À Lomé, le lancement du Rapport sur le Développement Humain 2025 du PNUD révèle une avancée notable de l’IDH togolais et pose une question cruciale : comment faire de l’intelligence artificielle un levier d’inclusion plutôt qu’un facteur d’exclusion ?
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Lomé, le 23 septembre 2025 Dans un monde où les algorithmes prédisent nos choix, le Togo trace sa voie avec une assurance remarquable. Hier, au cœur de Lomé, l’Hôtel du 2 Février est devenu le théâtre d’un espoir tangible : le lancement national du Rapport sur le Développement Humain (RDH) 2025 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Intitulé « Une affaire de choix : individus et perspectives à l’ère de l’intelligence artificielle », ce document n’est pas qu’un bilan chiffré. En effet, il s’agit d’un appel vibrant à repenser notre humanité face à la révolution numérique.


Un cap clair : l’IDH togolais passe au niveau supérieur
La cérémonie, présidée par la Ministre Secrétaire Générale de la Présidence, le Dr Sandra Ablamba Johnson, a réuni un parterre d’éminentes figures, dont la Représentante Résidente du PNUD au Togo, Mme Binta Sanneh, ainsi que plusieurs ministres. Ainsi, le rapport a été dévoilé avec solennité, faisant écho au lancement mondial du 6 mai dernier.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’Indice de Développement Humain (IDH) du Togo s’établit désormais à 0,571 en 2025, contre 0,567 dans l’édition précédente. Plus important encore, le pays émerge de la catégorie des nations à « IDH faible » pour intégrer celle des « IDH moyen ». Sur le plan régional, le Togo talonne la Côte d’Ivoire au deuxième rang de l’UEMOA, et se hisse au quatrième rang de la CEDEAO, derrière le Cap-Vert, le Ghana et la Côte d’Ivoire.
Le capital humain au cœur de la stratégie nationale
Ces avancées ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une vision résolue. Comme l’a souligné le Dr Johnson dans son allocution, « le développement humain transcende la simple croissance économique ». Il embrasse l’accès à l’éducation, à la santé et l’autonomisation financière. Par conséquent, la feuille de route gouvernementale 2020–2025, impulsée par le Président Faure Essozimna Gnassingbé, a catalysé des réformes audacieuses. Le Revenu National Brut par habitant a bondi de 2 748 dollars US en 2023–2024 à 2 856 dollars US en 2025.
De plus, Mme Binta Sanneh a salué ces « avancées notables », insistant sur une éducation plus accessible, une couverture sanitaire élargie et une digitalisation accélérée des services publics. « Le Togo démontre que l’investissement dans l’humain paie, même dans un contexte de défis globaux », a-t-elle déclaré.


L’IA, ce double tranchant : entre opportunités et menaces
Le rapport 2025 pose également une question lancinante : quel est le rôle de l’intelligence artificielle dans tout cela ? Défini comme un « logiciel accomplissant des tâches humaines », l’IA est un double tranchant. Le document met en garde contre ses ombres : l’amplification des fractures sociales et économiques, et l’exclusion des jeunes, des femmes et des personnes handicapées. Ainsi, les bénéfices de l’IA, s’ils sont distribués inégalement, risquent de creuser les écarts.
Toutefois, l’optimisme l’emporte. Le Dr Johnson a tracé un lien clair entre les avancées togolaises et les défis posés par l’IA : « Ce rapport examine les tensions entre les bonds technologiques fulgurants et la stagnation relative du développement humain. » Elle a rendu un hommage vibrant au leadership du Président Gnassingbé pour sa politique de renforcement du capital humain et de transformation numérique.




Le Togo au croisement du développement humain et de la révolution technologique
Le rapport ne se contente pas de diagnostiquer ; il prescrit. Parmi ses recommandations, il y a la nécessité de forger une « économie de la complémentarité IA-Humain » et d’instaurer une gouvernance éthique de l’IA. L’IA, martèle-t-il, ne doit pas être une fin, mais un levier pour élargir les libertés.
En définitive, à l’heure où l’IA redessine nos horizons, le Togo nous invite à un choix collectif : celui d’une technologie au service de l’humain, non l’inverse. Alors, la question est de savoir si le pays continuera de mettre la personne au centre de ses politiques publiques pour naviguer avec succès dans les eaux tumultueuses de la révolution technologique.
L’avenir du développement au Togo repose sur la capacité de ses dirigeants à transformer ces chiffres en actions concrètes, pour que la souveraineté numérique rime avec inclusion sociale.