Le Togo, moteur de l’innovation sahélienne

Le Togo s’impose comme catalyseur de l’innovation sahélienne. À Niamey, sa diplomatie scientifique redéfinit les contours d’une souveraineté technologique africaine.…

Le Togo a scellé un pacte stratégique avec les États du Sahel pour mutualiser les expertises et renforcer l’innovation locale.

Le Togo s’impose comme catalyseur de l’innovation sahélienne. À Niamey, sa diplomatie scientifique redéfinit les contours d’une souveraineté technologique africaine.

Niamey, 25 septembre 2025 — Dans un continent où les défis climatiques, sécuritaires et économiques exigent des solutions forgées sur place, le Premier Forum national de la recherche scientifique et de l’innovation technologique (FNRSIT) s’est clos hier à Niamey, laissant en héritage un blueprint audacieux pour une science africaine affranchie des tutelles extérieures. Invité d’honneur au cœur de cette première édition, le Ministre togolais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, M. Kanka-Malik Natchaba, a scellé un pacte stratégique avec ses homologues de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ainsi, cet accord propulse la coopération ouest-africaine vers un horizon de mutualisation et d’appropriation locale – un levier essentiel pour transformer les vulnérabilités en puissances innovantes.

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Défis de souveraineté : la recherche en première ligne

À l’invitation du Professeur Saïdou Mamadou, Ministre nigérien de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation technologique, M. Natchaba a rejoint ce rendez-vous pivotal, tenu du 22 au 24 septembre sous le thème : « Défis de souveraineté nationale : Contribution de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique ». Organisé par le ministère nigérien et soutenu par des partenaires comme le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), cet événement a également réuni des experts des quatre nations participantes – Niger, Mali, Burkina Faso et Togo – pour une semaine d’échanges intenses, couplée à la 9ᵉ édition du salon professionnel « 100 % Made in Niger ».

En effet, loin des sommets élitistes, ces assises ont vibré d’une énergie pragmatique, où scientifiques et décideurs ont disséqué les voies d’une recherche « souveraine », adaptée aux réalités sahéliennes et côtières.

AES et Togo : l’axe stratégique de l’innovation africaine

Au fil d’un panel ministériel haut en couleur, les quatre ministres ont tracé les contours d’une vision commune : un financement accru pour les laboratoires nationaux, une mutualisation des expertises transfrontalières, une appropriation accrue par les populations locales et une sensibilité renforcée aux enjeux endogènes, tels que la résilience climatique ou la sécurité alimentaire.

« Cette alliance n’est pas un luxe diplomatique, mais une nécessité impérieuse pour que nos peuples ne subissent plus les innovations des autres, mais les co-créent », a déclaré M. Natchaba, soulignant comment la participation togolaise élève les liens entre l’espace AES et Lomé au rang d’un partenariat structurant.

Par conséquent, cette dynamique s’inscrit dans une trajectoire plus large : l’AES, née en 2023 des aspirations à une intégration sahélienne autonome, étend désormais ses tentacules vers le Golfe de Guinée, favorisant des échanges académiques qui pourraient bientôt déboucher sur des hubs régionaux d’innovation.

AES et Togo : des idées concrètes pour une croissance endogène

Tout au long de la semaine, les ateliers et tables rondes ont effervescé d’idées concrètes : de la modélisation de systèmes irrigués intelligents face à la désertification aux biotechnologies pour une agriculture résiliente, en passant par des outils numériques pour la gouvernance inclusive.

En plus, des experts venus des quatre pays ont partagé des prototypes et des études de cas, démontrant comment la recherche peut catalyser la souveraineté – un écho poignant à l’ambition nigérienne de faire de la science un pilier de son développement post-transition.

AES et Togo : la science au service de la prospérité partagée

Pour les togolais et nigérien, ce forum transcende les arcanes universitaires : il promet un avenir où les découvertes locales – qu’il s’agisse de vaccins adaptés aux épidémies sahéliennes ou de technologies solaires low-cost – irriguent le quotidien, créant emplois et prospérité partagée.

À l’heure où l’Afrique de l’Ouest, avec ses 400 millions d’habitants, aspire à une renaissance technologique, cette initiative togolaise-sahélienne sonne comme un appel à l’action collective. Cette mutualisation des savoirs et des ressources suffira-t-elle à combler le fossé technologique et à garantir une véritable autonomie face aux défis majeurs de la région ?

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