Dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires persistants, l’Union africaine (UA) et ses partenaires internationaux ont franchi une étape stratégique visant à perfectionner les mécanismes de prévention des conflits. Du 29 septembre au 3 octobre 2025, un atelier de renforcement des capacités, intitulé « Renforcement des capacités des parties prenantes régionales sur l’intégration des droits de l’homme dans l’alerte précoce », s’est tenu à Lomé, au Togo.
Le Département des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité (PAPS) de la Commission de l’Union Africaine (CUA) a organisé cet événement de cinq jours, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR). Par ailleurs, l’initiative a bénéficié de l’appui du Bureau de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) auprès de l’Union africaine et a vu la participation active du Réseau d’alerte précoce et d’intervention de la CEDEAO (ECOWARN).
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Un rassemblement stratégique pour une approche proactive
Ce forum régional, qui réunit des acteurs de premier plan, vise à remodeler les systèmes d’alerte précoce en intégrant systématiquement une approche fondée sur les droits de l’homme (HRBA). Les participants, issus d’un large spectre de parties prenantes, comprenaient des représentants des infrastructures nationales de paix, des institutions nationales des droits de l’homme (INDH), des organisations de la société civile (OSC) spécialisées dans la collecte de données, ainsi que des experts régionaux en alerte précoce. Cette diversité garantit une perspective holistique, alignée sur les impératifs de l’Agenda 2063 de l’UA, de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et des autres instruments normatifs partagés.
Face à des menaces telles que l’extrémisme violent, l’instabilité politique et les conflits intercommunautaires, l’Afrique de l’Ouest bénéficie de cette initiative comme d’une riposte directe et préventive. En plaçant les violations des droits de l’homme – telles que la discrimination, la répression politique ou l’accès inéquitable aux ressources – au cœur des indicateurs prédictifs, l’atelier dépasse les réponses réactives pour promouvoir une prévention plus efficace et légitime.
Objectifs clés et activités pratiques
Les objectifs de cette formation étaient rigoureusement définis pour un impact mesurable :
- Approfondir la compréhension du lien intrinsèque entre les violations des droits de l’homme et les dynamiques conflictuelles.
- Doter les participants de compétences avancées pour identifier, analyser et rapporter les indicateurs liés aux droits humains.
- Encourager l’apprentissage par les pairs et la collaboration interinstitutionnelle, afin de bâtir un réseau d’alerte précoce cohérent à l’échelle continentale.
- Institutionnaliser l’approche HRBA dans les cadres nationaux et régionaux, assurant ainsi une durabilité à long terme.
Au cours de la semaine, les échanges ont privilégié des exercices pratiques : élaboration d’indicateurs spécifiques aux droits humains, analyse de méthodologies de collecte de données et affinage de modèles d’alerte précoce pour une plus grande sensibilité aux violations. De plus, une composante dédiée à la Formation des Formateurs (ToT) a permis aux participants de se préparer à diffuser ces acquis en cascade dans leurs pays respectifs, amplifiant l’effet multiplicateur à travers la région.
Droits humains : clôture et perspectives d’action
Lors de la cérémonie de clôture, M. Issaka Garba Abdou, Chef de la Division de la gouvernance et des droits de l’homme au sein de la Direction de la gouvernance et de la prévention des conflits du PAPS, a souligné l’importance cruciale de cette initiative :
« La formation a permis de renforcer les capacités et de créer une communauté d’acteurs régionaux engagés dans l’intégration des droits de l’homme dans la prévention. L’Union africaine, à travers son cadre d’analyse et le plan décennal de l’Agenda 2063, se tient prête à soutenir les États membres et les parties prenantes dans cet engagement. Le véritable succès de la formation se mesurera à la mise en œuvre des connaissances acquises dans les pays respectifs des participants. »
Cette collaboration interinstitutionnelle renforce non seulement les capacités opérationnelles, mais aussi l’engagement collectif de l’UA envers une paix durable en Afrique. Les acquis de Lomé jettent les bases d’une intégration accrue des droits de l’homme dans les stratégies régionales, contribuant ainsi à une stabilité renforcée face aux défis contemporains.