Lomé, épicentre d’une ambition verte : les BOAD Development Days esquissent l’avenir durable de l’UEMOA
Ce 12 juin 2025, l’Hôtel 2 Février à Lomé s’est transformé en une véritable agora vibrante, accueillant les esprits les plus éclairés de l’Afrique de l’Ouest pour l’inauguration des BOAD Development Days. Sous l’égide de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), cet événement inaugural, brillamment placé sous le thème crucial du financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable, a transcendé le cadre d’une simple rencontre. Il est devenu un creuset d’idées audacieuses et de solutions visionnaires.
En présence du ministre togolais de l’Économie et des Finances, Essowè Georges Barcola, et du président de la BOAD, Serge Ekué, ces journées marquent un jalon essentiel dans la quête d’un développement harmonieux et résilient pour les huit nations de l’UEMOA. Dans un monde où les impératifs climatiques et les aspirations économiques s’entrelacent plus que jamais, Lomé s’est affirmée comme le théâtre privilégié d’une ambition collective : façonner un avenir où l’énergie propre et une agriculture prospère deviennent les piliers d’une prospérité partagée pour toute la sous-région.
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Réinventer le développement : L’UEMOA face à ses défis climatiques et économiques
Dans l’enceinte feutrée de l’Hôtel 2 Février, près de deux cents participants, venus de vingt-cinq pays, ont convergé pour un dialogue d’une richesse exceptionnelle. Experts en énergie renouvelable, décideurs politiques, entrepreneurs du secteur privé et représentants d’organisations internationales – parmi lesquels des émissaires de la Banque Mondiale et de la Banque Africaine de Développement – ont uni leurs voix pour répondre à une question d’une importance capitale : comment financer une transformation économique qui conjugue harmonieusement croissance, durabilité et inclusion ?
Le ministre Barcola, dans une allocution empreinte de gravité, a salué ce rendez-vous comme un « carrefour d’idées », un lieu où la pensée se mue concrètement en action pour répondre aux défis climatiques, alimentaires et énergétiques qui étreignent la région. « L’UEMOA, riche de son potentiel humain et naturel, doit s’armer d’audace et de solidarité pour surmonter ses écueils », a-t-il déclaré, posant ainsi les jalons d’un forum destiné à redéfinir les paradigmes du développement.
Serge Ekué : La BOAD, architecte d’une Afrique de l’Ouest résiliente !
Serge Ekué, à la tête de la BOAD, a quant à lui esquissé une vision à la fois pragmatique et ambitieuse pour la sous-région. « L’Afrique de l’Ouest se tient à la croisée des chemins », a-t-il affirmé avec conviction, soulignant l’urgence d’un sursaut collectif face à la crise climatique et à l’accès insuffisant à l’électricité pour des millions de citoyens. En effet, avec une population régionale frôlant les 130 millions d’âmes et un PIB par habitant inférieur à 1 000 dollars, l’UEMOA fait face à une double injonction : accélérer son essor économique tout en s’ancrant résolument dans une résilience écologique. Par conséquent, les BOAD Development Days, conçus pour devenir un rendez-vous annuel incontournable, ambitionnent d’être le catalyseur de cette métamorphose profonde, en mobilisant des financements innovants et en forgeant des alliances stratégiques essentielles.
Énergie propre et agriculture : les deux poumons de la transformation ouest-africaine
Le choix des thématiques – transition énergétique et agriculture durable – n’est absolument pas fortuit. Dans une région où le soleil, le vent et les cours d’eau offrent un potentiel énergétique colossal, encore malheureusement sous-exploité, l’accès universel à l’électricité demeure un mirage pour des millions de foyers. En effet, selon les estimations, près de 40 % de la population de l’UEMOA vit sans accès fiable à l’énergie, ce qui représente un frein rédhibitoire à l’industrialisation et à l’amélioration des conditions de vie. Face à ce défi, la BOAD, à travers son plan stratégique Djoliba 2021-2025, doté d’une enveloppe de 3 300 milliards de FCFA, entend inverser cette tendance.
Lors d’une conférence de presse tenue la veille, Serge Ekué, entouré de ses directeurs, a martelé que l’énergie ne saurait être reléguée à un simple secteur isolé : « Elle est le socle transversal de toute transformation économique », a-t-il insisté. Des projets d’envergure, tels que l’extension des réseaux solaires et éoliens, ou encore le soutien à des micro-réseaux ruraux, figurent ainsi au cœur de cette stratégie ambitieuse.
