Juillet 2025 : le Togo enregistre une baisse des prix à la consommation, entre résilience économique et pressions sectorielles
Lomé, 20 août 2025— Les dernières données économiques révèlent un paradoxe au Togo. Tandis que le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières mobilise les acteurs locaux autour de la biodiversité, une autre dynamique se dessine dans les chiffres. Selon l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques (INSEED), l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) a enregistré une baisse de 1,0 % en juillet 2025 par rapport à juillet 2024. Cette évolution reflète les tensions et ajustements du marché togolais, entre baisse des prix de certains produits et hausse des coûts des services essentiels.
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Le pouvoir d’achat face à une réalité contrastée
L’IHPC, établi à 105,0 pour le mois de juillet, révèle une régression annuelle de 1,1 %, principalement induite par la baisse des prix dans les divisions « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-1,2 %) et « Transport » (-2,5 %). Cependant, cette tendance est contrebalancée par une hausse notable dans les secteurs « Restaurants et services d’hébergement » (+4,9 %) et « Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles » (+4,2 %).
Du côté des produits frais, la chute est significative : tomates locales (-36,2 %), salade verte (-39,1 %), manioc (-24,1 %) ou encore piment vert (-32,4 %). Ces baisses ont contribué à alléger le panier de la ménagère, mais elles traduisent aussi une instabilité des filières agricoles et une forte sensibilité aux saisons.
Juillet 2025 : Une inflation maîtrisée, mais des disparités sectorielles
Le taux d’inflation calculé sur les douze derniers mois s’établit à 1,5 %, en recul par rapport au mois précédent (1,9 %). Cette modération est attribuée à la baisse des prix des produits « non durables » (-0,5 %) et des produits d’« origine hors UEMOA » (-1,0 %). Toutefois, en variation trimestrielle, le niveau général des prix a progressé de 1,1 %, porté par la hausse des coûts liés au logement (+4,6 %), à la restauration (+2,9 %) et à l’énergie (+4,0 %).
Par ailleurs, la division « Information et communication » affiche une baisse de 3,3 %, tirant l’indice vers le bas, notamment en raison de la chute du coût des données mobiles (-9,6 %).
Une lecture fine pour une gouvernance éclairée
Ces évolutions, bien que techniques, sont cruciales pour orienter les politiques publiques. Elles permettent d’anticiper les tensions sur les marchés, d’ajuster les mesures de soutien aux ménages et de renforcer la résilience des secteurs vulnérables. L’atelier organisé par le ministère de l’Environnement à Lomé, en parallèle, illustre cette volonté de croiser les enjeux économiques et écologiques dans une approche intégrée du développement durable.
Alors que les chiffres de l’INSEED peignent un tableau complexe de l’économie togolaise, ils mettent en lumière les défis de la gouvernance économique. La baisse de l’inflation est une bonne nouvelle, mais les disparités sectorielles révèlent une économie fragile et sensible. Comment le gouvernement parviendra-t-il à stabiliser les prix des produits essentiels et des services tout en favorisant la croissance ? Les politiques publiques seront-elles suffisamment agiles pour s’adapter à ces fluctuations et assurer une croissance inclusive pour tous les Togolais ?