Battues 2-0 à l’aller, les Éperviers Dames n’ont pas réussi à renverser la tendance au stade de Kégué, s’inclinant 1-0 face à un Burkina Faso solide. Éliminée dès le premier tour des qualifications pour la CAN Féminine 2026, la sélection togolaise quitte la compétition avec des regrets, malgré une prestation globalement supérieure. La coach Kai Tomety appelle à la lucidité et à la sérénité pour rebondir.
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Lomé, 29 octobre 2025 – Nouvelle désillusion pour la sélection féminine togolaise. Battues 2-0 à l’aller à Ouagadougou, les Éperviers Dames n’ont pas réussi à inverser la tendance mardi soir au stade de Kégué. Défaites 1-0 par un Burkina Faso discipliné et opportuniste, elles quittent les qualifications pour la CAN Féminine Maroc 2026 dès le premier tour. Une élimination au goût amer, d’autant plus que la prestation togolaise fut globalement supérieure. La sélectionneure Kai Tomety, lucide et posée, dresse le diagnostic d’un groupe en quête de maturité.
Une stratégie offensive muselée par un bloc burkinabè compact
Dès le coup d’envoi, les Togolaises ont affiché leurs intentions : jeu porté vers l’avant, pression haute, et exploitation des couloirs.
“On avait tout misé sur une approche agressive, avec un accent sur les ailes et une pression immédiate sur l’adversaire”, confie Tomety en conférence de presse.
Mais face à un bloc bas des Étalons Dames, parfaitement organisé, les assauts togolais se sont heurtés à une défense de fer. Les Burkinabè ont verrouillé les espaces, obligeant les locales à tourner en rond sans trouver la faille.
Le tournant du match survient à la 42ᵉ minute : une mésentente défensive offre un boulevard à l’attaquante burkinabè, qui ajuste un lob imparable.
“C’était un cadeau empoisonné”, regrette la coach.
Un but contre le cours du jeu, juste avant la pause, qui a plombé le moral des Éperviers.
Éperviers Dames : possession stérile, finition absente : le réalisme a tranché.
Les statistiques parlent en faveur du Togo : plus de 60 % de possession, une pluie de centres, plusieurs frappes cadrées. Mais le tableau d’affichage est resté figé.
“On a eu le monopole des occasions, mais l’absence de réalisme nous a coûté cher”, analyse Tomety.
Le mal est connu : une finition trop timide dans les 30 derniers mètres. L’entrejeu, pourtant renforcé pour dicter le tempo, a manqué de verticalité.
“Nos milieux ont trop souvent tourné le dos au but, recyclant le ballon au lieu d’avancer”, pointe la technicienne.
L’équipe a manqué d’audace, de ce “coup de folie” capable de faire basculer une rencontre. Côté individualités, Mafille Woedikou, l’avant-centre, a tenté de porter l’équipe à bout de bras.
“C’est une artiste du ballon, mais la pression l’a bridée”, tempère Tomety, refusant de pointer du doigt.
Éperviers Dames : pas de crise, mais une remise à plat nécessaire
La déception est là, mais pas la résignation. Le groupe avait les armes pour aller plus loin, mais a manqué de tranchant.
“Les Burkinabè n’étaient pas supérieures, juste plus cliniques sur leurs rares contres”, résume la coach.
Interrogée sur son avenir, Kai Tomety reste droite dans ses crampons :
“Les décisions reviennent aux instances. Moi, je crois dur comme fer en ce collectif, qui a du jus à revendre.”
Cap désormais sur 2026 et la CAN marocaine. Les Éperviers Dames devront transformer cette amertume en carburant, affûter leur efficacité offensive et muscler leur mental. Pour l’heure, le Togo féminin rumine, mais ne plie pas : la revanche se jouera sur les prochaines pelouses.