L’agriculture ouest-africaine : Vers une révolution verte et résiliente
Parallèlement, l’agriculture, véritable poumon vital de l’UEMOA où plus de 60 % de la population dépend directement de ce secteur, appelle une révolution profonde. Les terres arables, bien que vastes et prometteuses, ploient sous les assauts répétés des sécheresses, des inondations et de pratiques culturales malheureusement dépassées. Serge Ekué a plaidé avec force pour une agriculture « transfigurée », nourrie par des innovations technologiques de pointe et des pratiques résilientes face aux changements climatiques.
« Nous ne devons pas renier nos champs, mais les réinventer », a-t-il lancé avec conviction, insistant sur le rôle crucial de l’agro-industrie pour assurer la souveraineté alimentaire de la région, créer des emplois stables et dignes pour les jeunes et les femmes, et préserver durablement les précieux écosystèmes. À cet effet, la BOAD a lancé, dès avril 2025, un appel à projets ciblé, visant à identifier et à soutenir des initiatives privées à fort impact, avec une date limite de soumission fixée au 30 avril, témoignant ainsi de son engagement ferme à mobiliser le secteur privé dans cette cruciale croisade verte.
Financement durable : la BOAD dévoile les clés d’une transition juste !
Au cœur de tous les débats, la question cruciale du financement a occupé une place prépondérante. Les BOAD Development Days ont clairement mis en lumière l’urgence impérieuse de repenser les modèles économiques traditionnels. À ce titre, les mécanismes de financement vert, les obligations climatiques et les partenariats public-privé ont été érigés en leviers incontournables pour une transition réussie. Julien Marcilly, chef économiste de Global Sovereign Advisory, a d’ailleurs inauguré les travaux par une analyse incisive de la consommation énergétique dans l’UEMOA, soulignant avec force la nécessité d’investissements massifs – estimés à 29 milliards d’euros par an d’ici à 2030 – pour atteindre les Objectifs de Développement Durable. Forte de son expérience et de son plan Djoliba, la BOAD ambitionne de mobiliser une part croissante de ses ressources pour cette transition, avec 23 % de son portefeuille déjà dédié à la résilience climatique, soit l’équivalent de 700 milliards de FCFA.
Projets concrets : la BOAD, moteur du développement vert en Afrique de l’Ouest
L’événement a également servi de vitrine pour présenter les projets phares déjà soutenus par la BOAD, à l’instar de l’électrification rurale au Burkina Faso ou des initiatives agro-industrielles pionnières en Côte d’Ivoire. Ces exemples illustrent la capacité avérée de l’institution à conjuguer efficacement impact social positif et viabilité économique à long terme. Par ailleurs, les discussions, structurées autour de panels pléniers riches et d’ateliers thématiques spécialisés, ont permis d’explorer un éventail de solutions concrètes : des fintechs pour démocratiser l’accès au crédit agricole, des obligations vertes pour financer les infrastructures d’énergies renouvelables, et des synergies régionales pour mutualiser judicieusement les risques et les ressources disponibles.
Un appel à l’unité pour un avenir durable
Lomé, par sa position stratégique de hub régional et son volontarisme économique affirmé, s’est imposée naturellement comme le lieu idéal pour ce forum d’envergure. Le Togo, salué par le ministre Barcola comme un « pilier stratégique » de l’UEMOA, aspire à devenir un centre névralgique de la finance durable en Afrique de l’Ouest. Les BOAD Development Days, en réussissant à rassembler des acteurs aussi divers que complémentaires, ont jeté les bases solides d’une collaboration pérenne, où les États, le secteur privé et la société civile convergent résolument vers un même horizon de développement.
Alors que les travaux se prolongent jusqu’au 13 juin, l’élan insufflé par cette première édition résonne déjà comme une promesse audacieuse. Dans un continent où la jeunesse représente à la fois un défi démographique majeur et une opportunité inouïe, où les ressources naturelles attendent d’être valorisées avec sagesse et équité, la BOAD se positionne résolument comme un architecte visionnaire de la transformation. Ces journées ne sont pas qu’un simple forum de discussion ; elles constituent un véritable manifeste pour une Afrique de l’Ouest résiliente, prospère et profondément unie, où l’énergie propre illumine chaque foyer et où les champs nourriciers nourrissent généreusement chaque table. L’avenir de l’UEMOA s’écrit ici, à Lomé, en lettres vertes et durables