Togo : le ministre Awaté Hodabalo et la CNDH s’unissent pour renforcer les droits humains à travers les chefferies traditionnelles
Lomé, 5 septembre 2025 – Le Togo franchit une nouvelle étape décisive dans sa quête de paix et de cohésion sociale. Le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière, le colonel Hodabalo Awaté, a tenu une réunion stratégique avec la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Cette rencontre, qui a eu lieu à Lomé, prépare le terrain pour un projet ambitieux prévu en octobre 2025. Le but est de mobiliser les chefs traditionnels dans une initiative inédite de formation, de lutte contre la stigmatisation et de promotion des droits humains.
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Un partenariat inédit pour une action d’envergure nationale
Selon le ministre Awaté, qui a partagé l’information sur les réseaux sociaux, la CNDH et son ministère ont travaillé sur les détails d’un programme novateur. Ce dernier, prévu pour octobre 2025, formera les chefs traditionnels des cinq régions économiques du Togo (Maritime, Plateaux, Centrale, Kara et Savanes) afin qu’ils deviennent des relais efficaces des droits humains.
En effet, l’initiative s’appuie sur la légitimité des chefferies, garantes des traditions et de la cohésion sociale, pour sensibiliser les communautés locales aux principes universels des droits de l’homme. « Ensemble, nous œuvrons pour la formation, la lutte contre la stigmatisation et la consolidation de la paix sociale », a souligné le ministre. Ce projet s’inscrit dans la continuité de ses efforts pour moderniser le rôle des chefs traditionnels, comme en témoigne sa tournée nationale de sensibilisation en juin 2025 pour un processus électoral apaisé.
Le Togo et la CNDH : les gardiens de la tradition deviennent des défenseurs des droits
Au Togo, les chefferies traditionnelles sont reconnues par la loi nᵒ 2007-002 du 8 janvier 2007 comme des acteurs majeurs de la stabilité sociale. Avec 393 cantons et un Conseil National des Chefs Traditionnels (CNCT), elles représentent une institution profondément ancrée dans les communautés. Le projet d’octobre a pour but de les équiper pour qu’elles deviennent des défenseurs des droits humains, notamment en luttant contre des pratiques discriminatoires, comme la stigmatisation des personnes vulnérables (femmes, enfants, personnes handicapées ou accusées de sorcellerie).
La formation prévue abordera les principes des droits humains, les mécanismes de protection contre la discrimination, et les stratégies de médiation pour la résolution des conflits communautaires. Pour cela, la CNDH, présidée par Nakoura Namoro Karitchma, mettra à disposition son expertise en matière de sensibilisation et de suivi des violations des droits humains.
Un projet face aux défis sociaux et politiques
Ce projet intervient dans un contexte où le Togo cherche à renforcer sa cohésion sociale face à des défis historiques et à la décentralisation. Les élections municipales du 17 juillet 2025 ont montré à quel point les autorités traditionnelles sont essentielles à la pacification des périodes électorales. Cependant, malgré ces avancées, des pratiques comme la stigmatisation demeurent des préoccupations majeures. Le ministre Awaté mise donc sur cette approche inclusive, renforçant le lien entre les institutions étatiques et les communautés via les chefferies.
Perspectives et défis : quel avenir pour cette initiative entre le Togo et la CNDH?
Le succès de ce projet dépendra de plusieurs facteurs. Il faudra une mobilisation effective des chefs traditionnels, des formations de qualité et la capacité de traduire les apprentissages en actions concrètes. Des défis comme le manque de ressources dans certaines régions ou la résistance à l’abandon de pratiques culturelles discriminatoires pourraient également freiner les progrès. Toutefois, l’engagement du ministre Awaté et l’expertise de la CNDH offrent des bases solides pour surmonter ces obstacles.
La collaboration entre le ministre Awaté et la CNDH pour mobiliser les chefferies traditionnelles dans la promotion des droits humains marque une avancée significative pour le Togo. Ce projet illustre la volonté du pays de combiner tradition et modernité pour bâtir une société plus inclusive et pacifique. En faisant des chefs traditionnels des acteurs des droits humains, le Togo pourrait bien devenir un modèle pour d’autres nations africaines.
Cependant, la vraie mesure de cette initiative résidera dans son impact durable sur le quotidien des populations les plus vulnérables. Cette approche inclusive réussira-t-elle à transformer les mentalités et à garantir que les droits de l’homme deviennent une réalité pour tous, des villes aux villages les plus reculés ?