Santé




Lomé trace la voie : l’Afrique s’unit pour la santé de ses adolescents

Lomé, carrefour de l’avenir des adolescents : l’Afrique de l’Ouest et du Centre s’engage pour la santé des adolescents Lomé,…

À Lomé, 24 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre valident un cadre de redevabilité et adoptent le guide AA-HA 2.0 pour bâtir un avenir plus sain et équitable pour les adolescents du continent.

Lomé, carrefour de l’avenir des adolescents : l’Afrique de l’Ouest et du Centre s’engage pour la santé des adolescents

Lomé, 30 juillet 2025 – Un vent d’espoir souffle sur la capitale togolaise. Depuis le 28 juillet, des représentants de 24 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre sont réunis au Palais des Congrès de Lomé. L’objectif ? Poser les bases d’un avenir plus sain pour les adolescents du continent. Au cœur de cette rencontre historique : la validation d’un cadre régional de redevabilité et le déploiement du guide actualisé Global Accelerated Action for the Health of Adolescents (AA-HA 2.0). Un cri de ralliement résonne : la santé, l’éducation et le bien-être des jeunes exigent une action collective, et c’est maintenant !

24 pays d’Afrique valident un cadre de redevabilité et adoptent le guide AA-HA 2.0 pour bâtir un avenir plus sain pour les adolescents

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Sommet crucial à Lomé : L’avenir de la jeunesse africaine en jeu

 

Ce sommet d’envergure, organisé sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’UNICEF, avec le soutien de l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) et d’autres partenaires, rassemble des délégations du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Sénégal, du Mali, du Nigeria, du Tchad, et bien d’autres. L’objectif est clair : renforcer les politiques de santé publique pour les 10-19 ans. En effet, cette population représente près de 23 % des 560 millions d’habitants de la région, selon les estimations de l’UNICEF. Face à une démographie aussi jeune, investir dans la santé des adolescents est une priorité stratégique pour bâtir des sociétés prospères et équitables.

Par ailleurs, le cadre régional de redevabilité, en cours de validation, vise à harmoniser les efforts des pays pour suivre et évaluer les progrès en matière de santé des adolescents. Ce mécanisme, inspiré des Objectifs de Développement Durable (ODD), permettra de collecter des données fiables sur des indicateurs clés : malnutrition, santé mentale, infections sexuellement transmissibles, grossesses précoces et accès aux soins. Simultanément, le guide AA-HA 2.0, mis à jour en 2023 par l’OMS, offre aux gouvernements un outil pratique pour concevoir des programmes adaptés aux besoins spécifiques des jeunes, en tenant compte des réalités locales.

Les défis titanesques des adolescents : Grossesses précoces, santé mentale et éducation menacée

 

En Afrique de l’Ouest et du Centre, les adolescents font face à des obstacles de taille. Selon un rapport de l’OMS, la région concentre 1,2 million de décès annuels d’adolescents, souvent dus à des causes évitables comme les grossesses précoces, qui restent la première cause de mortalité chez les filles de 15 à 19 ans. De surcroît, les troubles mentaux, tels que la dépression et l’anxiété, touchent un nombre croissant de jeunes, exacerbés par la pauvreté, l’insécurité et les pressions sociales. Au Togo, par exemple, seulement 15 % des adolescents ont accès à des services de santé mentale, selon une étude de 2024.

L’éducation, un autre pilier du bien-être, est également menacée. Ainsi, plus de 272 000 enfants au Tchad sont privés de scolarité en raison des conflits, tandis qu’au Nigeria, les attaques contre les écoles entravent l’accès à l’apprentissage. Le guide AA-HA 2.0 insiste sur une approche multisectorielle, intégrant santé, éducation et protection sociale, pour répondre à ces défis complexes. À Lomé, les délégués explorent des solutions concrètes, telles que l’intégration de programmes de santé scolaire et la formation de conseillers en santé mentale dans les communautés.

Le Togo, fer de lance de la santé juvénile

 

Le choix de Lomé comme ville hôte n’est pas anodin. Le Togo s’illustre par ses efforts pour promouvoir la santé des jeunes, notamment à travers des initiatives comme le programme national de santé scolaire et la lutte contre les grossesses précoces. En 2023, le pays a d’ailleurs accueilli un atelier régional sur l’éducation à la santé, organisé par l’UNESCO, qui a jeté les bases d’une collaboration renforcée dans la région. Cette année, le gouvernement togolais réaffirme son engagement à faire des adolescents une priorité nationale, avec un budget de 1,5 milliard de FCFA alloué aux programmes de santé juvénile en 2025.

Il est à noter que les discussions à Lomé mettent un accent particulier sur l’implication des jeunes eux-mêmes. « Rien pour nous, sans nous », clament les représentants d’associations de jeunesse présents au sommet. Des focus groups montrent que les adolescents veulent être consultés sur leurs besoins, qu’il s’agisse d’accès à des services de santé reproductive ou de soutien psychosocial. Le cadre de redevabilité régional prévoit d’intégrer leurs voix à travers des enquêtes régulières et des forums participatifs.

24 pays d’Afrique valident un cadre de redevabilité et adoptent le guide AA-HA 2.0 pour bâtir un avenir plus sain pour les adolescents

Des engagements concrets pour un avenir transformé

 

Ce mercredi 30 juillet, les délégations finaliseront la validation du cadre de redevabilité, un document qui obligera les pays à rendre des comptes sur leurs avancées en matière de santé adolescente. Ce mécanisme s’appuie sur 47 indicateurs recommandés par le groupe consultatif GAMA (Global Action for Measurement of Adolescent Health), créé par l’OMS et ses partenaires en 2024. Ces indicateurs couvrent des domaines aussi variés que la nutrition, la santé sexuelle et reproductive, et le bien-être mental, offrant une feuille de route claire pour les politiques nationales.

Le déploiement du guide AA-HA 2.0, quant à lui, marque une étape clé. Traduit en français et adapté aux contextes ouest-africains, il propose des stratégies concrètes : campagnes de sensibilisation contre les grossesses précoces, intégration de la santé mentale dans les soins primaires, et partenariats avec le secteur privé pour financer des cliniques adaptées aux jeunes. Certains pays, comme le Sénégal et le Burkina Faso, ont déjà intégré des éléments du guide dans leurs politiques et partagent leurs succès, à l’instar de la réduction de 10 % des grossesses adolescentes à Dakar entre 2020 et 2024.

L’Afrique parie sur ses adolescents : Un investissement stratégique pour le développement

 

À l’approche de la clôture du sommet, l’enthousiasme est palpable. Les délégués s’accordent sur l’urgence d’agir face à une démographie jeune en pleine expansion – d’ici 2030, 32 % de la population de la région aura entre 10 et 19 ans. « Investir dans la santé des adolescents, c’est investir dans le dividende démographique de l’Afrique », a déclaré un représentant de l’OOAS, rappelant que chaque dollar investi dans la santé des jeunes peut générer jusqu’à 10 dollars de bénéfices économiques.

Lomé, en accueillant ce sommet, s’impose comme un catalyseur de changement. En quittant la capitale togolaise, les participants emporteront avec eux un engagement commun : faire de la santé des adolescents une priorité absolue. Avec le cadre de redevabilité et le guide AA-HA 2.0 comme boussoles, l’Afrique de l’Ouest et du Centre trace la voie vers un avenir où chaque jeune pourra s’épanouir, en bonne santé et avec confiance. La promesse d’une jeunesse en pleine santé n’est plus un vœu pieux, mais une feuille de route concrète pour bâtir une Afrique plus forte et plus équitable.

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