauritanie, le Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie, les Tonga, la Zambie et le Zimbabwe), font l’objet de restrictions partielles ciblant principalement les visas d’immigration et de tourisme.
Toutefois, ces restrictions touchent principalement les voyageurs souhaitant immigrer ou visiter les États-Unis, mais épargnent les détenteurs de visas existants, les résidents permanents, les diplomates, les sportifs ou ceux dont la venue sert les intérêts nationaux américains. Cette nouvelle architecture migratoire prendra effet le 1ᵉʳ janvier 2026.
Sécurité et coopération : les critères de la Maison-Blanche
Cette extension vient compléter une première liste établie en juin dernier. qui avait À l’époque, déjà banni les ressortissants de 12 nations (dont Afghanistan, Myanmar, Tchad, République du Congo, Guinée équatoriale, Érythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan et Yémen), tandis que sept autres (comme Burundi, Cuba, Laos, Sierra Leone, Togo, Turkménistan et Venezuela) faisaient déjà l’objet de barrières administratives.
L’administration justifie ces nouveaux ajouts par des préoccupations liées à la fiabilité des documents d’identité, à la corruption endémique, aux dépassements de visas fréquents et au refus de rapatriement des expulsés. Le manque de stabilité gouvernementale dans ces pays est également pointé du doigt, rendant difficile la vérification des profils des voyageurs par les services de sécurité américains.
Diplomatie et visas : le bras de fer entre Washington et Ramallah
Au-delà de la technique, l’administration invoque des impératifs de sécurité nationale et d’application stricte des lois d’immigration. Mais c’est sur le volet palestinien que la mesure prend sa dimension la plus politique. Déjà entravées par des restrictions croissantes ces derniers mois, les chances d’immigration permanente vers les États-Unis s’effondrent désormais pour les détenteurs de documents issus de l’Autorité palestinienne. Cette escalade intervient dans un climat de tension extrême au Moyen-Orient, où les relations entre Washington et Ramallah restent fragiles.
Visa Ban : sécurité ou discrimination ? Le débat s’enflamme à Washington.
La riposte ne s’est pas fait attendre. Des organisations de défense des droits humains dénoncent une politique discriminatoire masquée sous le voile de la sécurité. Laurie Ball Cooper, de l’International Refugee Assistance Project (IRAP), a qualifié ces mesures de « tentative honteuse de stigmatiser des individus en raison de leur origine, sans lien réel avec la sécurité nationale ».
Au-delà des principes, l’inquiétude est aussi très concrète pour les anciens alliés des États-Unis. Les associations de vétérans s’alarment : l’absence d’exemption pour les candidats au visa spécial d’immigrant (SIV), notamment en Afghanistan, pourrait condamner des milliers de collaborateurs locaux à des représailles meurtrières dans leur pays d’origine.
Entre silence diplomatique et batailles juridiques
Du côté des nations visées, les gouvernements évaluent encore l’impact. Si le Turkménistan bénéficie d’un assouplissement relatif — Washington ayant constaté des progrès dans la coopération sécuritaire —, le Laos et la Sierra Leone voient au contraire leurs restrictions se durcir. Pour la majorité des chancelleries concernées, le silence prudent domine encore, mais les analystes s’attendent déjà à une riposte diplomatique. Comme lors des décrets précédents de l’ère Trump, une bataille juridique intense devant les tribunaux fédéraux américains semble désormais inévitable.
Visa Ban : un nouveau visage pour l’immigration américaine
Cette politique s’inscrit dans la ligne dure de l’administration Trump, souvent présentée comme un rempart contre les menaces extérieures. Critiques et partisans s’accordent sur un point : elle pourrait redessiner durablement les flux migratoires globaux, affectant des milliers de familles, d’étudiants et de professionnels. Alors que les élections de 2028 se profilent déjà à l’horizon politique, cette décision promet d’alimenter un débat polarisé entre la défense de la souveraineté et le respect des droits fondamentaux.
