À Lomé, les assurances font leur mue. La capitale togolaise accueille la 121ᵉ réunion de la CRCA, où régulateurs et experts s’attaquent aux défis d’un secteur en pleine transformation, entre exigences éthiques, innovations technologiques et résilience face aux crises
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Lomé, 21 octobre 2025 – La capitale togolaise confirme son statut de carrefour stratégique pour les affaires assurantielles en Afrique de l’Ouest. En effet, depuis le lundi 20 octobre, elle accueille la 121ᵉ réunion ordinaire de la Commission Régionale de Contrôle des Assurances (CRCA), un rendez-vous majeur qui réunit experts, régulateurs et décideurs autour d’un objectif commun : consolider les bases d’un marché communautaire plus résilient et transparent.
Au cœur des échanges : la régulation des pratiques et le renforcement de la surveillance dans un secteur en pleine mutation.
CRCA : une ouverture sous le signe de la fermeté
La cérémonie d’ouverture, présidée par Jean-Marie Koffi Ewonoulé TESSI, ministre de la Santé, de l’Hygiène publique, de la Couverture Sanitaire Universelle et des Assurances (MSHCSUA), a donné le ton. Dans son allocution, le ministre a salué la tenue de cette session à Lomé, tout en appelant également à une mobilisation collective face aux défis croissants du secteur.
Des enjeux multiples au cœur des débats
Par ailleurs, le ministre n’a pas éludé les turbulences qui secouent l’industrie. Il a pointé du doigt :
- La recrudescence des sinistres liés au changement climatique
- La digitalisation accélérée des processus assurantiels
- L’intégration de l’intelligence artificielle, porteuse d’opportunités mais aussi de risques.
- Les bouleversements économiques régionaux
Mais au-delà des mutations technologiques et environnementales, c’est l’éthique professionnelle qui est mise à rude épreuve. Le non-respect des délais d’indemnisation figure parmi les principales préoccupations. « Le gouvernement togolais, sous l’impulsion du président Faure Essozimna GNASSINGBÉ, refuse de tolérer ces dérives », a affirmé le ministre, soulignant ainsi une politique de tolérance zéro.
Restaurer la confiance : une priorité nationale
« L’assurance perd tout son sens si la promesse d’indemnisation ne se traduit pas par des paiements concrets et rapides », a martelé Jean-Marie Koffi Ewonoulé TESSI. C’est pourquoi il a plaidé pour un renforcement du dispositif de sanctions à l’encontre des opérateurs défaillants, afin de restaurer la crédibilité du secteur.
Cette posture s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, alignée sur les objectifs de la Conférence Interafricaine des Marchés d’Assurances (CIMA) et de la CRCA. Le Togo réaffirme ainsi son engagement à bâtir un écosystème assurantiel inclusif, robuste et apte à absorber les chocs futurs.
CRCA : trois jours pour bâtir l’avenir du secteur
En clôture de son intervention, le ministre a invité les participants à des échanges techniques et équitables, guidés par l’intérêt collectif. D’un geste solennel, il a déclaré ouverte la 121ᵉ session de la CRCA, marquant ainsi le coup d’envoi de trois jours de travaux intenses.
Ce conclave intervient à un moment charnière pour la sous-région, où la solidité des systèmes d’assurance pourrait bien conditionner la capacité des États et des citoyens à faire face aux crises. Les attentes sont fortes : les observateurs espèrent que les résolutions adoptées à Lomé transformeront les discours en actions concrètes.