À Lomé, Sélom Klassou a été investi ce 28 octobre à la tête de l’Assemblée nationale, dans un contexte marqué par la mise en œuvre de la nouvelle Constitution et l’instauration du bicaméralisme. Ancien Premier ministre et figure de l’Union pour la République (UNIR), il succède à Kodjo Adédzé et prend les rênes d’une législature stratégique, appelée à accompagner les réformes structurelles du Togo.
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Lomé, le 28 octobre 2025 –Ce mardi, l’hémicycle togolais a vécu un moment d’importance historique avec l’investiture de Sélom Klassou à la présidence de l’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement. Cette session plénière, marquée par une unanimité discrète mais significative, consacre ainsi le retour au premier plan d’un acteur majeur de la vie politique nationale.
Âgé de 70 ans, figure emblématique de l’Union pour la République (UNIR), Klassou succède à Kodjo Adédzé, nommé le 8 octobre dernier ministre chargé de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat. De fait, cette nomination s’inscrit dans le prolongement du premier gouvernement formé sous l’égide de la nouvelle Constitution, qui consacre la transition vers un régime parlementaire.
Sélom Klassou: une élection sans équivoque, un parcours institutionnel affirmé
L’élection de Klassou est intervenue lors de la deuxième réunion au sommet de la deuxième session ordinaire annuelle. Originaire de Notsè, dans la région des Plateaux, il devient ainsi le quinzième président de l’Assemblée nationale depuis l’indépendance du Togo.
Son parcours politique, jalonné de responsabilités ministérielles sous les présidences de Gnassingbé Eyadéma et Faure Gnassingbé, témoigne d’une solide expérience des affaires publiques. Auparavant Premier ministre de 2015 à 2020, il avait déjà exercé les fonctions de vice-président de l’Assemblée, développant à la fois une fine connaissance des mécanismes législatifs et un sens aigu du consensus.
Un bureau resserré pour une législature stratégique
Conformément à la loi organique en vigueur, Klassou dirigera pour les trois prochaines années un bureau parlementaire composé de six vice-présidents, trois questeurs et trois rapporteurs. Cette équipe, élue en tandem avec lui, aura pour mission de fluidifier les travaux législatifs dans un contexte institutionnel redéfini par l’instauration du bicaméralisme.
Depuis 2024, la création du Sénat, présidé par Barry Moussa Barqué, a introduit une nouvelle dynamique au sein de la Ve République. Ce tandem entre les deux chambres offre désormais une architecture parlementaire équilibrée, propice à l’approfondissement des réformes.
Sélom Klassou: une investiture qui scelle la mise en œuvre des réformes constitutionnelles
Au-delà de son caractère protocolaire, cette investiture marque l’achèvement des ajustements institutionnels post-réforme. Après plusieurs mois de débats nourris sur la refonte constitutionnelle, le Togo dispose désormais d’un cadre opérationnel pour engager des transformations structurelles majeures.
Un expert en géopolitique ouest-africaine, souhaitant conserver l’anonymat, y voit un signal fort :
« Les institutions sont alignées ; le Togo dispose enfin des outils pour aborder les réformes structurelles d’envergure. »
Parmi les chantiers prioritaires figurent la décentralisation accrue, la modernisation économique et le renforcement de la gouvernance territoriale, portés par un Parlement désormais pleinement opérationnel.
Un appel au dialogue et à l’efficacité législative
Dans son allocution inaugurale, le nouveau président de l’Assemblée nationale a placé son mandat sous le signe du dialogue constructif et de l’efficacité législative, affirmant sa volonté de renforcer la collaboration avec le gouvernement pour répondre aux attentes du peuple togolais.
« Un partenariat renforcé avec l’exécutif est essentiel pour servir les intérêts de la nation », a-t-il déclaré devant une assemblée empreinte de solennité et d’unité.
Alors que le pays poursuit sa trajectoire de locomotive régionale, les défis restent nombreux : lutte contre la pauvreté rurale, inclusion des jeunes générations, consolidation des acquis démocratiques. Avec ce nouveau leadership parlementaire, la Ve République togolaise hisse toutes ses voiles — cap sur l’horizon institutionnel.
