Sept piliers pour l’avenir des 3 millions d’élèves togolais. Le nouveau ministre de l’Éducation, Mama Omorou, a donné le ton : qualité, digitalisation et insertion professionnelle sont les priorités de sa feuille de route. En fait, cette nouvelle ère vise à professionnaliser le secteur de l’éducation pour booster l’employabilité nationale.
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Lomé, 14 octobre 2025 – À peine installé à la tête du ministère de l’Éducation nationale, unifié pour l’occasion, Mama Omorou imprime déjà sa marque. Ingénieur en génie civil de formation et expert du BTP, ce nouveau venu au gouvernement togolais, nommé le 8 octobre dans le cadre de la Ve République, a pris officiellement ses fonctions le jeudi 9 octobre lors d’une cérémonie de passation de charges. Cette nomination, confirmée par le décret présidentiel du chef de l’État Faure Gnassingbé, fusionne les anciens départements de l’Enseignement primaire, secondaire et technique avec la Formation professionnelle et l’Apprentissage, sous la bannière d’un ministère renforcé pour répondre aux défis éducatifs du pays.
Les sept axes stratégiques d’une éducation ambitieuse
Ce mardi, dans une réunion avec les membres de son ministère – qui reflète cette nouvelle intégration –, le ministre Omorou trace les contours ambitieux de sa feuille de route. « Bâtir une éducation inclusive, équitable et performante », telle est la devise qui guide ses priorités, articulées autour de sept axes stratégiques : qualité de l’enseignement, équité d’accès, innovation pédagogique, insertion professionnelle, digitalisation des outils éducatifs, éducation à la citoyenneté et transparence dans la gestion.
Ces piliers, alignés sur les objectifs nationaux de développement durable, visent à transformer l’école togolaise en un levier de croissance inclusive, d’autant plus que le pays compte plus de 3 millions d’élèves dans le primaire et le secondaire, selon les chiffres du ministère.
Une unification stratégique pour la cohérence et l’employabilité
La passation de charges, présidée par le secrétaire général du gouvernement, a vu le prédécesseur de M. Omorou lui transmettre les rênes d’un ministère en pleine mutation. « Je suis déterminé à poursuivre les efforts engagés pour atteindre les objectifs fixés », avait déclaré le ministre lors de la cérémonie.
Cette unification, fruit de la restructuration gouvernementale, promet une cohérence accrue entre formation générale et technique, un enjeu crucial pour un Togo où le taux de chômage des jeunes avoisine les 10 % et où l’enseignement professionnel ne concerne encore que 15 % des élèves.
Omorou : l’expertise technique au service du savoir
Âgé de 48 ans, Mama Omorou n’est pas un novice de la sphère publique. Diplômé de l’École nationale supérieure d’ingénieurs de Toulouse, il a bâti une carrière dans le BTP avant d’intégrer des postes clés au ministère des Infrastructures. Par conséquent, sa nomination, saluée comme un « choix d’expertise technique au service du savoir », incarne la volonté du président du Conseil Gnassingbé de professionnaliser l’éducation pour booster l’employabilité.
Alors que l’année scolaire 2025-2026 bat son plein, les regards se tournent vers les premiers chantiers : renforcement des infrastructures techniques et programmes de bourses pour les filières innovantes. Avec cette feuille de route, le Togo mise sur une éducation qui ne forme plus seulement des citoyens, mais des acteurs du développement. Reste à voir comment ces axes se déclineront en actions palpables, dans un contexte où 20 % des enfants ruraux restent encore scolarisés irrégulièrement.