À Lomé, l’Union européenne a remis au Togo un lot d’équipements de détection et de formation d’une valeur de 115 millions FCFA pour renforcer les défenses civiles face aux menaces explosives dans les Savanes. Un geste fort qui illustre une coopération sécuritaire en pleine montée en puissance.
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Lomé, 5 novembre 2025— Dans une région où les ombres de la violence planent encore trop bas, l’Union européenne envoie un signal fort de solidarité. Le 23 octobre dernier, en effet, une cérémonie discrète mais hautement symbolique s’est tenue à Lomé : des officiels européens et togolais ont scellé la livraison d’un arsenal technologique estimé à 115 millions de FCFA, destiné à contrer les menaces insidieuses qui pèsent sur les communautés des Savanes.
Financée par la Facilité mondiale UE-ONU dédiée à la lutte antiterroriste, cette dotation vise à renforcer les défenses civiles face aux engins explosifs improvisés (EEI), ces bombes artisanales qui frappent sans prévenir.

115 millions de FCFA : un arsenal stratégique pour les zones à haut risque
Au cœur de cette livraison, on trouve : une panoplie de matériels informatiques pour intensifier la veille numérique, des supports didactiques pour former les acteurs de terrain, et surtout 60 détecteurs de mines de dernière génération, capables de repérer les pièges enfouis sous les pistes poussiéreuses.
Les bénéficiaires de cet arsenal sont le Programme d’Urgence pour la Reconstruction et la Sécurité (PURS) et les Forces armées togolaises, c’est-à-dire ces vigies du front nord qui patrouillent chaque jour dans des zones où chaque pas peut virer au drame.
« Ces équipements ne sont pas qu’un don matériel ; ils incarnent plutôt un partenariat vivant pour un bouclier humain infaillible », a déclaré un représentant de l’Union européenne, soulignant ainsi l’engagement à ne pas laisser le Togo affronter seul les vents du Sahel.

Former, sensibiliser, prévenir : une stratégie globale
De plus, cette initiative s’inscrit dans une offensive plus large, menée tambour battant depuis plusieurs mois dans les étendues arides du nord togolais. Des sessions de formation intensives ont déjà permis à des centaines de civils et de militaires de se familiariser avec les techniques de déminage. Parallèlement, des campagnes de sensibilisation sillonnent les villages, apprenant aux éleveurs et agriculteurs à repérer les signaux d’alerte.
Le résultat est visible : une baisse notable des incidents, même si la vigilance reste de mise face aux groupes armés qui rôdent aux confins des frontières.
« Dans les Savanes, la paix n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale. Ces outils nous redonnent du souffle pour protéger nos familles », témoigne un chef communautaire de Dapaong, joint par notre rédaction.

Sécurité Togolaise : 115 millions de FCFA pour blinder les Savanes contre les EEI
En ce sens, pour Bruxelles, ce geste s’ajoute à une série d’actions concrètes : exercices conjoints, aides humanitaires, renforcement logistique.
« Nous marchons main dans la main avec Lomé pour bâtir une stabilité durable, ancrée dans la résilience des peuples », a martelé l’ambassadeur européen, évoquant par conséquent un horizon où la coopération l’emporte sur la peur.
À l’heure où l’Afrique de l’Ouest peine à panser ses plaies sécuritaires, le partenariat entre l’UE et le Togo pourrait bien inspirer d’autres nations : il s’agit de transformer la vulnérabilité en vigilance, un EEI à la fois.

Une question en suspens : combien de vies sauvées ?
Finalement, tandis que les détecteurs prennent la route des avant-postes, une question plane : combien de vies seront épargnées grâce à ces 115 millions ?
Dans les Savanes, où le sable efface les traces mais jamais les souvenirs, la réponse se joue déjà sur le terrain. L’Union européenne et le Togo, unis, parient donc sur un nord sans embuscade.
