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Universités du Togo : deux nominations, un tournant historique

À Kara et à Lomé, deux figures fortes prennent la tête des universités publiques. Une femme pionnière et un juriste…

Grâce Prénam Houzou-Mouzou et Kossivi Hounaké ont été nommés présidents des Universités de Kara et de Lomé. Entre inclusion, rigueur et espoir, le Togo mise sur une nouvelle ère académique.

À Kara et à Lomé, deux figures fortes prennent la tête des universités publiques. Une femme pionnière et un juriste aguerri incarnent le renouveau de l’enseignement supérieur togolais.

 

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Lomé, 21 septembre 2025 – Sous un soleil généreux qui baigne les campus d’une lumière prometteuse, deux universités togolaises ont vécu ce week-end un moment de transition empreint d’émotion et d’optimisme. À Kara, l’histoire s’écrit au féminin pour la première fois ; à Lomé, un juriste chevronné prend le gouvernail. En effet, ce dimanche, alors que les cloches des églises carillonnent encore l’appel à l’unité nationale, les Professeurs Kossivi Hounaké et Grâce Prénam Houzou-Mouzou ont officiellement pris leurs fonctions de présidents respectifs des Universités de Lomé et de Kara. Cette passation, bien plus qu’un simple rituel administratif, est un pari sur l’innovation, l’inclusion et le redressement d’un enseignement supérieur en pleine mutation.

Oubliez les discours ampoulés des manuels d’histoire, car ici, il est question de concret et de palpable. Dans les amphithéâtres bondés et les couloirs bruyants d’étudiants, les présidents sortants ont passé le relais avec une reconnaissance manifeste, tandis que les entrants, le regard déterminé, se sont engagés à hisser plus haut les bannières du savoir togolais.

Grâce Prénam Houzou-Mouzou et Kossivi Hounaké ont été nommés présidents des Universités de Kara et de Lomé. Entre inclusion, rigueur et espoir, le Togo mise sur une nouvelle ère académique.

Kara célèbre une « première » historique et une femme d’exception

 

C’est à l’Université de Kara, bastion du Nord togolais, que l’événement a pris des allures de fête historique. Après un mandat marqué par des avancées en recherche et en infrastructure, le Professeur Kokou Tcharrie a quitté la scène avec des mots simples mais sincères. Il a remercié le Président du Conseil, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, pour la confiance accordée, et a collectivement remercié ses équipes pour leur « engagement sans faille au service de la réussite universitaire ».

C’est alors qu’est entrée en scène la Professeure Grâce Prénam Houzou-Mouzou, cette rhumatologue et lieutenant-colonel des Forces armées togolaises qui, à 43 ans, devient la première femme à présider une université publique au Togo. En conséquence, elle a déclaré, d’une voix assurée, qu’elle était « prête à relever les défis en lien avec la vision du Président du Conseil » et a exprimé sa gratitude à celui qui l’a nommée par décret le 19 septembre dernier. Surnommée « la Madré » par ses étudiants pour son rôle de mentor bienveillant, elle succède à son prédécesseur dans une ambiance électrique, où les applaudissements ont fusé comme des confettis.

Lomé : le juriste qui mise sur la stabilité et la rigueur

 

De l’autre côté du pays, à l’Université de Lomé – le poumon intellectuel de la capitale – la passation a été tout aussi chaleureuse. Le Professeur Adama Kpodar, après seulement deux ans à la tête de l’institution, a salué la confiance du Président Gnassingbé et l’abnégation de ses collaborateurs, promettant de rester un « serviteur discret » du savoir.

C’est à ce moment-là que le nouveau venu, le Professeur Kossivi Hounaké, agrégé de droit public et juriste de renom, a pris la parole avec une énergie contagieuse. « Je suis honoré et déterminé à porter la vision présidentielle pour un enseignement supérieur inclusif et performant », a-t-il affirmé, rendant hommage à son prédécesseur et à l’équipe qui l’accueille. Spécialiste des questions constitutionnelles, Hounaké arrive à un moment clé : l’université fait face à une explosion démographique étudiante et à des besoins criants en modernisation. Sur les réseaux, les réactions fusent déjà, allant de l’enthousiasme pur à des appels à plus de transparence.

Grâce Prénam Houzou-Mouzou et Kossivi Hounaké ont été nommés présidents des Universités de Kara et de Lomé. Entre inclusion, rigueur et espoir, le Togo mise sur une nouvelle ère académique.

Universités du Togo : l’État s’engage pour une nouvelle ère universitaire

 

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur a joué le rôle de chef d’orchestre durant les deux événements. À Lomé, le Ministre Kanka-Malik NATCHABA a félicité l’ensemble des acteurs, se disant « disponible pour accompagner cette nouvelle ère » et promettant aussi de relayer fidèlement les messages de gratitude au Président Gnassingbé. À Kara, son conseiller technique a tenu le même discours, soulignant que l’unité était la clé du succès.

Les deux cérémonies, qui se sont étirées jusqu’au crépuscule, se sont conclues sur des notes légères : photos de famille sous les palmiers, rires partagés et toasts improvisés. Cette convivialité contraste avec les tensions passées du secteur, et laisse entrevoir un horizon plus serein.

Dans un Togo où l’éducation est le fer de lance du développement, ces nominations, scellées vendredi dernier, ne sont pas anodines. Elles incarnent un renouveau : plus de diversité à Kara, plus d’expertise à Lomé. Et si la route est semée d’embûches, de la polémique naissante aux défis budgétaires, un vent d’optimisme souffle sur les campus.

La jeunesse togolaise, ces 6,5 millions d’électeurs potentiels de demain, verra-t-elle dans ces nominations un appel à l’excellence et à l’équité ? Ou bien, ces changements resteront-ils de simples gestes symboliques sans impact durable ?

L’histoire, après tout, s’écrit ensemble.

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