Togo et le Gabon : UNODC et UNICEF unissent leurs forces pour lutter contre la traite et le trafic de migrants
Lomé, 5 septembre 2025 – Les capitales de Lomé et Libreville ont été le théâtre d’un engagement décisif pour la protection des populations vulnérables en Afrique de l’Ouest et centrale. En effet , le 4 septembre, lors de la deuxième réunion du Comité technique du projet financé par le Fonds Fiduciaire Multi-Partenaires (MPTF), l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC) et l’UNICEF ont réuni des acteurs nationaux du Togo et du Gabon pour adopter un plan de travail conjoint.
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Ce plan, axé sur la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, marque une étape clé pour renforcer les réponses aux migrations mixtes dans ces deux pays, où les défis humanitaires et sécuritaires restent pressants.
Un plan d’action pour contrer des défis complexes
La réunion, organisée simultanément dans les deux capitales, a rassemblé des représentants gouvernementaux, des organisations de la société civile et des partenaires internationaux. L’objectif principal était d’élaborer des stratégies concrètes pour faire face aux migrations mixtes, qui englobent des flux de réfugiés, de migrants économiques et de victimes de traite. En effet, selon l’UNODC, la traite des personnes en Afrique de l’Ouest touche particulièrement les enfants, qui représentent plus de 75 % des victimes, souvent exploités pour le travail forcé.
Le plan de travail adopté se concentre sur plusieurs priorités :
- Renforcer les cadres légaux et institutionnels.
- Améliorer la protection des victimes.
- Intensifier la coopération transfrontalière.
Au Togo, où la migration irrégulière vers l’Europe est un défi majeur, les discussions ont mis l’accent sur la sensibilisation communautaire. Au Gabon, pays de transit et de destination, l’accent a été mis sur l’identification des victimes et leur accès aux services de protection, en particulier pour les enfants non accompagnés.
Togo et le Gabon : une collaboration renforcée pour des résultats tangibles
Pour ce projet financé par le MPTF, l’UNODC et l’UNICEF ont uni leurs expertises. Ce fonds, soutenu par des partenaires internationaux, vise aussi à promouvoir une migration sûre et ordonnée tout en luttant contre les réseaux criminels. Le Togo et le Gabon jouent un rôle stratégique dans cette initiative régionale.
Les réunions ont permis d’identifier des actions concrètes, telles que la formation des agents frontaliers, l’amélioration des mécanismes de collecte de données et la création de centres d’accueil pour les victimes. « Ces réunions marquent un tournant dans notre approche collaborative pour protéger les plus vulnérables et démanteler les réseaux de traite », a déclaré un représentant de l’UNODC.
Un contexte régional alarmant qui appelle à l’action
Cette initiative intervient dans un contexte régional alarmant. En effet, 46 millions d’enfants en Afrique de l’Ouest et centrale ont besoin d’une assistance humanitaire en raison des conflits, des crises climatiques et des urgences sanitaires. Le Togo et le Gabon, pays de transit et de destination, font face à une augmentation des cas de traite, notamment de femmes et d’enfants. Le plan de travail s’appuie sur des cadres juridiques solides, comme le Protocole de Palerme, et intègre les recommandations de l’UNICEF pour la protection des enfants migrants.
À Lomé, les discussions ont été marquées par l’engagement du ministère des Affaires sociales et de la Protection de l’enfance, qui a promis de renforcer les centres d’accueil pour les mineurs non accompagnés. À Libreville, le gouvernement gabonais a mis en avant son plan national contre la traite, qui inclut des campagnes de sensibilisation. La présence de la société civile a également enrichi les échanges, rappelant l’urgence d’agir face aux réseaux criminels.
Togo et le Gabon : des défis à relever pour un impact durable
Malgré ces avancées, des obstacles subsistent. Le faible taux de condamnation des trafiquants en Afrique subsaharienne, noté par l’UNODC, souligne la nécessité de renforcer les systèmes judiciaires. De plus, la coordination entre les pays de la région reste un défi majeur en raison des différences linguistiques et juridiques. L’UNICEF a également insisté sur la nécessité d’investir dans l’éducation et la protection sociale pour réduire la vulnérabilité des enfants aux réseaux de traite. Les deux organisations prévoient de suivre l’implémentation du plan de travail à travers des réunions régulières, avec un prochain rendez-vous prévu en 2026.
En somme, la deuxième réunion du Comité technique à Lomé et Libreville marque un pas en avant significatif. En adoptant un plan de travail conjoint, le Togo et le Gabon, soutenus par l’UNODC et l’UNICEF, envoient un signal fort de leur engagement à protéger les populations vulnérables.
Alors que la région fait face à des crises multiples, cette collaboration offre une lueur d’espoir pour des millions de personnes. Mais la vraie bataille ne fait que commencer. Ce plan conjoint réussira-t-il à démanteler les réseaux criminels, à traduire les paroles en actes, et à offrir un avenir sûr à ceux qui n’ont pas d’autre choix que de migrer ?