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Togo : les caméras de surveillance passe sous contrôle de l’IPDCP

  Lomé, 28 août 2025 – Et si la véritable sécurité reposait autant sur la confiance des citoyens que sur…

Dès le 1er octobre 2025, le Togo impose la déclaration obligatoire des caméras de surveillance dans les lieux publics.

 

Lomé, 28 août 2025 Et si la véritable sécurité reposait autant sur la confiance des citoyens que sur la présence de caméras ? À partir du 1ᵉʳ octobre 2025, le Togo franchit une étape décisive dans la régulation de la vidéosurveillance. Une nouvelle réglementation, portée par l’Instance de Protection des Données à Caractère Personnel (IPDCP), impose désormais la déclaration obligatoire de toutes caméras de surveillance installée dans les espaces publics, commerciaux ou professionnels.

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Cette mesure ambitieuse vise à concilier sécurité collective et respect des libertés individuelles, tout en instaurant un climat de transparence dans un pays où les dispositifs de surveillance se multiplient.

 

Caméras de surveillance : une réforme musclée pour défendre la vie privée

 

Ce cadre légal novateur répond à une préoccupation croissante : la prolifération anarchique des caméras de surveillance, souvent utilisées sans contrôle ni garantie pour les citoyens. Dès octobre, toute caméra non déclarée auprès de l’IPDCP verra ses enregistrements jugés irrecevables devant les tribunaux. Cette décision forte vise à prévenir les abus et à garantir que la sécurité ne devienne pas un prétexte à l’intrusion dans la vie privée. Par conséquent, cette réforme s’inscrit dans une volonté claire : faire de la surveillance un outil au service du bien commun, et non une menace pour les droits fondamentaux.

 

Un pictogramme pour une transparence garantie

 

Pour renforcer la transparence, chaque dispositif déclaré se verra attribuer un pictogramme officiel, à afficher obligatoirement sur les lieux équipés. Ce symbole, véritable gage de conformité, jouera un rôle clé : dissuader les usages abusifs tout en rassurant les citoyens sur la légalité des installations. De ce fait, dans les rues de Lomé ou les commerces de Kara, ce signe distinctif deviendra bientôt un repère visuel, synonyme d’une surveillance encadrée et respectueuse.

 

Qui échappe à la règle ? Les exceptions sont strictement encadrées

 

Certains cas spécifiques bénéficient d’exemptions en vertu de la nouvelle loi. En effet, la loi dispense de déclaration les caméras que les gens installent dans les bureaux, salles de réunion ou établissements scolaires à des fins de sécurité, à condition que les personnes concernées en soient dûment informées. De même, la loi n’exige pas que les gens signalent les dispositifs qu’ils placent dans leurs domiciles privés, à la seule condition qu’ils ne filment pas la voie publique ou les propriétés voisines. Cependant, l’IPDCP encourage néanmoins une déclaration volontaire, car elle la perçoit comme un acte de responsabilité et de transparence.

 

Caméras de surveillance : des sanctions pour un respect total de la loi

 

Le non-respect de ces nouvelles règles expose les contrevenants à des sanctions sévères : des peines d’emprisonnement allant de un à cinq ans et des amendes comprises entre 5 et 20 millions de francs CFA. Cet arsenal répressif envoie un message clair : la sécurité ne peut se construire au mépris des droits des citoyens. Ainsi, en imposant des conséquences tangibles, le Togo cherche à décourager toute dérive dans l’usage des technologies de surveillance.

 

Un pas de géant pour le Togo, un modèle pour l’Afrique

 

En adoptant cette réforme, le Togo se distingue comme un modèle dans la sous-région ouest-africaine. Face au défi universel de concilier sécurité et protection des données personnelles, le pays pose un jalon audacieux. Cette initiative pourrait dès lors inspirer d’autres nations africaines confrontées à la montée des dispositifs de surveillance et à la nécessité d’un cadre éthique pour leur utilisation.

 

Caméras de surveillance : la confiance au cœur de l’équation sécuritaire

 

Cette nouvelle réglementation, bien que centrée sur des aspects techniques, porte une ambition plus large : rétablir la confiance entre les citoyens et les institutions. En plaçant la protection des données personnelles au cœur de sa politique de sécurité, le Togo montre qu’il est possible de bâtir un avenir où la technologie sert l’humain sans compromettre ses libertés. À l’aube de cette transformation, le pays s’affirme comme un acteur visionnaire, prêt à relever les défis d’une société moderne et respectueuse des droits de chacun. Reste à voir si cette nouvelle loi sera appliquée avec la même fermeté que le gouvernement y a mise pour son adoption.

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